FOURNIRET : parcours d’un pédo du Réseau [1966 – 2020]



NOM : FOURNIRET Michel

SURNOMS : Le forestier des Ardennes, l’ogre des Ardennes, le tueur des Ardennes, le monstre des Ardennes

FAMILLE : né en 1942 à Sedan. Sa mère, décrite comme ayant une santé mentale fragile fait des ménages à la Kommandantur (elle aurait eu une liaison avec un officier nazi) et son père, alcoolique et absent, est ouvrier métallurgiste. Il a une sœur et un frère plus âgés. Il dira de sa mère qu’elle l’utilisait comme objet sexuel

MARIAGES : Annette Rennesson , Nicole Clerget, Monique Olivier

ENFANTS : Christophe, Nicolas, Anne, Marie-Hélène et Selim

PROFESSION : Ancien tourneur-fraiseur, RMiste

PROFIL : violeur, pédocriminel et tueur en série

MODE OPERATOIRE : Sous les pseudos de Mr et Mme Paul Renard ou de Mr et Mme Jadot, ils attirent les victimes avec un prétexte fallacieux après les avoir mises en confiance, les enlève, les viole, les séquestre et les tue. Il stockait des menottes, cordelettes, armes, une seringue, une caisse à outils enfin une fiole, censée contenir de l’acide, dans sa camionnette

NOMBRE DE VICTIMES : 11 meurtres avoués, de nombreux viols

HISTORIQUE :

  • 1962 : Il découvre le soir de ses noces que sa femme n’est plus vierge alors que lui l’est. Il dira que cette trahison sera l’origine de son obsession
  • Entre 1966 et 1973 : condamné pour des faits de voyeurisme et de violence commis à Nantes et à Verdun
  • 1967 : agression sexuelle d’une fillette dans les Ardennes, Luce, 10 ans
  • 1982 : Il viole Dahira le Guennan, 14 ans
  • 1984 : arrestation suite à l’agression de 11 jeunes femmes. Condamné en 1987 à 7 ans d’emprisonnement, dont 2 avec sursis


Il entamera une correspondance glaçante que la presse appellera un contrat de carnage, avec Monique Olivier depuis la prison. Il évoque ses projets sombres d’enlever des petites filles pour “percer le mystère de la virginité.” Ils s’installeront rapidement ensemble à sa sortie, ayant été libéré quelques mois après sa condamnation. Monique Olivier, à ce moment-là s’occupait de personnes âgées et handicapées.

  • 1987 : Isabelle Lavigne, 17 ans, violée et assassinée à Auxerre (Yonne) six semaines après sa sortie de prison. Son corps est retrouvé en 2006


  • 1988 : Fabienne Leroy, 20 ans, disparait. Elle sera retrouvée abattue d’un coup de fusil près du camp militaire de Mourmelon-le-Grand après avoir été violée


  • Avril 1988 : meurtre de Farida Hammiche, femme de son ancien co-détenu, Jean-Pierre Hellehouarch du Gang des postiches avec qui il devait récupérer un butin”


  • 18 mars 1989 : disparition de Jeanne-Marie Desramault, 22 ans, à la gare de Charleville Mézières. Son corps sera découvert en 2004 au Château de Sautou, une propriété qu’il a pu acheter après avoir volé le magot issu d’un braquage fait par le Gang des postiches en 1980


  • Décembre 1989 : disparition d’Elisabeth Brichet, 12 ans, près de Namur (Belgique). Son corps est retrouvé en 2004, elle a été violée


  • Mars 1990 : les Fourniret quittent subitement leur domicile sans emporter leurs affaires et déménagent en Belgique, à Sart-Custinne. Il trouvera un emploi dans une école communale
  • Novembre 1990 : Le corps de Natacha Danais, 13 ans, est retrouvé en Vendée près d’une rivière peu après sa disparition


  • Août 1993 : il viole une jeune fille au pair qu’il accueillait puis la tue et l’enterre. Son corps n’a pas été retrouvé. Plus tard, il vole des armes dans un poste de douane belge
  • 2000 : disparition de Céline Saison, 18 ans. Corps retrouvé en juillet 2000 dans un bois de Sugny (Belgique), elle a été violée


  • Avril 2001 : tentative d’enlèvement d’une jeune femme
  • Mai 2001 : Mananya Thumpong, 13 ans, est enlevée, violée et étranglée. Son corps est retrouvé en 2002


  • Août 2002 : il tente d’enlever une fillette de 9 ans, dans la région de Chiny
  • Janvier 2003 : Estelle Mouzin disparaît à Guermantes


  • Juin 2003 : Il enlève Marie-Ascension Sangwe. Cette petite a été très courageuse ! Elle a profité d’un arrêt à un carrefour pour ouvrir la portière du véhicule et s’enfuir en courant malgré les liens qui la serraient. Elle se réfugiera dans la voiture d’une femme qui aura le réflexe de relever la plaque d’immatriculation. Tout cela permettra l’arrestation de Fourniret.
  • 2005 : Monique Olivier a évoqué les meurtres de trois ou quatre des baby-sitters qu’ils avaient recrutées dans les années 90, mais elle n’a pas donné leurs noms
  • 2008 : Comparution pour 7 meurtres et tentatives d’enlèvement en Belgique
  • GRANDE ZONE D’OMBRE PENDANT 10 ANS
  • 2018 : Il est entendu pour deux autres crimes dans l’Yonne : ceux de Marie-Angèle Domèce et Joanna Parish


  • Novembre 2018 : le couple est jugé pour le meurtre de Farida Hammiche
  • Août 2020 : Suite à la dénonciation de sa femme, il avoue le meurtre d’Estelle Mouzin. Le corps reste introuvable

Leur rencontre puis leur couple ne sera que perversion et manipulation : l’un en quête de virginité pour assouvir ses pulsions perverses, appelant les victimes des membranes sur pattes ; l’autre fascinée, subjuguée et prête à tout pour satisfaire la bête immonde, usant de manipulations et de mensonges pour attirer leurs proies, celles qu’’ils considèrent comme ses objets sexuels. C’est un pacte en quelque sorte, un pacte diabolique qui dépasse l’entendement : Fourniret aidera Monique Olivier à se venger de ses ex-maris en échange de filles “pures”. Des accessoires barbares, des scénarios pervers… Fourniret terrorise les filles, attendant qu’elles le supplient. Il exige qu’elles disent certaines phrases abjectes, obscènes avant de les violer. Le simple fait de reparler de ces moments le met dans un état incroyable. Un véritable malade mental !!

Lors du procès en 2008, Me Blocquaux, avocat commis d’office de Fourniret, est revenu sur les failles de la justice qu’il énumère. Il rappelle que la plainte du père de Isabelle Laville a été à l’époque “classée sans suite” par le parquet d’Auxerre. Il évoque le fait que Fourniret, ancien condamné et RMiste qui possède un château, “ça n’évoque les soupçons de personne”. Il souligne que la plainte contre Fourniret de Jean-Pierre Hellegouarch du gang des postiches le soupçonnant d’avoir tué sa femme Farida a, elle aussi été classée sans suite en 1998. Encore une fois, un violeur d’enfants est passé à travers les mailles de la justice pendant des années ! Le 28 mai 2008, Michel Fourniret est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité réelle, (assortie d’une période de sûreté illimitée), et Monique Olivier, à la perpétuité accompagnée d’une peine de sûreté de 28 ans. Néanmoins, quelques doutent subsistent concernant d’éventuels liens avec au moins une autre affaire, celle de Dutroux, liens que la justice aura eu vite fait d’étouffer :

  • En 1997, Jean-Marc Houdemont, un cinéaste belge a déclaré avoir des révélations à faire au sujet de la petite Elisabeth Brichet dont il était le voisin, disparue à Namur en 1989.

Il meurt dans un accident en se rendant à la gendarmerie pour faire ces révélations. Un pédophile d’Andenne avait dit en 2000 que Houdemont lui avait confié être impliqué dans cette affaire. La compagne de Houdemont, Monique Cherton fréquentait le même presbytère que Michelle Martin, dans un village du Hainaut où se trouvait une caravane appartenant à Dutroux. Le père de Monique Cherton et celui de Marc Dutroux se connaissaient depuis très longtemps lorsqu’ils étaient au Congo. De plus, un témoin dit avoir vu Michel Nihoul et Houdemont ensemble dans un grand magasin de Flémalle, en région liégeoise. Anne Thily, le procureur général de Liège, dira : « Non, il n’y a aucun lien crédible qui apparaisse ».

  • Autre lien intéressant : Michel Fourniret et Michel Nihoul avaient une connaissance commune, le gendarme Gérard Vanesse, mis en cause dans les dossiers Dutroux

Lors d’une enquête sur un trafic de drogue, Nihoul (qui rappelons le, avait été acquitté des faits d’enlèvement et de séquestration), avait donné des informations à Gérard Vanesse sur l’un des trafiquants, déclenchant des fouilles chez un certain Michel Fourniret. “Le fichier Fourniret créé par le policier Vanesse fait même partie des fichiers Dutroux. Les protocoles du dossier d’enquête portant le numéro 8269 portent les combinaisons de numéros 10458/96, 8621/98 et 8226/00. Cela inclut également les déclarations de l’épouse de Fourniret, Monique Olivier.” La justice belge accusera la France de ne pas leur avoir transmis les infos concernant les activités pédocriminelles de Fourniret. Il s’avère que le juge Connerotte avait reçu une lettre d’un belge qui disait que la petite Elisabeth avait été forcée de monter dans une Mercedes blanche avec une plaque d’immatriculation française. L’enquête déterminera qu’il s’agissait de la voiture de Fourniret. L’auteur de la lettre est un pédo belge qui avait été impliqué dans un scandale pédophile au siège de l’Unicef à Bruxelles.

  • Un autre point n’est pas à négliger. Dans une lettre envoyée à sa femme, Fourniret évoque le fait qu’il avait « attenté à la vie d’un frère d’une loge maçonnique » . Un frère ? Cela laisse entendre donc que cette ordure serait un initié franc-maçon… Cet homme c’est Robert Boulin, ministre de Giscard retrouvé noyé dans 30 cm d’eau en 1979. Sélim, son fils, raconte que son père était très intéressé par la franc-maçonnerie, et qu’il se vantait d’en faire partie. Il parlera aussi des liens de son père avec un autre homme, grand-maître franc-maçon, Paul-Louis Deschamps.
  • Oli Porri Santoro écrivait dans son livre que Fourniret était à membre de la loge des Frères unis inséparables au Grand Orient de France.


On nous a encore servi l’épisode du prédateur isolé qui a pu agir impunément pendant des années à cause d’informations qui n’ont pas circulé entre les instances judiciaires de la France et la Belgique. La blague !! Il parait évident que Fourniret n’est pas un prédateur isolé, il opérait au cœur d’un réseau, DU réseau mêlant des affaires de banditisme, de pédocriminalité et de loges fraternelles. Certes il éprouvait un plaisir intense à assouvir ses pulsions mais il est juste un pion de cette organisation criminelle…

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UPDATE 20 NOV 2020 : Il a dit à la police où se trouve la petite Estelle Mouzin, MAIS… la police n’ira pas chercher le corps ou quoi que ce soit avant le 7 décembre… super. Comme ça, les gens pourront faire le ménage ! !

UPDATE 10 DEC 2020: Comme on le pensait, les fouilles n’ont rien donné. Le ménage a été bien fait.

 

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