PHILIPPE RADAULT : « L’AFFAIRE OUTREAU-RETOUR SUR LA MÉPRISE »



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PORTRAIT DE L’AUTEUR :
Philippe Radault est auteur-réalisateur de documentaires et réside entre Paris et York. Il est titulaire d’une Maîtrise de Lettres et d’un D.E.S.S. « Réalisation Documentaire ». C’est un documentariste qui choisit ses sujets avec le cœur. Ses motivations sont de faire reculer le déni sociétal sur des thèmes sensibles.
Nous lui devons un reportage sur la circulation de l’argent sale dans l’économie régulière intitulé « Les Techniques de blanchiment expliquées aux derniers citoyens honnêtes », qui vulgarise le trajet de l’argent pour mieux comprendre. Puis, il s’est intéressé à l’un des composants des vaccins : l’aluminium. En prenant appui sur les travaux scientifiques de spécialistes du sujet, ceux du Professeur Romain Gherardi, comme ceux du Professeur Christopher Exley et du Docteur Michelle Coquet. L’objectif était de comprendre l’impact des adjuvants et non de débattre sur une position anti-vaccins.


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POURQUOI OUTREAU :
C’est avec le même engagement que Philippe Radault s’est intéressé à la pédocriminalité. Il a compris que le sujet est vaste et a pris le temps de choisir une affaire en particulier, ainsi qu’un angle qui lui permettait de mettre en application ses qualités d’analyste. Il opte pour l’affaire d’OUTREAU et choisit de mettre le focus sur le rôle joué par la presse tout au long des différents procès. En parcourant des ouvrages sur le sujet, il est apparu à Philippe Radault que « La Méprise » est incontestablement celui qui est le plus emblématique sur l’affaire et qui a connu le plus grand succès de vente. L’auteure de ce livre, Florence Aubenas, est une journaliste qui a fait la plus grande partie de sa carrière au sein du quotidien Libération. Otage en Irak, libérée en 2005, elle devient en quelque sorte une icône nationale. Elle avait commencé la rédaction de son livre avant sa prise d’otage et l’a achevée à son retour.
Pour Philippe Radault : « Le livre de Florence Aubenas symbolise à lui seul très bien l’ensemble du travail journalistique de cette époque. Et tout cela ne tient pas à la qualité de la plume de son autrice, mais à d’autres raisons. Ce succès est en effet dû à la notoriété soudaine de la journaliste, qui fut otage en Irak et dont la libération a pu être suivie en direct par la France entière. Cette notoriété, la journaliste décida, dès son retour, de la mettre principalement au service des derniers accusés d’Outreau et sa parole, devenue subitement d’or, devenait de fait difficilement contestable. »

Au sujet de son travail :
« Concernant Outreau et son traitement médiatique, mon intention initiale était de réaliser un film, comme à mon habitude, mais la tâche s’est avérée si grande que je compris assez vite que seul un livre m’offrirait cette possibilité de creuser aussi loin et longtemps que nécessaire. »



UN LIVRE QUI ARRIVE À POINT NOMMÉ !
En effet, le livre de Florence Aubenas est arrivé dans le bon timing pour les avocats de la défense, car « La Méprise » paraît dans les kiosques le 14 octobre 2005, soit vingt-quatre jours avant l’ouverture de l’audience de la cour d’Appel de Paris, le 7 novembre 2005. L’ouvrage a bénéficié d’un très bon accueil médiatique. Florence Aubenas n’avait jamais caché vouloir exercer une pression sur le deuxième procès à venir.
Au sujet du livre, Philippe Radault déclare : « Tout emblématique qu’il est, le livre n’en apporte pas moins une contribution directe et très importante à l’installation de ce qu’il convient d’appeler la doxa d’Outreau : il s’agissait de donner jour à une vérité médiatique, en lieu et place de la vérité judicaire encore à venir, afin d’agir non seulement sur l’opinion publique et les politiques, mais aussi sur les juges et jurés du procès à venir. »
Les jurés auraient donc pu lire le livre de Florence Aubenas et être éventuellement influencés par ses mensonges et ce, avant leurs votes. Ce fût une belle opération de com pour les défenseurs de l’acquittement.

A noter que depuis leur acquittement, Franck et Sandrine Lavier ont été condamnés respectivement à 10 et 8 mois de prison avec sursis pour violences habituelles sur deux de leurs enfants, en février 2012. Et en novembre 2023, le tribunal de Boulogne-sur Mer a condamné Franck Lavier à six mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur sa fille, alors qu’elle avait 15 ans. Nous pouvons souligner la légèreté de la peine et le silence de Florence Aubenas.



CE QU’A DÉMONTRÉ PHILIPPE RADAULT :
Il ne se positionne pas comme un spécialiste du sujet de la pédocriminalité en général, ni un connaisseur du droit pénal, pas plus qu’un expert en psychologie infantile mais il a utilisé ses qualités de documentariste : organisé, soucieux du détail, méticuleux, avec une grande capacité d’analyse des faits. Son honnêteté intellectuelle lui a permis de ne s’en tenir qu’aux faits, sans jamais avoir la volonté de refaire le procès, mais tenant plutôt à démontrer que Florence Aubenas a délibérément menti tout au long de son ouvrage « La Méprise », sorti avant la fin des débats. Pour imposer cette vérité médiatique et emporter ainsi l’adhésion de l’opinion publique avec cette doxa, Florence Aubenas s’appuiera sur le dossier d’instruction, obtenu illégalement avant le début du procès en première instance de Saint-Omer.

Dans son livre, « L’AFFAIRE OUTREAU – RETOUR SUR LA MÉPRISE » Philippe Radault, a décortiqué et a comparé, page après page, le livre « La Méprise » avec entre autres le dossier d’instruction, pour faire ressortir la déformation, l’exagération, le maquillage ou le non-dit des faits.

Au fur et à mesure de ses trois années de travail, il a échangé avec des spécialistes de l’affaire Outreau : Jacques Thomet, l’auteur de « Retour à Outreau – Contre-enquête sur une manipulation pédocriminelle», mais surtout Jacques Delivré (qui parle du livre de Philippe dans ce blog), Jacques Cuvillier : ces deux derniers ont écrit « Outreau, angles morts : ce que les Français n’ont pas pu savoir », ainsi que Frédéric Valandré auteur de « Meurtre à Outreau » et aussi, vers la fin de son travail, il a pu discuter avec Jean Songe, auteur du très récent « À l’ombre d’Outreau. »
Ces précieux échanges ont en général été très profitables pour la rédaction de son ouvrage :
« Durant mon travail, j’ai toujours été en demande d’échanges, voulu être relu et corrigé, voire « challengé » dans certaines de mes assertions ; j’ai besoin de ce regard critique, car c’est un garde-fou. Je crois qu’il faut éviter de se retrouver trop seul et en roue libre face à un tel dossier et au contraire, rechercher d’autres regards, d’autres points de vue, voire de la contradiction. C’est précieux pour moi et je suis très demandeur de cela. Car toutes ces personnes évoquées ont également lu les 30 000 pages du dossier d’instruction in extenso et toutes ont un regard sur celui-ci qui leur est propre. Cela me semble bien normal compte tenu du caractère gigantesque de cette affaire, du manque d’éléments matériels probants, du côté parole contre parole qu’on y trouve et de ces seuls mais nombreux faisceaux de présomption concernant tel ou telle, avec lesquels il peut être délicat d’y voir clair. »



FLORENCE AUBENAS FACE À LA COMMISSION :
Une commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Outreau s’était tenue du 10 janvier au 12 avril 2006 où 221 personnes furent entendues, pour « tirer les leçons du fiasco » nous avait-on dit.
Le 14 mars 2006, Florence Aubenas est auditionnée par cette commission d’enquête pour expliquer notamment dans quelle mesure elle avait pu consulter le dossier d’instruction. Elle admet l’avoir lu mais les conditions sont floues.
Elle avait déclaré sous serment :
« Je fais alors quelque chose d’interdit : je consulte le dossier d’instruction. Je pense très sincèrement y passer deux jours, en fait j’y passe quinze jours – et je dois dire que j’y aurais bien passé un mois. »
Puis elle avait ajouté : « Oui j’ai consulté le dossier dans son intégralité, à un mois environ de l’audience de Saint Omer. (…) je me suis démenée pour avoir le dossier. »
Un des parlementaires, Georges Fenech, l’avait interpellé à ce sujet : « Madame Aubenas, je crois que c’est la première fois que j’entends un journaliste avouer publiquement, avec désinvolture, avoir eu accès à un dossier d’instruction. Je m’interroge évidemment sur la façon dont vous l’avez obtenu, qui est en toute hypothèse illégale puisque quelqu’un participant à l’instruction vous l’a remis illégalement. La fin, qui est pour vous la recherche de la vérité, justifie-t-elle tous les moyens, même illégaux ? Si oui, n’avez vous pas le sentiment de vous ériger vous-même en juge ? Quelle est votre légitimité pour enfreindre la loi de cette façon ? Votre carte de presse ? Vos talents professionnels ? Cela met en cause le fonctionnement même de l’institution judiciaire. Croyez-vous que les personnes qui figurent dans le dossier verront d’un bon œil que leur dossier se retrouve entre les mains de quelqu’un qui n’a pas à être dans la procédure ? Je vous retourne donc votre question : à quoi sert-il de faire des lois si elles ne sont pas respectées ? »
Pour avoir la totalité des déclarations sous serment de Florence Aubenas, l’article de Philippe Radault est consultable ici. Vous pourrez y retrouver notamment les réponses de la journaliste, relevant selon nous, d’une mauvaise foi évidente.

Un autre fait inédit et choquant : la conférence de presse organisée et tenue par le procureur général de Paris, Yves Bot, dans la salle de la cour d’assises de Paris, le 30 novembre 2005, après la suspension de l’audience, à la veille du verdict. Il y avait exprimé ses positions favorables à l’acquittement. Le lendemain, le 1er décembre, les jurés avaient décidé de l’acquittement de l’ensemble des accusés.



DES EXEMPLES :
Voici quelques exemples du travail d’analyse de Philippe Radault dans son livre « L’AFFAIRE OUTREAU, RETOUR SUR LA MÉPRISE » : Pour avoir la totalité des exemples dans le thread sur X de Philippe vous pouvez cliquer ici.


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Pour avoir la totalité des exemples dans le thread sur X de Philippe vous pouvez cliquer ici.


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POUR EN SAVOIR PLUS SUR L’AFFAIRE OUTREAU :



Nous remercions Philippe Radault pour son livre « L’AFFAIRE OUTREAU – RETOUR SUR LA MÉPRISE » d’utilité publique et de nos échanges qui nous ont permis de mieux connaître ses motivations et son angle de travail.





 

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