COSNE-COURS-SUR-LOIRE/ JACKY KAISERSMERTZ
PROFIL DE JACKY KAISERMERTZ :
Il a été pendant 26 ans instituteur à l’école Paul Bert de 1967 à 1993, a été un homme » en vu » dans la commune et a exercé beaucoup de fonctions associatives :
- Entraineur à la section de gymnastique (il leur avait fait gagner le titre de champion de France en 1976)
- A fondé un club de karaté
- A dirigé des associations diverses : billard, pêche, chasse, tennis de table etc…
- Spécialiste des champignons pour tous les habitants
- Spécialiste des fossiles, capacité de datation des fossiles et des silex taillés
- Gagnant du jeu des mille francs
- A été sélectionné pour l’émission « question pour un champion »
- On dit qu’il sert plus de mains que le maire au marché (il est obligé d’y aller très tôt pour faire son marché tranquille)
- Le jour où il a emmené l’équipe de gymnastique au championnat de France en 1976 c’est Jean-Pierre Soissons même qui s’est déplacé pour lui remettre une médaille et n’avait pas du tout été impressionné selon les habitants.


LA GENÈSE DE L’AFFAIRE :
Plainte contre un instituteur Jacky Kaisersmertz le 27 décembre 1996 par THIERRY DEBAIN un CRS de Sancerre.
Suicide de Thierry Debain 26 janvier 1997.
LE SUICIDE DE THIERRY DEBAIN :
Pour n’avoir plus supporté de vivre sur cette brèche, Thierry Debain est mort le 26 janvier 1997. Un peu après son réveil, ce CRS de vingt-sept ans a absorbé une grande quantité de barbituriques. Puis il s’est allongé sur son lit. Lorsque ses parents ont ouvert la porte de sa chambre, ils ont trouvé son corps inanimé. Inscrit avec du rouge à lèvres, sur les deux portes vitrées de l’armoire, face aux palmiers du papier peint, le résumé d’une vie : « Mes amis : papa, maman, ma soeur. Mon ennemi : M. Kaisersmertz, violeur d’enfants. »
ARRESTATION DE JACKY KAISERSMERTZ :
Le 5 mai 1997 : 3 mois après la plainte de THIERRY DEBAIN, par l’adjudant M. La garde à vue de Jacky Kaisersmertz s’était déroulée à Saint Père (proche de Cosne sur Loire). Le 6 mai 1997 il est mis en examen par le juge d’instruction François Guyon.
ENQUÊTE : D’AUTRES PLAINTES :
- 30 témoignages de viol, attouchements sexuels et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans sur une période de 1960 à avril 1997, c’est-à-dire 30 ans.
- Les 30 témoignages se décomposent en sept viols et 22 agressions sexuelles, en plus de celui de Thierry DEBAIN
- Le 9 mai 1997 Kaisersmertz donne une liste de victimes supplémentaires, ce qui fera 35 nouveaux cas.
- Plus tard le nombre de victimes dans le dossier sera de 73.
D’AUTRES ÉLÉMENTS DE L’AFFAIRE :
- Un jour, un garde d’une propriété avec étangs avait surpris l’instituteur avec un jeune garçon. Il en avait parlé à quelqu’un mais pas de suite judiciaire.
- Kaisersmertz achète un étang à Saint-Amand en Puisaye (à 15 km de Cosne-sur-Loire) où beaucoup de faits de viol ont été commis.
- Il louait un étang dans l’Yonne, à Mézilles qui se situe à quelques km de la propriété secondaire du ministre d’état cité dans la description de l’étang dont il est le propriétaire à St Amand en Puisaye. Il s’y rendait tous les derniers lundis de chaque mois.
- Une journaliste, qui y est allé avec une victime, avait vu le cabanon de pêche où se passaient les abus sexuels.
- La Puisaye est une région qui historiquement, bien avant les départements, s’étendait sur cinq cantons dont celui de l’Yonne. Aujourd’hui, avec le parcellement en département, Saint Amand en Puisaye a été mis dans le département de la Nièvre.
- Donc son étang est à 900 mètres de la frontière qui sépare les deux départements la Nièvre et l’Yonne.
- Le village le plus proche de son étang est Treigny dans l’Yonne.
- La propriété mitoyenne de l’étang de Kaisersmertz appartient au frère d’un ancien ministre d’État.
- Lors de la sortie de l’affaire au public, le responsable de la FEN, fédération de l’éducation nationale, JEAN-CLAUDE LARTIGO s’exprime : » Qu’un enseignant puisse dissimuler ces pratiques pourquoi pas mais de la part des élèves qu’il n’y a rien eu qui puisse se laisser supposer ça m’étonne vraiment « .
- Dans son livre, une remarque d’Éric Raynaud » Sous-entendu que les enfants se soient tus «
- En 1977 : un enfant parle. Conséquences : réprimande sévère sans conséquence par l’inspecteur départemental de l’Éducation nationale vis-à-vis de Kaisersmertz.
- Témoignage dans le milieu associatif sportif d’un ancien gymnaste entraîné par Kaisersmertz. Ce témoignage d’un homme qui a 35 ans en 97, a été victime.
- On entend aussi » Tous les enfants savaient «
- Témoignage d’un collègue, entraîneur à l’UCS en même moment que Kaisersmertz, qui réponds à des questions d’une journaliste du nouvel Observateur, Marie-France Etchegoin , » C’est un bon gars, rien à signaler « . Par contre au journal local, il avait déclaré : » Il avait obtenu que les entraînements des garçons et des filles soient séparés, et il préférait s’occuper des garçons. Il venait quand on n’était pas là, on n’était pas vraiment au courant » – pas vraiment ? – « une fois on a appris que Kaisersmertz avait baissé le pantalon d’un jeune gymnaste devant les autres en disant voilà ce que c’est qu’un beau cul « .
- Un autre moniteur qui était également le cousin de Kaisersmertz avait déclaré à un autre collègue à l’époque : « Si vous saviez ce qu’il a fait « . Personne n’a cherché à savoir quoi.
- Les journaux qui ont copié collé à la virgule près la déclaration de l’AFP :
L’humanité, le Figaro, le journal du Centre et ensuite télévision France 2 TF1 etc… - Le maire de Cosne-sur-Loire étant gêné de gérer la situation avait demandé à son adjoint de faire le discours officiel devant les journalistes. Dans cette tâche il était assisté, en ce qui concerne les affaires scolaires, par une autre conseillère municipale qui est une institutrice retraitée. Cet adjoint en question avait déjà été élu en 1989 (en charge de la jeunesse et des sports). C’est son domaine d’expertise puisque en plus il a fait une petite carrière sous les couleurs de l’Union Cosnoise sportive. De plus, à cette époque, la commission des affaires scolaires dans laquelle il siégeait comportait 4 enseignants sur 8 membres.
- Quand l’affaire éclate en 1997 il y a d’autres affaires de pédocriminalité : l’affaire Dutroux qui a éclaté en octobre 1996 et le gendarme Jambert qui enquêtait sur les disparues de l’Yonne retrouvé mort en 97. L’affaire des disparus de l’Yonne a réellement été donnée au public le 7 mai 97 le jour, précisément, de la mise en examen de Kaisersmertz.
- Un juge Auxerrois ouvre une instruction pour collision entre deux des affaires les plus graves (lesquelles ?)
LES LIEUX des viols/agressions sexuelles :
- Chez Kaisersmertz.
- La maison de sa mère. (en face de chez lui)
- Chez les victimes. (rarement)
- Dans la salle de classe.
- Dans la nature : au bord des étangs de pêche pour 80 % des victimes qui citent les étangs.
- Dans la salle de gymnastique.
- À côté du stade.
ENTRE L’ARRESTATION ET LE PROCÈS :
Jacky KAISERSMERTZ ne se présente pas à son audience le 11 juin 2001. Il est en fuite et l’audience est donc reportée 4 jours plus tard. Il sera interpellé à Bellac dans la Haute-Vienne. Il avait été repéré par plusieurs témoins qui avaient vu son véhicule immatriculé dans la Vienne circuler sur la commune de Bellac. Une patrouille de gendarmerie, immédiatement alertée, avait entrepris de suivre l’homme en cavale mais celui-ci s’en était rendu compte.
Tentant de s’échapper sur les chapeaux de roues en empruntant la route nationale 147 à la sortie de Bellac, il foncera involontairement sur un poids lourd. Son véhicule a fait une embardée sur un violent coup de volant, avant de s’arrêter sur le bord de la chaussée. Par chance, il n’y a eu que de la tôle froissée, selon la gendarmerie qui ajoutait que l’instituteur à la retraite ne présentait que quelques ecchymoses .
LE PROCÈS :
- Le procès de Kaisersmertz = 15 juin 2001.
- A été condamné à 18 ans de prison assortie d’une peine de sûreté de 12 ans pour viol sur 14 garçons mineurs de moins de 15 ans. Les autres viols sont prescrits. Il a alors 62 ans au moment de sa condamnation. · À l’audience Jacky Kaisersmertz avait déclaré « Depuis mon arrestation, j’ai mesuré ce que mes actes anormaux ont pu faire comme dégâts. Je me suis méprisé, je me méprise, je me vomis même. Je demande pardon à toutes mes victimes « .
VICTIMES CONNUES :
- Thierry DEBAIN (victime durant 4 ans)
- Le fils d’un policier
- Le neveu d’un policier
- Alain
PROTAGONISTES JUDICIAIRES :
- Procureur de la République en charge de l’affaire : MICHEL VALET Il déclare en 1997 : » Aucun élément de l’enquête ne permet de dire que des gens savaient durant les 30 années d’agissement de l’instituteur, je suis extrêmement troublé par ce silence «
- Avocat général : MICHEL VALET
- Juges d’instruction : FRANCOIS GUYON
- Avocat des victimes : Maître Jean CHEVAIS
- Présidente des assises de la Nièvre : Jeanne-Marie WAREIN
- Avocats de KAISERSMERTZ : Maître Françoise COTTA + Maître Franck NATALI + Maître Joseph COHEN-SABBAN
LISTE DES MAIRES DE COSNE COUR SUR LOIRE DE 1970 à 1997 :
- Jacques Gadoin – Banquier de profession – gauche démocratique. Maire de 1953 à 1971 – Sénateur de la Nièvre – Conseiller général de 1945 à 1970
- Robert Nabéris- Sans étiquette. De 1971 à 1977. Chef d’entreprise.
- Jacques Huyghues Des Étages – PS – De 1978 à 1989. Médecin. Député de la deuxième circonscription de la Nièvre de 1973 à 1986 + de 1988 à 1993 – Conseiller général de 1970 à 1982.
- Didier Béguin – UDF puis Nouveau Centre – De 1989 à 2008- préparateur en pharmacie- Député de la deuxième circonscription de la Nièvre de 1993 à 1997. Conseiller général de 1985 à 1994.
ÉVENTUELLE CONNECTION KAISERSMERTZ / CLAUDE DUNANT :
Jacky KAISERSMERTZ louait un étang à Mézille pour y venir le dernier lundi de chaque mois alors qu’il possédait déjà un étang à St Amand en Puisaye. Mézille, était une commune de 400 habitants à l’époque. C’était aussi là où avait vécu Georges Fritch. L’enquête d’Eric RAYNAUD nous apprend qu’il habitait à Mézilles et qu’il :
- Était sous surveillance des renseignements généraux. (source d’un gendarme de Mézilles à la retraite)
- Était conseiller municipal.
- Travaillait au centre d’aide par le travail (C.A.T) qui est géré par l’APAJH (association pour l’aide aux jeunes handicapés) de l’Yonne. Mis en cause dans l’affaire des disparues de l’Yonne et de Claude DUNAND.
- Était un ami du fondateur de l’A.P.A.J, Georges Décuyer, qui a couvert les disparitions des disparues de l’Yonne car il avait les foyers sous sa responsabilité.
- Il a déménagé de Mézille en 1991;
(Nous vous invitons à regarder les lieux concernant l’affaire Claude Dunant pour connaître son implication ainsi que les points à Toucy et Mézille).
Une des victimes de JACKY KAISERMERTZ, Alain, avait témoigné dans l’émission de Jean-Luc Delarue « ça se discute » sur France 2 le 23 octobre 2002.
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