PSY ABATTUE – Elle allait dénoncer un pédo…


Morgane Nauwelaers est psychologue clinicienne « pour adolescents et adultes », spécialisée en psychopathologie dans un cabinet d’Annecy depuis deux ans. A 33 ans, elle est mariée et maman d’un enfant de 18 mois. Le matin du 26 août dernier, un homme de 75 ans fait irruption dans son cabinet avec un sac de voyage. Il l’ouvre, sort un fusil et, sans hésitation, vise la tête de Morgane et tire un seul coup, mortel. Dans la pièce voisine, le mari, psychologue également, entend le coup de feu et les cris du patient, se précipite et voit sa femme ensanglantée. Le vieil homme réussit à s’échapper par les escaliers. Des passants ont couru après lui jusqu’à ce qu’ils le rejoignent sur le parking d’un centre commercial voisin et le bloquent jusqu’à l’arrivée de la police. Pendant ce temps, l’ambulance transportait Morgane à l’hôpital, mais elle est décédée dans l’après-midi. Le tueur, au dossier vierge, vit à Chambéry, à proximité. Il est marié et a deux enfants« L’expert qui lui a rendu visite a déclaré qu’il était exempt de toute pathologie mentale », a déclaré la procureure de la République d’Annecy, Véronique Denizot. « Il a avoué ». Selon les premiers éléments de l’enquête, au cours des dernières semaines, une adolescente, patiente de Morgane Nauwelaers, avait confié au psychologue qu’elle avait été victime d’abus sexuels par un membre de sa famille. Mardi soir, la veille du meurtre, Morgane avait rédigé le « procès-verbal d’actes sexuels commis sur une personne de moins de quinze ans dans la famille », qu’elle devait remettre le lendemain à la police. Le tueur a appris, on ne sait comment, qu’il était sur le point d’être dénoncé et a voulu se venger.


Ce tragique évènement interroge bien évidemment sur l’efficacité de la protection des professionnels de santé qui effectuent des signalements d’abus sexuels. Selon Patrick-Ange Raoult, membre du syndicat national des psychologues à Chambéry « C’est toujours un contexte délicat lorsqu’il s’agit de faits d’agressions sexuelles, d’inceste. On vient toucher à des secrets familiaux et la violence est donc potentiellement présente. Cela se traduit parfois par des altercations verbales très vives avec les personnes concernées, parfois par des dégradations dans les cabinets des psychologues». Pourquoi ces professionnels ne bénéficient pas de l’anonymat dans les procédures ? Pourquoi ne sont-ils pas plus encadrés dans les démarches de signalements ? Trop de victimes dans cette affaire ! La team souhaite donc rendre hommage à cette dame, sacrifiée par un énième violeur de petits, alors qu’elle allait tenter de prendre la défense de l’enfant…

 

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