LES AFFAIRES PÉDOCRIMINELLES ET CRIMINELLES DE L’YONNE ET DE LA NIÈVRE





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Au regard des nombreuses affaires qui se sont succédées depuis des décennies dans deux départements limitrophes au sein de la région Bourgogne – Franche – Comté, il nous apparaissait intéressant d’élaborer une carte pour les réunir. Elle a été nourrie par différentes recherches et par les lectures du livre de Corinne Herrmann et Philippe Jeanne  » Les disparues d’Auxerre « , du livre d’Éric Raynaud  » Les Réseaux cachés des pervers sexuels », du livre récent de Sabrina Champenois « Les suppliciées d’Appoigny » ainsi que par beaucoup d’articles dont ceux qui parlent de l’enquête de Bernard Violet sur la mort du Pasteur Doucé. Des enquêtes ont permises de faire des liens entre certaines d’entre elles et pour celles qui se sont déroulées dans les mêmes créneaux temporels, nous retrouvons les mêmes protagonistes politiques et judiciaires.

Vous constaterez les connivences entre personnages politiques et crimes. Une question, pourquoi la Mitterrandie avait jeté l’encre dans cette zone qui n’est ni réputé pour ses plages ni pour ses grands restaurants.

Cette carte interactive vous permettra d’avoir une vision globale. Après avoir zoomé pour mieux voir les affaires traitées, vous pouvez cliquer sur les points et une fenêtre s’ouvrira pour découvrir les détails d’une affaire ou d’un lieu. Une couleur différente a été attribuée pour chaque affaire. Voici comment l’appréhender en prenant connaissance des différents points et des codes couleurs :

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MODE D’EMPLOI POUR ACCÉDER À LA LISTE

Voici le lien de la carte des AFFAIRES PÉDOCRIMINELLES ET CRIMINELLES DE L’YONNE ET DE LA NIÈVRE : cliquez ici.

🟠Nous vous invitons à alterner la lecture de l’article ci dessous et la carte car les lieux annexes sont uniquement sur la carte identifiés par les épingles.



ST AMAND EN PUISAYE / Abbé André ROGIER

Le Père André Rogier était en charge des paroisses de St Amand-en-Puisaye, Montceau-le Comte et St Révérien. Le 25 avril 1997 il a été interpellé, mis en examen et condamné pour des faits de viol et agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. Les faits se sont déroulés dans trois cantons situés à l’entrée du Morvan. A été condamné fin 1999 à 18 ans de prison pour viol et attouchements sur mineurs de moins de 15 ans.
Dans le livre d’Éric Raynaud « Les réseaux cachés des pervers sexuels », nous pouvons lire :
 » En plus au début de l’année 97 la cour d’assise de Nevers a prononcé une peine de 12 ans de réclusion criminelle pour un Nivernais qui avait commis viols et agressions sexuelles sur ses neveux et nièces de 89 à 95. On apprend lors de son procès que le coupable avait lui-même était victime de viol à répétition plus jeune par un prêtre à Saint Amand en Puisaye, dans la Nièvre. Également que les parents et les grands-parents étaient au courant et avaient gardé le secret. » Source



COSNE-COURS-SUR-LOIRE/ JACKY KAISERSMERTZ

PROFIL DE JACKY KAISERMERTZ :

Il a été pendant 26 ans instituteur à l’école Paul Bert de 1967 à 1993, a été un homme  » en vu  » dans la commune et a exercé beaucoup de fonctions associatives :

  • Entraineur à la section de gymnastique (il leur avait fait gagner le titre de champion de France en 1976)
  • A fondé un club de karaté
  • A dirigé des associations diverses : billard, pêche, chasse, tennis de table etc…
  • Spécialiste des champignons pour tous les habitants
  • Spécialiste des fossiles, capacité de datation des fossiles et des silex taillés
  • Gagnant du jeu des mille francs
  • A été sélectionné pour l’émission « question pour un champion »
  • On dit qu’il sert plus de mains que le maire au marché (il est obligé d’y aller très tôt pour faire son marché tranquille)
  • Le jour où il a emmené l’équipe de gymnastique au championnat de France en 1976 c’est Jean-Pierre Soissons même qui s’est déplacé pour lui remettre une médaille et n’avait pas du tout été impressionné selon les habitants.

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LA GENÈSE DE L’AFFAIRE :

Plainte contre un instituteur Jacky Kaisersmertz le 27 décembre 1996 par THIERRY DEBAIN un CRS de Sancerre.
Suicide de Thierry Debain 26 janvier 1997.

LE SUICIDE DE THIERRY DEBAIN :

Pour n’avoir plus supporté de vivre sur cette brèche, Thierry Debain est mort le 26 janvier 1997. Un peu après son réveil, ce CRS de vingt-sept ans a absorbé une grande quantité de barbituriques. Puis il s’est allongé sur son lit. Lorsque ses parents ont ouvert la porte de sa chambre, ils ont trouvé son corps inanimé. Inscrit avec du rouge à lèvres, sur les deux portes vitrées de l’armoire, face aux palmiers du papier peint, le résumé d’une vie : « Mes amis : papa, maman, ma soeur. Mon ennemi : M. Kaisersmertz, violeur d’enfants. »

ARRESTATION DE JACKY KAISERSMERTZ :

Le 5 mai 1997 : 3 mois après la plainte de THIERRY DEBAIN, par l’adjudant M. La garde à vue de Jacky Kaisersmertz s’était déroulée à Saint Père (proche de Cosne sur Loire). Le 6 mai 1997 il est mis en examen par le juge d’instruction François Guyon.

ENQUÊTE : D’AUTRES PLAINTES :

  • 30 témoignages de viol, attouchements sexuels et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans sur une période de 1960 à avril 1997, c’est-à-dire 30 ans.
  • Les 30 témoignages se décomposent en sept viols et 22 agressions sexuelles, en plus de celui de Thierry DEBAIN
  • Le 9 mai 1997 Kaisersmertz donne une liste de victimes supplémentaires, ce qui fera 35 nouveaux cas.
  • Plus tard le nombre de victimes dans le dossier sera de 73.


D’AUTRES ÉLÉMENTS DE L’AFFAIRE :

  • Un jour, un garde d’une propriété avec étangs avait surpris l’instituteur avec un jeune garçon. Il en avait parlé à quelqu’un mais pas de suite judiciaire.
  • Kaisersmertz achète un étang à Saint-Amand en Puisaye (à 15 km de Cosne-sur-Loire) où beaucoup de faits de viol ont été commis.
  • Il louait un étang dans l’Yonne, à Mézilles qui se situe à quelques km de la propriété secondaire du ministre d’état cité dans la description de l’étang dont il est le propriétaire à St Amand en Puisaye. Il s’y rendait tous les derniers lundis de chaque mois.
  • Une journaliste, qui y est allé avec une victime, avait vu le cabanon de pêche où se passaient les abus sexuels.
  • La Puisaye est une région qui historiquement, bien avant les départements, s’étendait sur cinq cantons dont celui de l’Yonne. Aujourd’hui, avec le parcellement en département, Saint Amand en Puisaye a été mis dans le département de la Nièvre.
  • Donc son étang est à 900 mètres de la frontière qui sépare les deux départements la Nièvre et l’Yonne.
  • Le village le plus proche de son étang est Treigny dans l’Yonne.
  • La propriété mitoyenne de l’étang de Kaisersmertz appartient au frère d’un ancien ministre d’État.
  • Lors de la sortie de l’affaire au public, le responsable de la FEN, fédération de l’éducation nationale, JEAN-CLAUDE LARTIGO s’exprime :  » Qu’un enseignant puisse dissimuler ces pratiques pourquoi pas mais de la part des élèves qu’il n’y a rien eu qui puisse se laisser supposer ça m’étonne vraiment « .
  • Dans son livre, une remarque d’Éric Raynaud  » Sous-entendu que les enfants se soient tus « 
  • En 1977 : un enfant parle. Conséquences : réprimande sévère sans conséquence par l’inspecteur départemental de l’Éducation nationale vis-à-vis de Kaisersmertz.
  • Témoignage dans le milieu associatif sportif d’un ancien gymnaste entraîné par Kaisersmertz. Ce témoignage d’un homme qui a 35 ans en 97, a été victime.
  • On entend aussi  » Tous les enfants savaient « 
  • Témoignage d’un collègue, entraîneur à l’UCS en même moment que Kaisersmertz, qui réponds à des questions d’une journaliste du nouvel Observateur, Marie-France Etchegoin ,  » C’est un bon gars, rien à signaler « . Par contre au journal local, il avait déclaré :  » Il avait obtenu que les entraînements des garçons et des filles soient séparés, et il préférait s’occuper des garçons. Il venait quand on n’était pas là, on n’était pas vraiment au courant » – pas vraiment ? – « une fois on a appris que Kaisersmertz avait baissé le pantalon d’un jeune gymnaste devant les autres en disant voilà ce que c’est qu’un beau cul « .
  • Un autre moniteur qui était également le cousin de Kaisersmertz avait déclaré à un autre collègue à l’époque : «  Si vous saviez ce qu’il a fait « . Personne n’a cherché à savoir quoi.
  • Les journaux qui ont copié collé à la virgule près la déclaration de l’AFP :
    L’humanité, le Figaro, le journal du Centre et ensuite télévision France 2 TF1 etc…
  • Le maire de Cosne-sur-Loire étant gêné de gérer la situation avait demandé à son adjoint de faire le discours officiel devant les journalistes. Dans cette tâche il était assisté, en ce qui concerne les affaires scolaires, par une autre conseillère municipale qui est une institutrice retraitée. Cet adjoint en question avait déjà été élu en 1989 (en charge de la jeunesse et des sports). C’est son domaine d’expertise puisque en plus il a fait une petite carrière sous les couleurs de l’Union Cosnoise sportive. De plus, à cette époque, la commission des affaires scolaires dans laquelle il siégeait comportait 4 enseignants sur 8 membres.
  • Quand l’affaire éclate en 1997 il y a d’autres affaires de pédocriminalité : l’affaire Dutroux qui a éclaté en octobre 1996 et le gendarme Jambert qui enquêtait sur les disparues de l’Yonne retrouvé mort en 97. L’affaire des disparus de l’Yonne a réellement été donnée au public le 7 mai 97 le jour, précisément, de la mise en examen de Kaisersmertz.
  • Un juge Auxerrois ouvre une instruction pour collision entre deux des affaires les plus graves (lesquelles ?)


LES LIEUX des viols/agressions sexuelles :

  • Chez Kaisersmertz.
  • La maison de sa mère. (en face de chez lui)
  • Chez les victimes. (rarement)
  • Dans la salle de classe.
  • Dans la nature : au bord des étangs de pêche pour 80 % des victimes qui citent les étangs.
  • Dans la salle de gymnastique.
  • À côté du stade.


ENTRE L’ARRESTATION ET LE PROCÈS :

Jacky KAISERSMERTZ ne se présente pas à son audience le 11 juin 2001. Il est en fuite et l’audience est donc reportée 4 jours plus tard. Il sera interpellé à Bellac dans la Haute-Vienne. Il avait été repéré par plusieurs témoins qui avaient vu son véhicule immatriculé dans la Vienne circuler sur la commune de Bellac. Une patrouille de gendarmerie, immédiatement alertée, avait entrepris de suivre l’homme en cavale mais celui-ci s’en était rendu compte.
Tentant de s’échapper sur les chapeaux de roues en empruntant la route nationale 147 à la sortie de Bellac, il foncera involontairement sur un poids lourd. Son véhicule a fait une embardée sur un violent coup de volant, avant de s’arrêter sur le bord de la chaussée. Par chance, il n’y a eu que de la tôle froissée, selon la gendarmerie qui ajoutait que l’instituteur à la retraite ne présentait que quelques ecchymoses .

LE PROCÈS :

  • Le procès de Kaisersmertz = 15 juin 2001.
  • A été condamné à 18 ans de prison assortie d’une peine de sûreté de 12 ans pour viol sur 14 garçons mineurs de moins de 15 ans. Les autres viols sont prescrits. Il a alors 62 ans au moment de sa condamnation. ·  À l’audience Jacky Kaisersmertz avait déclaré «  Depuis mon arrestation, j’ai mesuré ce que mes actes anormaux ont pu faire comme dégâts. Je me suis méprisé, je me méprise, je me vomis même. Je demande pardon à toutes mes victimes « .


VICTIMES CONNUES :

  • Thierry DEBAIN (victime durant 4 ans)
  • Le fils d’un policier
  • Le neveu d’un policier
  • Alain


PROTAGONISTES JUDICIAIRES :

  • Procureur de la République en charge de l’affaire : MICHEL VALET Il déclare en 1997 :  » Aucun élément de l’enquête ne permet de dire que des gens savaient durant les 30 années d’agissement de l’instituteur, je suis extrêmement troublé par ce silence « 
  • Avocat général : MICHEL VALET
  • Juges d’instruction : FRANCOIS GUYON
  • Avocat des victimes : Maître Jean CHEVAIS
  • Présidente des assises de la Nièvre : Jeanne-Marie WAREIN
  • Avocats de KAISERSMERTZ : Maître Françoise COTTA + Maître Franck NATALI + Maître Joseph COHEN-SABBAN


Liste des maires de Cosne-sur-Loire de 1970 à 1997 :

  • Jacques Gadoin – Banquier de profession – gauche démocratique. Maire de 1953 à 1971 – Sénateur de la Nièvre – Conseiller général de 1945 à 1970
  • Robert Nabéris- Sans étiquette. De 1971 à 1977. Chef d’entreprise.
  • Jacques Huyghues Des Étages – PS – De 1978 à 1989. Médecin. Député de la deuxième circonscription de la Nièvre de 1973 à 1986 + de 1988 à 1993 – Conseiller général de 1970 à 1982.
  • Didier Béguin – UDF puis Nouveau Centre – De 1989 à 2008- préparateur en pharmacie- Député de la deuxième circonscription de la Nièvre de 1993 à 1997. Conseiller général de 1985 à 1994.


ÉVENTUELLE CONNECTION KAISERSMERTZ / CLAUDE DUNANT :

Jacky KAISERSMERTZ louait un étang à Mézille pour y venir le dernier lundi de chaque mois alors qu’il possédait déjà un étang à St Amand en Puisaye. Mézille, était une commune de 400 habitants à l’époque. C’était aussi là où avait vécu Georges Fritch. L’enquête d’Eric RAYNAUD nous apprend qu’il habitait à Mézilles et qu’il :

  • Était sous surveillance des renseignements généraux. (source d’un gendarme de Mézilles à la retraite)
  • Était conseiller municipal
  • Travaillait au centre d’aide par le travail (C.A.T) qui est géré par l’APAJH (association pour l’aide aux jeunes handicapés) de l’Yonne. Mis en cause dans l’affaire des disparues de l’Yonne et de Claude DUNAND.
  • Était un ami du fondateur de l’A.P.A.J, Georges Décuyer, qui a couvert les disparitions des disparues de l’Yonne car il avait les foyers sous sa responsabilité.
  • Il a déménagé de Mézille en 1991

(Nous vous invitons à regarder les lieux concernant l’affaire Claude Dunant pour connaître son implication ainsi que les points à Toucy et Mézille).

Une des victimes de JACKY KAISERMERTZ, Alain, avait témoigné dans l’émission de Jean-Luc Delarue « ça se discute » sur France 2 le 23 octobre 2002.





SAINT PÈRE/COMMMANDERIE DE VILLEMOISON :

Route des Templiers – entre St Père et Villemoison.

Éric Raynaud avait trouvé un article datant du printemps 1997 :
« Un lourd secret mine la vie politique française, depuis une quinzaine d’années. Il tourne autour de réunions sexuelles avec mineurs qui, selon nos informations, ce seraient déroulées à Saint-Père, une petite commune de la Nièvre. Certains hommes politiques connus y auraient côtoyé des leaders d’extrême droite, chacun se protégeant mutuellement avant de se faire chanter. Les homosexuels qui, selon leurs affinités politiques, ont cru bénéficier de la sollicitude de quelques personnalités Mitterrandiennes ou de cercles nationalistes n’ont été que les pions d’une partie d’échec qui les dépassait« .

Éric Raynaud contacte le journaliste auteur de cet article qui lui a confié que cette enquête est le plus mauvais souvenir de sa carrière car il avait été victime d’une tentative d’assassinat ou d’enlèvement en rentrant dans son immeuble. Il en a réchappé grâce à ses voisins qui avaient entendu ses cris. Il y a eu une plainte et pas d’enquête.


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LA COMMMANDERIE DE VILLEMOISON

Un autre article qui avait parlé de la Commanderie :

« Splendide exposition de tapisseries et de peintures à la Commanderie de Villemoison »
« Des rénovations et restaurations ont été faites en hâte, plusieurs messes ont été célébrées et maintenant une exposition artistique »
« Des personnalités présentes : Mr Avrain le maire de St Père, de nombreux élus d’autres communes voisines, quelques personnalités locales, une délégation de Melun, l’Abbé ROGIER de la Charité sur Loire »

Note importante : L’Abbé André ROGIER cité sur cette carte à St Amand en Puisaye.

Ils ont fait déplacer un prêtre de la Charité sur Loire pour inaugurer la Commanderie. On peut traduire par : Ils ont fait venir un prêtre pédocriminel pour inaugurer un lieu anciennement utilisé pour des soirées sexuelles avec des mineurs et des politiques. Un détail très important, il est écrit que
« Étant indisponible pour se rendre à l’invitation, Mr le Président de la République Mr MITTERRAND envoie tous ces voeux pour le succès de cette manifestation« .

HISTOIRE DE LA COMMANDERIE :

Il y a un témoignage d’un homme, qui a vécu son enfance dans cette commune, qui évoquait l’existence de souterrains, notamment entre la chapelle de la commanderie et l’église Saint-Père (symboles maçonniques sur la façade) + souterrain entre château de Saint-Loup (alentours de Cosne) et la commanderie et les acacias (de la commanderie?).

Note importante :
Le maire de Saint-Père lors de l’affaire Kaisersmertz, Marc Avrain (1914-2007) a vécu à la commanderie de VILLEMOISON. Nous vous invitons à prendre connaissance de l’affaire Jacky Kaisersmertz.

Guy Garnault (1926-1993), un médecin-radiologue à Melun qui vivait à Champigny-sur-Marne (Seine et Marne) de 1952 à 1983 puis conseiller municipal 1959,1965 et 1971, avait acheté la commanderie de Villemoison à Saint-Père en 1966.

ENQUÊTE D’ÉRIC RAYNAUD :

Un homme proche du propriétaire de la Commanderie qui connaissait bien la commanderie : M de G.
Sa description : affable, épicurien, cultivé et  » fraternel « . Il est mort dans des conditions suspectes, dans la chambre d’un motel à côté de Limoges. Selon ses proches, il n’avait pas de raisons d’y être.
Éric Raynaud a rencontré un ami de M de G :  » c’était un « frère » . Il m’avait proposé un jour d’aller avec lui en Suisse, où il se rendait régulièrement à des réunions Templières. Il me disait « Tu verras tu seras super bien accueilli« .
Il s’agissait de réunion au sein de l’Ordre du Temple Solaire. L’ami avait pris ses distances avec M de G.



APPOIGNY / CLAUDE DUNAND

Adresse de la maison de CLAUDE et MONIQUE DUNAND : 12 allée des Violettes à Appoigny.

L’AFFAIRE DUNAND : L’affaire de tous les records :

  • 6 ans de préventive
  • 8 ans d’instruction
  • 10 ans de prison effectués alors qu’il avait été condamné à la prison à perpétuité


LIEUX DE VIE ANTERIEURS :

Claude DUNAND est issu d’un milieu bourgeois, de parents professeurs agrégés au lycée Condorcet à Paris. Ils se sont rencontrés à Paris alors qu’ils avaient 15 ans et qu’ils prenaient le même métro entre Pereire et Saint Lazare. Très vite ils fréquentèrent des clubs échangistes. Ils vont vivre quatre ans au Sénégal où il avait une place importante de cadre commercial. Ils reviennent en France et rapidement ils s’installent sur la Côte d’Or à Seurre et ouvrent un bar dans la banlieue, bar fréquenté par des prostituées. Puis ils arrivent dans l’Yonne en 1979, dans la rue Joubert à Auxerre puis ensuite en 1980 à Migennes pour finir enfin à Appoigny, au 12 rue des Violettes, dans un pavillon.

Quand Claude et Monique habitaient à Appoigny, près d’Auxerre, lui est VRP d’une société de surgelé. Claude Dunand était également amateur de jazz et intervenait dans une radio locale, Radio Triage. Monique entraîne son mari dans les cercles d’échangisme et sado-masochisme. Mais à partir de 1981, le couple passe à la vitesse supérieure. Leur but : assouvir leurs désirs sadiques et en faire un commerce. Pour ce faire, ils tendent un piège en posant une annonce pour recruter une jeune femme pour s’occuper d’une personne âgée imaginaire dans les locaux des foyers de jeunes travailleurs et les foyers pour handicapés adultes (qui font partie de l’unique association gestionnaire des centres pour handicapés de l’Yonne : l’APAHJ). Les sévices prodigués sur les victimes étaient tarifés et écris soit sur la porte de la cave ou directement sur le corps des jeunes femmes. Cela dura quelques années, jusqu’au 20 janvier 1984 ou une victime, Huguette M., 19 ans, parvient à se libérer de sa cave ou elle vivait en enfer.

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COMMENT HUGUETTE M. S’ÉTAIT RETROUVÉE DANS LEUR MAISON :

Née en juillet 1965.
Elle fait connaissance avec les Dunand début octobre 1983. Elle a tout juste 18 ans. Son contrat de jeune majeur n’est pas reconduit. Huguette se retrouve donc sans protection, sans formation professionnelle et sans ressource. Elle perd sa chambre au foyer de jeunes travailleurs d’Auxerre et se retrouve à la rue. Le 10 octobre 1983, elle répond à une annonce publiée dans L’Yonne Républicaine pour s’occuper d’une vieille dame, en étant nourrie et logée, à la rubrique « Gens de maison » : « handicapé cherche personne pour aider, possibilité nourrie logée. Tel : (86) 47.87.24« . C’est alors qu’elle rencontre le couple Dunand, Claude et son épouse Monique, dans un café à proximité de son foyer de jeunes travailleurs. Arrivée le 12 octobre, le piège se referme sur elle. Est présent un homme dont on lui dit qu’il est là pour faire les travaux d’aménagement au sous-sol afin d’accueillir Huguette M. Mais cet homme se trouve être le complice du couple Dunand qui l’attache pour ensuite subir les premiers viols. S’en suit trois mois de torture et de viols de clients quotidiens.
Pour recruter des clients, les criminels font passer des annonces dans un journal lyonnais nommé « Club Amour « . Ils se font passer pour une certaine « Monick », qui écrit : «Venez M’ENCHAINER, ME FOUETTER, ME VIOLER ! Je suis brune, 40 ans. Je serai votre esclave totale». Étaient jointes des photos de Monique Dunand, attachée, fouettée.

Les tarifs sont affichés, mais elle doit également les réciter aux clients : 300 Frs la brulure de cigarette, 1500 Frs la brulure au chalumeau. Le salaire minimum net en 1984, aux alentours de 3500 Frs, représente moins que les 5000 Frs à payer pour passer la nuit avec Huguette. Ce n’est donc pas à la portée de tous les porte-monnaie. Huguette M est tellement abîmée que Dunant est contraint d’appeler un médecin qui confirmera à Dunand qu’elle est dans un état grave. Le médecin ne fera pas de signalement et ne sera pas inculpé. Parmi tous les stigmates de torture sur son corps, Huguette à une croix gammée tracée au tournevis chauffé à blanc. (Piste rituel réunion groupe néonazi ?).

Dunand décide alors de piéger une autre jeune femme. Il publie une annonce auprès de l’ANPE début janvier 1984 pour recruter Michaëlla G. 22 ans, une autre jeune femme, elle aussi passée par la DDASS.

L’ARRIVÉE DE MICHAËLLA G. :

Elle cherche du travail et trouve l’annonce de recrutement « d’une employée de maison » des Dunand par le biais de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) . Michaëlla appelle le numéro inscrit sur l’annonce et c’est Claude Dunand qui répond et lui propose de la rencontrer chez elle. Un premier entretien a lieu le 15 janvier où Dunand explique qu’il s’agit de s’occuper d’une vieille tante et qu’elle sera logée et nourrie. Le lendemain, une deuxième rencontre se produit et cette fois Claude Dunand viens accompagné d’une jeune femme. Il s’agit d’Huguette qu’il présente comme sa nièce. Michaëlla accepte le poste il lui annonce qu’elle commencera le lendemain et qu’il viendra la chercher chez elle. C’est ainsi que le 17 janvier 1984, Michaëlla arrive allée des violettes à Appoigny, où elle est accueillie avec bienveillance par Monique. On lui offre une boisson fraîche, et on lui explique que la vieille tante n’est pas visible pour le moment car elle dort. Les Dunand tendent le même piège que pour Huguette qui se retrouve, elle aussi, une couverture sur elle et très vite les pieds et les mains attachés et le calvaire commence. Huguette était chargée d’apporter à manger à Michaëlla. Les Dunand organisent sa disparition en informant son petit ami que Michaëlla est partie travailler à Paris, en lui transmettant une adresse où il pourra lui écrire et ils obligeront la séquestrée à écrire des lettres afin que le scénario soit parfait.

À noter que leur maison était idéalement située pour la discrétion des bourreaux, car elle est au bout de l’allée et à moins de 100 mètres de la départementale.

CHRONOLOGIE DES FAITS :

  • Le 20 janvier 1984, le jour de la fuite de Huguette M, celle-ci demande à Monique Dunand l’autorisation d’aller dans la salle de bain du rez-de-chaussée, arrivant à l’attendrir. C’est à ce moment-là qu’elle arrive à fuir : elle tente d’emmener Michaëlla G mais la jeune femme, désormais trop faible, ne peut marcher. Huguette M emportera les carnets de clients (2 étant ceux de Claude DUNAND avec les noms des clients et l’autre étant celui de Monique DUNAND où figureraient les noms des clients, les dates et les heures de rendez-vous) + des photos de ceux qui venaient violer et torturer les jeunes femmes. Dans ces carnets sont consignés des noms/ adresses/numéros des clients fortunés.
    Elle court se réfugier à l’hôpital d’Auxerre où elle explique qu’elle a été violée et torturée pendant plus de trois mois après avoir été enfermée dans la cave d’un pavillon et qu’il y a une autre femme à sauver. Huguette M avait été examinée par le médecin légiste Jean Pierre LAUZIER qui fut horrifié de son état physique. Plus de 20 ans après les faits, l’avocate de Huguette, Corinne Herrmann affirme qu’elle aurait besoin de chirurgie reconstructive.
    La gendarmerie est prévenue. Le gendarme Christian JAMBERT se rend sur place. La presse est déjà devant le pavillon. Un ordre est donné aux gendarmes de ne pas intervenir et de rentrer à la caserne.
  • Le samedi 21 janvier 1984: plusieurs journaux de la presse régionale parlent de l’affaire. Dans son livre, Éric RAYNAUD explique :
    Une fuite du ministère de l’Intérieur lui a expliqué qu’un magistrat en poste en 1984 et qui était au plus près des événements avait dit :
     » Les policiers, dans ces cas de figure, préviennent assez systématiquement la place Beauvau. Si on avait voulu prévenir les clients de Dunant je pense qu’on aurait pas fait mieux, non ? « .
  • Le 23 janvier 1984, il a fallût attendre plusieurs jours pour que des policiers arrivent au 12 allée des Violettes, au domicile de Claude et Monique Dunand, décidé par le SRPJ de Versailles, étrangement choisi par le procureur. C’est le procureur de la République d’Auxerre de l’époque, René MEYER, ils seront sur les lieux.
  • Le 1 février 1984 : premier article sur l’affaire dans le journal local  » L’Yonne Républicaine « . Pourquoi ce délai de 10 jours ?

Nous citons Éric Raynaud :
« La clé de cette énigme, car sans mais réellement une, je l’ai obtenu d’une source proche de ces dossiers maudits, qui préfère garder l’anonymat. Les premiers flics au courant on fait leur boulot. Ils sont allés chez DUNAND, à Appoigny, allée des violettes. Où ils ont été  » bloqués « , selon mon informateur, par un magistrat.  » On ne touche pas« .
Et le lundi 23 janvier 1984, le SRPJ de Versailles qui était sur place pour arrêter DUNAND et délivrer enfin, tant qu’on y était, Michaëlla.
Pourquoi le SRPJ de Versailles ?
C’est une option qui peut être prise par le procureur et qui n’a rien d’anormal même si cette section de recherche très réputée n’est pas la mieux placée. En l’occurrence, en termes de proximité et de connaissance du terrain Icaunais.
Mais pourquoi avoir fait poireauter les enquêteurs de l’Yonne entre 3 et 4 jours alors qu’ils pouvaient parfaitement effectuer une opération de première urgence et au moins libérer la victime et arrêter les tortionnaires ?
On comprend moins, beaucoup moins.

Ils découvriront dans la cave du pavillon une jeune femme, Mickaélla, amaigrie, entravée sur une croix, portant des traces de violentes tortures et en état de choc. Lors de la perquisition du pavillon, les policiers saisissent deux carnets qui contiennent la liste des clients, une centaine de noms venant de toute la France. Egalement sur place, deux « clients » pensant se rendre à une des séances particulières des Dunand, débarqueront en pleine perquisition et se feront arrêter.

Dans une interview de Claude DUNAND, en août 1994, alors incarcéré à la prison d’Ensishein, il avait déclaré :
« Le 6 janvier 1990, à ma sortie de préventive, on a de nouveau proposé de m’exfiltrer à l’étranger, comme ça a été le cas après la fuite de Huguette, avant le 23 janvier 1984, où la SRPJ de Versailles est venue. Donc je marchais rue du Temple, une voiture s’est arrêtée à mon niveau et m’a demandé de monter j’ai refusé. J’ai tout de même pris un verre avec ses individus. J’ai refusé leur offre d’exfiltration ils m’ont conseillé de me taire « .

Dans une interview de Claude DUNAND en avril 2002 à l’Yonne Républicaine, il explique que lorsque Huguette s’est échappée, son réseau de gens hauts placés lui avait proposé de le faire partir à l’étranger car un homme politique ayant des hautes responsabilités au ministère des Finances pouvait lui fournir des faux papiers. Aussi il explique qu’il avait été menacé de mort s’il parlait.
Il admet volontiers qu’il s’agit d’une organisation internationale et qu’on lui avait proposé des filles thaïlandaises. Il avait refusé.
Également un directeur d’école, ayant comme élèves des pupilles de la nation, pouvait les faire rentrer dans le réseau. Qu’un « Michel« , un client qui travaillait à l’hôpital psychiatrique d’Auxerre, devait aussi ramener quelques filles.
Il affirme qu’Huguette devait être vendue « aux enchères » avant de s’échapper. Il avait expliqué à Huguette que l’argent des clients n’était pas pour lui mais pour « l’organisation » qu’il dit être internationale.

LA PERQUISITION :

Lors de la perquisition, les policiers ont visité la cave, le lieu de tortures qui se composait deux pièces en enfilade. La première était sombre car les fenêtres étaient calfeutrées par des journaux et de la laine de verre et elle était meublée d’un sommier et de deux tables. Sur l’une d’elle était posé un carton rempli d’objets :

  • Un phallus en bois
  • Un phallus en caoutchouc
  • Des pinces à linges en bois
  • Des épingles
  • Des aiguilles à tricoter
  • Des anneaux avec pinces
  • Des anneaux en fer
  • Un entonnoir
  • Des épingles à nourrice
  • Un réchaud à gaz
  • Des tournevis aux bouts brûlés
  • Un pince à charbon
  • Des pinces crocodile
  • Un transformateur 220 avec fil d’alimentation
  • Des bougies
  • Des tubes de vaseline
  • Des sparadraps
  • Des boules Quiès
  • Des paquets de gaze
  • Des paquets de coton

Pour entrer dans la deuxième pièce il fallait ouvrir une porte ornée d’une affiche représentant une femme suppliciée, annonciatrice de ce qui était le lieu des tortures. C’était plongé dans le noir et l’imposante croix de Saint André était dressée sur un des murs. Une échelle posée sur des tréteaux, dont l’utilisation devait être détournée de sa nature propre, était disposée au centre. Sur un mur était accroché beaucoup d’objets de SM :

  • Une cagoule rouge
  • Des gants
  • Deux cravaches
  • Une badine en bois
  • Quatre fouets en cuir
  • Un tendeur métallique
  • Une lampe spot
  • Un écarteur fabriqué à l’aide de chausse-pied métallique
  • Un bidon de lavement avec tuyaux et canules
  • Un seau d’excrément
  • Une cordelette tressée
  • Une laisse pour chat
  • Un collier étrangleur pour chien
  • Quatre sangles en cuir
  • Une boule entourée de papier gras avec anneau
  • Un phallus en bois
  • Un pied de lit au bout d’une chaîne
  • Un billot sur lequel était fixé un pied de lit

Dans une cantine en métal se trouvait les tarifs pour des prestations dont nous feront pas l’énumération ici car les listes des objets suffisent pour déjà s’horrifier de ce qu’ont vécu Huguette, Michaëlla et d’autres femmes.

LE VOISINAGE DES DUNAND :

Selon l’enquête menée par le réalisateur Yves Boisset, le voisin habitant juste en face des Dunand et qui était un gendarme à la retraite, avait assisté à des vendredis soirs très animés chez ses voisins. Des invités prestigieux, à bord de voitures haut de gamme immatriculées dans le 75 et 69, se garaient principalement sur un parking à 100 mètres du lotissement. Cela l’avait intrigué et s’était posté à la fenêtre tous les vendredis pour observer ces arrivants. Il avait reconnu un ancien ministre qui avait des responsabilités politiques dans la région et qui avait dû quitter ses fonctions subitement suite à des ennuis. Il avait aussi identifié une autre personne publique, un animateur de télévision. Le réalisateur a eu des menaces déguisées de la part d’un haut-fonctionnaire local et en rentrant à Paris, alors qu’il était garé rue de Valois, sa voiture fût fracturée et les cahiers dans lesquels il écrivait les notes de ses investigations ainsi que les noms et coordonnés des personnes qui avaient accepté de parler de l’affaire Dunand avec lui, furent volés. Pourtant, les forces de l’ordre faisaient des rondes régulièrement dans cette rue car s’y trouvaient la Banque de France, le ministère de la Culture et des bureaux des Renseignements Généraux. Mr et Mme Martin qui résidaient au 14 allée des Violettes, étaient abasourdis lorsque l’affaire était sortie dans les médias car ils fréquentaient de temps en temps le couple Dunand pour des apéritifs.

LES AIDES DONT IL A BÉNÉFICIÉ :

  • Fin 1989, Georges FRITSCH avec l’association « La Fraternité Notre dame » actionne de l’aide. Il obtient le prêt d’un local à TOUCY (à 10 km de MÉZILLES et à 20 km d’AUXERRE). Ce local se situe dans un ancien hôtel pas très loin de la mairie ou Jean-Pierre Soisson tient ses permanences de députés.
  • Le 18 décembre 1989, Georges FRITSCH écrit au Garde des Sceaux de l’époque, Pierre ARPAILLANGE, où il évoque ses excellentes relations et de longue date avec Jean-Pierre SOISSON, pour appuyer sa demande de libération de Claude DUNAND, en arguant le fait qu’il est injustement le seul emprisonné dans cette affaire et qu’il commence à paniquer. Pourquoi paniqué ? Prêt à parler ? . Il demande également une subvention de 200 000 francs pour son association, la Fraternité Notre Dame.

Pour plus d’informations voir la ville de TOUCY sur la carte.


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  • Une lettre très efficace puisqu’il sera libéré le 6 janvier 1990, soit 19 jours après. Georges FRITSCH vient le chercher à sa sortie de prison et le loge chez lui à MEZILLES durant les trois premiers jours.
    C’est le juge Jacques Bourguignon (juge d’instruction à Auxerre de 1983 à 1990) qui a trouvé un vice de procédure que ses propres avocats n’ont jamais vu (même le très talentueux maître Liénard) et il oblige le juge à libérer Claude DUNAND.
    Libéré après une période de préventive dont il détient le record.
    Du côté de l’association, la somme demandée dans la lettre est attribuée un mois plus tard. Jean Pierre SOISSON écrit une lettre à FRITSCH pour lui espérer qu’il obtiendra cette subvention financière.
    Claude DUNAND restera 2 ans au sein de la Fraternité Notre Dame à TOUCY, au frais du contribuable, jusqu’à son procès.
  • Le 9 janvier 1990 : Claude DUNAND se promène à Auxerre, rue du Temple, quand une voiture arrive à sa hauteur et lui demande de monter. Il refuse mais accepte de boire un verre avec ces personnes. Ils lui proposent une nouvelle identité, un billet d’avion pour le Sénégal et une forte somme d’argent. Il refuse. Claude DUNAND déclare que la personne capable de produire des faux papiers est ce haut fonctionnaire au sein du ministère des Finances. Qui sont ces personnes envoyées par ce haut fonctionnaire?

LES CLIENTS :

50 noms dans le carnet.
Des dizaines de clients : de Paris, de Lyon, de Suisse, d’Allemagne, chef d’entreprise, chirurgien, un homme politique nationalement connu, des magistrats, un homme ayant un poste à haute responsabilité au ministère des Finances et deux patrons nationaux de concessions automobiles.

Voici les noms connus à ce jour :

  • Georges ETHIEVANT- PDG à la retraite – mis en examen – qui avait rencontré DUNAND à Paris au club  » Les Genêts d’or  » –  Mort d’une crise cardiaque en 1990 quelques jours avant le procès.
  • Helmut, un allemand
  • Paul LEFORT – PDG à la retraite – mis en examen – Mort d’une crise cardiaque en avril 1984 après avoir témoigné que Claude DUNAND avait tué et caché le corps d’une ancienne victime.
  • Joseph QUIOCK – ingénieur au centre de formation de la Marine nationale – Pas de mise en examen car il avait un alibi par des courriers de ses proches l’attestant. Malgré que son nom était sur les carnets et qu’il avait été reconnu par les victimes, le juge d’instruction Jacques BOURGIGNON, l’avait retiré du dossier
  • Christian GRIMA – Directeur d’une grande surface à Auxerre – mis en examen et condamné à 36 mois de prison dont 6 mois fermes. Ce sera le seul client qui fût condamné. En 2001 il tue sa femme et se suicide, juste au moment ou Claude Dunant sort de prison.
  • Michel – travaillant à l’hôpital psychiatrique d’Auxerre.
  • Un haut fonctionnaire du Ministère des finances.
  • Deux PDG de concessions automobiles au niveau national

LES CARNETS :

Il existait trois carnets : deux avec les noms et les coordonnées des clients que tenait Claude DUNAND et un carnet similaire comprenant en plus les dates et les heures des rendez-vous tenu par Monique DUNAND.

Les policiers du SRPJ de Melun avaient contacté tous les clients qui, dans la grande majorité, leurs avaient répondu ne pas connaître le couple DUNAND. Ils n’ont pas poussé plus loin les investigations. Par la suite les carnets disparaissent. Comment est-ce possible ?

Dans le cadre de la commission d’enquête demandée par Marylise LEBRANCHU, la réponse est celle-ci : »Aucun des éléments ainsi recueillis par la mission ne permet donc pas de conforter les déclarations relatives à la disparition d’un scellé au cours de l’information suivie contre DUNAND. La vérification sur pièces n’est plus possible car le greffier en chef ayant fait procéder à la destruction de ces scellés au cours de l’année 1993, dans des conditions décrites dans le rapport du parquet général, illustrant le manque de rigueur dont il a été fait état à propos de la tenue des archives« .
La greffière JOUSSELIN avait déclaré que deux pages avait été arrachées d’un des trois carnets de Claude DUNAND.

LE PROCÈS :

Après seulement trois jours d’audience, le 31 octobre 1991, la veille du 1er novembre jour férié, Claude DUNAND est condamné à la prison à perpétuité pour enlèvements, séquestrations, viols, attentats à la pudeur et actes de tortures et barbaries. Il purgera sa peine à la centrale d’Ensisheim mais sera libéré le 1 juin 2001, moins de 10 ans après sa condamnation, pour bonne conduite. Sa période de préventive + ses années de prison après procès sont égales à 15 ans, 6 mois et 13 jours. Très loin de la perpétuité. Monique MICHAUD-DUNAND quant à elle, aura été condamnée à 5 ans de prison. Nous pouvons noter que les médias parleront de sa libération qu’à la mi-juin car les médias ne parlaient que du procès de Jacky Kaisermertz.
Gérard Delorme, rédacteur en chef de l’Yonne Républicaine, avait été interrogé par France TV pour un reportage sur l’affaire et avait déclaré «La libération conditionnelle de Claude Dunand était aussi liée à une loi du silence qui lui avait été demandée».
Pouvons-nous interpréter que sa libération était conditionnée à la non dénonciation de ses clients ?
En apprenant sa libération, terrorisée, Huguette avait écrit au juge d’application des peine afin de demander un éloignement.
Elle n’avait jamais eu de réponse.

DURÉE DU RÉSEAU DUNAND :

De 1969 à 1984.

LES VICTIMES CONNUES :

  • Michaëlla G : elle n’avait pas été convoquée au procès pour raconter ses conditions de sauvetage et elle souhaitait témoigner du délai que la police avait mis pour la libérer.
  • Huguette M
  • Isabelle RINGIÉ la prostituée. Elle avait été amenée par un client, un commerçant d’Auxerre, pour faire des photos érotiques et avait été piégée et retenue captive pour y être attachée et abusée par les clients de DUNAND. Après l’avoir supplié, Christian Grima l’avait aidé à fuir. Il avait menacé Dunant d’appeler la police en échange de la libération d’Isabelle. Dunant avait accepté. Elle avait refusé de porter plainte contre Dunand mais devait venir témoigner au procès. Elle ne viendra pas au procès car elle sera victime d’un accident de voiture. En 1998, sa famille l’a retrouve morte empoisonnée à son domicile. Tous ses papiers et photos avaient disparus.
  • La jeune femme décédée, citée par le client Paul LEFORT au cours du procès. Il avait affirmé l’existence de cette quatrième victime que Claude Dunand aurait assassinée. Le procès montrait que les Dunand avaient des pratiques criminelles depuis une quinzaine d’années et qu’ils déménageaient régulièrement dans des pavillons isolés. Une quinzaine de fois au total. Claude Dunand déclarait à ses victimes qu’elles «finiraient comme les autres», sous-entendant qu’il avait tué d’autres femmes.

LES PROTAGONISTES JUDICIAIRES :

  • Maître Didier Seban : avocat d’Huguette M
  • Corinne HERRMANN : avocate d’Huguette M
  • Juge d’instruction : Jacques BOURGIGNON
  • Maître Jean-Yves Liénard : avocat de Claude DUNAND (un ténor du barreau de Paris des Caïds du grand banditisme et des stars du ciné)
  • Maître Bernard REVEST : avocat de Monique Michaud/Dunand. Il a été conseillé municipal d’Auxerre dans l’équipe de Jean-Pierre Soisson, qu’il qualifie d’ami fidèle. Il était adjoint à l’éducation. Nous pouvons noter qu’il a été également l’avocat de Georges MAINGONAT (Voir Chablis).

DIVERSES INFORMATIONS :

L’un des animateurs de la radio où DUNAND intervenait « Radio TRIAGE », Jean-Pierre Chaubard, raconte qu’un jour DUNAND l’invite avec sa femme à dîner. Après le repas, Claude DUNAND leur propose une relation sexuelle à quatre de force en les empêchant de partir et en les menaçant avec ses chiens devant la porte. Le couple Chaubard réussi à s’en sortir mais ne va pas se plaindre à la police. Ce même Jean-Pierre Chaubard atteste de la présence d’une jeune fille, entre l’enlèvement d’Isabelle et celui d’Huguette chez les Dunand, qui semblait «absente». Après quelques mois dans cette radio il démissionne et va travailler à Radio Codet Roussel à la demande de Jean Pierre Soisson.

NOMBREUX DÉCÈS DANS L’AFFAIRE :

  • La victime Isabelle Ringier, retrouvée morte chez elle le 10 octobre 1998. Assassinée par empoisonnement.
  • Michelle Michaud (ex-femme de Claude Dunand) est décédée d’une chute d’escalier le 30 mai 1997.
  • Le client, Georges Ethievant, décédé d’une crise cardiaque en février 1990, quelques semaines avant le procès.
  • Le client, Paul Lefort, est décédé d’une crise cardiaque en juin 1984.
  • Le médecin qui avait « soigné » Huguette durant sa captivité s’est suicidé.
  • Michel Vialatte, le commissaire qui avait ouvert l’enquête avant d’en avoir été désaisi, est décédé d’une crise cardiaque le 1 er décembre 2002 à Paris alors qu’il vivait à Auxerre depuis des décennies. Il venait juste d’être retraité et n’avait aucun problème cardio-vasculaire.
  • Le client Christian Grima s’est suicidé après avoir tué sa femme le 23 juin 1999.

LES LIENS ENTRE L’AFFAIRE DUNAND et ÉMILE LOUIS :

  • Huguette a connu l’une des disparues de l’Yonne. Elle fréquentait le même foyer DDASS à Montmercy – établissement géré par l’APAJH de l’Yonne (Association pour la protection des adultes et des jeunes handicapés) qui a été dissoute après l’affaire les disparus de l’Yonne.
  • Les 7 femmes disparues pour lesquelles Émile Louis a été mis en examen ont toutes fréquentées des établissements de l’APAJH 89.
  • Mickaëlla a fréquenté l’Institut médico-éducatif (IME) de Gattery à Auxerre qui dépendait de l’APAJH 89 ainsi que 4 des 7 disparues : Christine MARLOT – Bernadette LEMOINE – Madeleine DEJUST- Chantal GRAS.
  • Françoise LEMOINE, une des disparues de l’Yonne, avait travaillé à Appoigny dans un restaurant situé à quelques centaines de mètres de la maison de DUNAND : Le Saint Fiacre où Monique DUNAND se prostituait.

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  • Le patron du Saint Fiacre à Appoigny, René Brossard, qui était le proxénète de Monique DUNAND, fréquentait le bar NIKY à Auxerre à quelques mètres de la gare routière. Les rapides de Bourgogne ou travaillait Claude DUNAND était également un lieu habituel d’Émile LOUIS. C’est d’ailleurs au NIKY qu’Émile LOUIS emmène Françoise Lemoine, avec qui ils ont une relation, car elle a besoin d’un logement, et le bar fait aussi hôtel. LOUIS connaît bien la patronne, Monique GRABOWSKI, qui accepte de l’héberger. Et un jour Françoise part de l’hôtel et disparaît.
  • Christian Jambert, l’enquêteur des disparues de l’Yonne, était un client du restaurant  » Le Saint Fiacre « .
  • Lors de ses auditions, Émile LOUIS évoque l’affaire Claude DUNAND et les carnets disparus.
  • Les similitudes des chefs d’accusation : ils ont tous les deux été condamnés pour les mêmes faits : enlèvements, séquestrations, viols, torture, actes de barbarie , sévices sexuelles et leurs victimes sont toutes des jeunes filles issues de la DDASS.
  • Claude DUNAND et ÉMILE LOUIS ont tous deux été chauffeur de car (Les Rapides de Bourgogne) aux mêmes moments à la gare d’Auxerre.
  • Ils fréquentaient le même bar « Les Marronniers » à Saint Georges sur Baulche – c’est la banlieue d’Auxerre – situé à quelques centaines de mètres d’un foyer d’accueil de jeunes de la DDASS.
  • En 1984 c’est le même procureur de la République qui instruit leurs deux dossiers en même temps : René MEYER ainsi que le même juge d’instruction Jacques BOURGUIGNON.

Claude Dunand est décédé à Mulhouse, le 29 juillet 2021 à l’âge de 87 ans.



FRATERNITÉ NOTRE DAME/ GEORGES FRITSCH

Il est directement impliqué dans l’affaire Claude DUNAND, pour connaître précisément son rôle, voir le paragraphe concerné.

Présenté dans les médias comme un curé ou ancien prêtre, il avait intégré l’association « Fraternité Notre Dame » qui s’occupait de réinsertion de détenus et avait ouvert une antenne à Toucy près d’Auxerre. Dans un ancien hôtel, dans le bourg de Toucy et à une centaine de mètre de la mairie ou Jean-Pierre SOISSON tient ses permanences de député de l’Yonne. Cette association était visible sous d’autres noms mais le plus souvent c’était  » Fraternité Notre Dame ». Créée d’abord en France, ils ont par la suite créé des extensions en Afrique, aux Antilles, dans les Balkans, en Mongolie et aux USA. Elle était classée comme secte par la commission parlementaire en 2000. Ils ont été chassé de France et sont allés aux états unis, à Chicago. Plus tard en 2003, l’ambassadeur de France décore le fondateur Jean-Marie Roger KOZIK en Mongolie.
Il est impossible de consulter les statuts et les comptes rendus d’assemblée générale de cette association car la préfecture ne souhaite pas les communiquer ce qui est illégal. Georges FRITSCH quitte la région juste après la libération de Claude DUNAND en juin 2001.

Dans son départ précipité, on découvrira dans le local de la Fraternité Notre-Dame, les courriers échangés avec les ministres qui ont aidé à la libération de Claude DUNAND et également des cartons d’invitation avec l’inscription « soirées Q » avec la phrase suivante « tous les délires sont permis« .

Nous citons le paragraphe d’Éric Reynaud :
« Tous les délires sont permis y compris la torture ?
Pas si possible que ça l’intégriste, non?
Toute plaisanterie mise à part, cette découverte, non exploitée à ma connaissance, est tout à fait énorme. Dans une affaire de mœurs rarement vue en France, en tout cas ce degré d’horreur, le principal accusé est sorti de prison par le membre d’une secte intégriste d’extrême droite chez lequel on découvre des invitations à des « soirées Q ». Le tout avec la bénédiction et l’appui financier du ministre de la Justice. Et, je l’ai appris, d’une collectivité territoriale que je ne souhaite pas citer pour l’instant. A hauteur, pour sa part, de pas loin d’un million de francs de l’époque. C’est tout simplement surréaliste…
 »
Extrait de « les réseaux cachés des pervers sexuels »

LIEN ENTRE GEORGES FRITCH ET L’AFFAIRE ÉMILE LOUIS :

Frtich était l’ami de Goerges DECUYER, l’amant de Nicole CHARRIER et était le directeur de l’Apajh 89, qui a couvert les disparitions de l’Yonne. Voir le paragraphe sur Pierre et Nicole CHARRIER.



CHABLIS / GEORGES MAINGONAT

FONCTIONS DE GEORGES MAINGONAT :

  • Ancien instituteur en poste à Saint-Fargeau dans les années 60 et à l’école Tacussel de Chablis dont il sera le directeur à partir de 1992.
  • Ancien maire de Chablis, de mars 1977 à Novembre 1998. Durant ses mandats il avait reçu dans sa mairie Fidel Castro, Richard Nixon et Helmut Schmidt. Il avait démissionné et son premier adjoint, Louis Bordet, avait assuré l’intérim mais ne s’était pas présenté en 2001.
  • Ancien conseiller général de Chablis.
  • Animateur d’une association de spéléologie. Il a écrit  » Grottes et gouffres de l’Yonne  » avec Claude Chabert en 1977.

L’AFFAIRE :

L’affaire démarre en 1997 : En juin, des tracts anonymes distribués à Chablis et dans d’autres villes qui disaient : «Partout en France on met les pédophiles en prison. Vous en avez mis un comme maire. Réagissez ! ».
Pourtant directement visé, Georges Maingonat évoque un «problème politique» et refuse de porter plainte.
En septembre, nouveau tract. Le maire conserve le même silence. Mais les gendarmes, eux, lancent une enquête. Cela aboutit à deux plaintes, Cyril, pour viol et Franck, pour agression sexuelle, alors qu’ils étaient leur élève qui sera suivi de trois autres plaintes.
Les faits ont été commis entre 1989 et 1997 dans l’Yonne, des élèves entre 1964 et 1967 quand il était instituteur dans une école primaire de Saint-Fargeau, dans l’Yonne, mais aussi lors de séjours à la campagne ou en Espagne qu’il avait organisés en tant qu’animateur d’une association de spéléologie.

Le maire est mis en examen le 30 janvier 1998 pour viols et agressions sexuelles sur mineurs avec le caractère aggravant car ayant une position d’autorité. Le procureur de la République d’Auxerre, Jacques Cazals, avait prononcé son maintien en préventive car il avait estimé qu’il était bon que le maire reste en détention afin que la justice travaille sereine et tranquille et qu’il n’y ait pas de pression sur qui que ce soit.
L’avocat de Georges Maingonat, maître Bernard Revest, avait déposé le jour même, une demande de mise en liberté provisoire pour son client et le 24 février, soit après seulement 24 jours de préventive, le tribunal ordonne la libération de l’ancien maire. Il lui était interdit de résider à Chablis et de rentrer en contact avec les victimes. Il avait été hébergé par des amis à Nantes à sa libération. L’enquête avait mis en lumière qu’en 1967 il avait agressé sexuellement le fils d’un collègue instituteur et suite à cela, l’inspection académique avait pris la décision de le « mettre au vert » entre 1967 et 1968 à la Direction départementale de la jeunesse et des sports à Yzeure dans l’Allier avant d’avoir été muté à Chablis.

Quelques jours avant le procès, en novembre 2002, l’ancien maire avait été hospitalisé et avait déclaré qu’il serait incapable d’assister à l’audience. Le juge d’instruction avait ordonné sa présence et des gendarmes étaient allés le chercher à l’hôpital de Saint-Nazaire pour qu’il assiste à son procès.


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GEORGES MAINGONAT

Il est entré dans le box des accusés, en fauteuil roulant et s’est laissé déposer sur le banc par les infirmiers. L’alcoolisme avait abîmé son aspect général et sa vivacité.
Lors de l’audience il avoue les faits. À la demande des victimes, l’audience s’était tenu à huit-clos. Franck ESLAUT raconte au procès : « J’étais en CM1, j’avais une année de retard. Il me demandait de le sucer et de le branler. Je ne voulais pas. Mais j’avais peur de lui. Il me mettait des volées. M’enfermait dans le placard. Me donnait des coups de règle. Alors après, je l’ai fait« .

Il a été condamné à 10 ans de prison.

VICTIMES :

  • Cyril D
  • Deux frères, Sébastien et Mickaël B
  • Antoine
  • Nicolas F.
  • Frank Eslaut (ouvrier viticole au moment du procès)


LES PROTAGONISTES JUDICIAIRES :

  • Le procureur de la République d’Auxerre : Jacques Cazals
  • Avocat général : Jean-Claude VUILLEMIN avait requis une peine de dix ans
  • Avocat de GEORGES MAINGONAT : Maître Bernard REVEST et Maître Michel KONITZ
  • Avocat de deux plaignants : Maître Vignet

NOTE IMPORTANTE :

Nous retrouvons ici, Maître Bernard REVEST, en tant qu’avocat de Georges MAINGONAT, qui avait été celui de Monique DUNAND. Son cabinet était basé à Auxerre. Il est un ami de Jean-Pierre SOISSON et avait été son adjoint à la mairie d’Auxerre, chargé de l’éducation.
Dans le livre d’Éric RAYNAUD « Les réseaux cachés des pervers sexuels » :
Un journaliste local menace par téléphone un témoin qui était sur écoute.



AUXERRE / SAINT FARGEAU /LE MEURTRE DE DANIÈLE BERNARD

Lieu en commun avec Georges MAINGONAT.
C’est un cold case.

Elle était infirmière psychiatrique au moment de son meurtre et travaillait à la Ferme, une unité spécialisée qui accueillait de jeunes adultes handicapés ou des enfants de l’Assistance publique en attente d’être placés dans des familles d’accueil. Elle était célibataire et divorcée des deux pères de ses quatre enfants, dont Alain ANTIER.
Elle élevait ses quatre enfants seule :
  • L’aînée, Valérie Antier, aide à domicile de 54 ans.
  • Jérôme Balmana, tailleur de pierres âgé de 41 ans.
  • Sylvain
  • Florent

Le 7 juillet 1989, Danièle Bernard, alors 39 ans, est découverte chez elle, au 3 rue Renan à Auxerre, dans le salon, allongée sur le canapé en position fœtale, un tisonnier enfoncé dans le crâne, un tournevis planté en plein cœur. Son corps est recouvert de blessures. Dans sa main droite, elle tient des cheveux, probablement ceux de son agresseur. Cela montre qu’elle s’est défendue. Il y a du sang partout, sur le tapis, l’écran de télévision, les murs, les meubles, le plateau du petit-déjeuner orné de cœurs, les magazines. Des cartes à jouer sont éparpillées sur le sol. Un bijou de femme, un bracelet avec un fermoir cassé est retrouvé près du canapé. Ses enfants affirment qu’il ne lui appartient pas. Des traces de chaussures se sont incrustées sur la peau d’une banane qui a été écrasée. Ses vêtements ont été posés, soigneusement pliés sur un dossier de chaise. Rien n’a été volé dans le pavillon.

C’est sa fille, Valérie, 19 ans à l’époque, qui avait donné l’alerte, n’arrivant pas à joindre sa mère. C’était les vacances et les 4 enfants étaient chez leurs pères respectifs. Danièle vivait seule à ce moment-là.

Ce jour-là, Danièle Bernard avait participé à un pique-nique dans le verger de l’hôpital psychiatrique d’Auxerre : une ferme pédagogique exploitée par des adolescents et des adultes dans le cadre de l’établissement hospitalier. L’infirmière était venue spécialement, elle ne travaille pas ce jour-là et une vingtaine de collègues sont présents.
« Elle était en pleine forme, souriante. Elle n’avait vraiment pas l’air d’avoir de problème. C’était une excellente infirmière » relatera peu après Bernard Chauveau, le médecin chef du service, dans les colonnes de L’Yonne Républicaine.
Danièle Bernard quitte la fête vers 14 h 30, passe faire quelques courses et rentre chez elle. En fin d’après-midi, elle devait rejoindre une amie de sa fille à la gare d’Auxerre mais ne s’y était jamais rendue.


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DANIÈLE BERNARD

Le petit ami de Danièle avait été soupçonné mais avait été écarté. L’enquête a été chaotique. Il y a avait deux verres sur la table dont un avec des traces de rouge à lèvre, qui n’appartenaient pas à Danièle. Les analyses scientifiques de l’époque n’étaient pas celles d’aujourd’hui. Le canapé, près duquel le corps a été trouvé, est brûlé par le frère de Danièle quelques jours après le crime, empêchant toute analyse. Avec son copain de l’époque, ils se connaissaient depuis quelques années. Ils s’étaient rencontrés dans un contexte associatif, ils étaient tous deux bénévoles au spectacle historique du château de Saint-Fargeau, en Puisaye, à une quarantaine de kilomètres d’Auxerre.

LES ÉLÉMENTS JUDICIAIRES :

  • En 2000 le tribunal avait prononcé un non-lieu faute de coupable.
  • En 2010 : Le dossier a été rouvert discrètement à la demande du parquet d’Auxerre et confié à la police judiciaire de Dijon. Cela ne donne rien.
  • En 2018, Valérie rencontre Pierre Monnoir, président de l’Adavirs 89, qui la conseille de contacter l’avocat Me Seban, menant à la réouverture de l’enquête par le pôle cold case de Nanterre.
  • En 2022, la juge Sabine KHERIS reçoit ce cold case en charge d’une réouverture.
  • Le 19 mars 2024, la police judiciaire, la magistrate à la tête du pôle Sabine Kheris et les trois enfants de Danièle Bernard se sont rendus sur les lieux du crime. S’il ne s’agit pas d’une reconstitution judiciaire au sens juridique du terme,  » il s’agit bien de reconstituer la scène de crime « , précise l’avocat de la famille de la victime, Me Didier Seban, contacté ce mardi matin. « Nous allons essayer de faire ce qui est très moderne en matière criminelle : une reconstitution en 3D« .

À ce jour, aucune piste du ou des tueurs de Danièle BERNARD.



ÉGLISE SAINT PATERN / ORLEANS / OLIVIER DE SCITIVAUX DE GREISCHE

PROFIL DU PRÈTRE :

Olivier de Scitivaux est ordonné prêtre en 1989, puis exerce son ministère à l’église Saint-Paterne d’Orléans dans les années 1990 et 2000. Il est également dans les années 2000 aumônier de plusieurs collèges et lycées de la ville. De 2013 à mars 2018, il est le recteur de la basilique Notre-Dame de Cléry près d’Orléans, dans le département du Loiret (région Centre-Val-de-Loire).

LES PLAINTES :

➡Première plainte : Jean- François BERNARD, pour attouchements, alors qu’il avait entre 10 et 16 ans. Ils se seraient déroulés dans un camp de vacances en Bretagne et au sein de la chorale d’une église orléanaise, entre juillet 1994 et juillet 2000.

➡Deuxième plainte : Pour attouchements et des viols sur un autre mineur, entre 1992 et 1998, alors que la victime avait à l’époque entre 9 et 15 ans. Comme pour la première victime, ces violences sexuelles se seraient déroulées dans un camp de vacances à Perros-Guirec et à Orléans. Deux autres plaintes quelques mois après. Parmi elles, celle de trois frères et un ami avec qui ils participaient aux séjours organisés par le prêtre.

L’enquête avait révélé l’inaction du Diocèse, des premières alertes avaient été émises par des animateurs et familles auprès de leurs services dès les années 80, dans des courriers de famille, ou par des animatrices de l’aumônerie en 1998. En vain, jusqu’au signalement à la justice de l’évêque Jacques Blaquart, en 2018.

LE PROCÈS :

À la cour d’assise du Loiret. Olivier de Scitivaux de Greische a été reconnu coupable d’une centaine de viols et agressions sexuelles aggravés sur 4 victimes et condamné le 25 mai 2024 à 17 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté de 10 ans, d’un suivi socio-judiciaire et d’une interdiction d’exercer toute activité professionnelle et bénévole impliquant un contact avec des mineurs.
Des témoignages : « cela se passait toutes les semaines, tous les jours, tous les soirs. Le pire est le moment où il a utilisé des outils sur mon corps », ou lorsqu’il m’a rasé, faisant de moi un objet« .
Le prêtre s’était infiltré dans les familles et les abus se passaient même à leurs domiciles lorsque les parents y étaient présents. Il rasait les poils pubiens de ses victimes car il ne supportait pas la puberté qui arrivait. Il les prenait en photos, nus.

LES PROTAGONISTE JUDICIAIRES :

  • L’avocat général : Cédric VINCENT
  • L’avocat du prêtre : Maître Damien BROSSIER
  • L’avocat d’une des victimes : Maître Clémence LEMARCHAND


AUXERRE/ ÉMILE LOUIS

La complexité de cette affaire vient de l’absence ou de la non prise en compte des signalements des disparitions des jeunes femmes par le fait qu’elles venaient de la DDASS. Toutes majeures sauf Martine RENAULT. Les familles des jeunes femmes disparues avaient fait paraître des avis de recherche dans le journal L’YONNE REPUBLICAINE.

QUI SONT LES DISPARUES DE L’YONNE :

  • Françoise Lemoine, 27 ans, disparue en mars 1975
  • Christine Marlot, 15 ans, disparue le 23 janvier 1977
  • Jacqueline Weis, 18 ans, disparue le 4 avril 1977
  • Chantal Gras, 18 ans, disparue le 21 avril 1977
  • Madeleine Dejust, 21 ans, disparue en juillet 1977
  • Bernadette Lemoine, 19 ans, disparue en mars 1978
  • Martine Renault, 16 ans, disparue en septembre 1979

MAIS : l’enquête sur d’autres plaintes ou signalements pour disparition a révélée que des procédures avait disparues : 1200 ordonnances de non-lieu rendues entre 1958 et 1982 ont disparues.


Map nievre yonne 15

PORTRAIT D’ÉMILE LOUIS :

Né le 26 janvier 1934 à Auxerre. 3 semaines après sa naissance, sa mère l’abandonne aux services de la DDASS. C’est cette institution qui lui donne le nom d’Émile Louis. Il est confié à une famille nourricière, la Vannier à Pontigny, à quelques kilomètres d’Auxerre. Il vit dans cette famille jusqu’à sa majorité. Le père de cette famille d’accueil est maçon et fossoyeur pour la commune de Pontigny. Il apprend à Émile le métier, comment enterrer un corps dans les règles de l’art. Emile Louis avait déclaré avoir a été abusé sexuellement par ce « père« .

Il apprend seulement à l’âge de 11 ans qu’il a été abandonné par ses parents naturels. Il a été harcelé pendant les années scolaires primaires. À partir de l’âge de 14 ans, il travaillera comme maçon avec son père d’accueil jusqu’à ce qu’il se fasse licencier. Il est également mis à la porte de la famille d’accueil et s’engage dans la Marine nationale pour 3 ans. Il part pour la guerre d’Indochine sur le porte-avion « L’Arromanches » et revient décoré. Il avait expliqué, lors de son expertise, avoir été traumatisé par des scènes de torture dont il a été témoin.
À son retour, il se marie avec Simone Delagneau le 23 octobre 1954. Ils ont ensemble 4 enfants :

  • Maryline née en 1956
  • Fabrice né en 1957
  • Manoëlle née 1959
  • Fabien né en 1961


Ensemble la famille s’installe d’abord à Rouvray où Émile Louis travaille comme ouvrier en maçonnerie puis comme cheminot. La famille déménage à plusieurs reprises. Quand la famille s’installe à Villefargeau, à 6 kilomètres d’Auxerre, ils sont employés comme gardien d’un château dans une immense propriété. Ils sont souvent seuls car les propriétaires sont rarement présents. Leur logement de fonction est très grand. Simone devient famille d’accueil pour accueillir des enfants de la DDASS. Les premiers enfants dont elle s’occupe sont une fratrie :
  • Alain Weis
  • Jean Pierre Weis
  • Jacqueline Weis


Et c’est ainsi qu’Émile Louis a choisi sa première victime : Jacqueline Weis. Il obtient son permis de transport en commun. En septembre 1971, il est employé à mi-temps par la société « Les rapides de Bourgogne » puis à temps complet à partir de 1973. Il assure les ramassages scolaires, les déplacements domicile-travail d’une entreprise et s’occupe de transporter des élèves en difficulté pour le trajet du foyer de Montmorency (l’IME d’Auxerre) et le CAT d’Auxerre jusqu’à leur famille d’accueil avec le car de l’entreprise et aussi avec sa voiture personnelle.

Il quitte Simone en 1978 pour aller vivre avec Gilberte Lemenorel au lieu-dit de La Vilotte, sur la commune de Chevannes. Quelques temps plus tard ils achètent une maison ensemble à Seignelay. Gilberte devient famille d’accueil pour la DDASS, tout comme Simone. Elle s’était occupée de Sylviane LESAGE.

En 1981, il est condamné à 4 ans de prison pour attentat à la pudeur sur les enfants confiés à Gilberte. À sa sortie de prison d’Auxerre, il tente de trouver accueil auprès de Simone et de Gilberte mais toutes deux ne souhaitent plus être en contact avec lui. Il est alors hébergé par son ex belle-sœur, Geneviève Binoche, à Fréjus dans le département du Var. Dans son témoignage lors de l’instruction, Émile Louis explique qu’il décide de s’installer là-bas parce qu’il connaît bien la région pour y avoir effectué son service national à Toulon.

Après sa séparation avec son ex belle-sœur, il achète un mobil-home et se déplace de camping en camping en fonction du travail qu’il effectuait, conducteur de car, ramoneur ou assistant d’une personne aveugle. Il s’était installé au Camping de Parpaillon à Roquebrune-sur-Argens puis avait loué un appartement Chemin de Billette à Draguignan. De 1989 à 1992, il a été incarcéré à la prison de Casabianda pour attentat à la pudeur sur mineurs.

À sa sortie de prison il rencontre Chantal Paradis qu’il épouse le 30 juin 1992, soit deux mois après sa rencontre. Elle avait le statut de personne en situation de handicap et il était devenu son tuteur. Ils ont vécu à Draguignan où Émile Louis travaillait dans une entreprise de pompes funèbres.

CV JUDICIAIRE :

  • En décembre 1981 : mis en examen pour le pour meurtre de Sylviane LESAGE, viol et agression sexuelle sur mineur. Il nie être le meurtrier de Sylviane LESAGE mais avoue pour les agressions sexuelles sur les petites filles mineures de la DDASS confiées à sa femme. Il est alors interrogé par le gendarme Christian JAMBERT sur les disparitions et il répond en rigolant qu’il a des relations.
  • En 1982 : condamné pour les viols et agressions sexuelles sur Annie G. de la DASS.
  • Le 17 mars 1983 : Un non-lieu pour le meurtre de Sylviane LESAGE. Malgré le dossier accablant contre LOUIS monté par le gendarme JAMBERT. « charges insuffisantes ».
  • Le 24 décembre 1983 : Émile Louis voit sa peine réduite en appel à 4 ans de prison.
  • Février 1984 : Concernant le meurtre de Sylviane Lesage, le procès se solde par un non-lieu.
  • En juin 1984 : Deux mois plus tard JAMBERT remet un dossier enrichi de ses compléments d’enquête : 6 disparitions
  • Le 23 novembre 1989 : 5 ans de prison pour attentat à la pudeur à Draguignan. Les victimes sont les enfants de ses voisins de camping.
  • Le 18 avril 1992 : Émile Louis est libéré.
  • En décembre 2000 : aveux des 7 assassinats d’Emile LOUIS – les gendarmes de Draguignan lui explique que les meurtres pour lesquels il est en garde à vue sont prescrits – il avoue tout pensant être libre ensuite – c’était un stratagème des gendarmes – les chefs d’accusations de séquestrations n’étant pas eux, été prescrits, Emile Louis est écroué. Il parle de réseau/organisation. il indique qu’il les avait enterré dans un bois de Rouvray. On l’emmène sur les lieux où il désigne sept emplacements.
  • En janvier 2001 : Emile LOUIS se rétracte.
  • En mars 2002, il est mis en examen pour les meurtres des sept « disparues de l’Yonne« .
  • En mars 2004 il est condamné à 30 ans de réclusion (avec peine de sûreté de deux tiers) pour viols avec actes de torture et de barbarie sur sa seconde épouse, Chantal Paradis. Il avait instauré un rituel tous les vendredis où il l’obligeait à boire un cocktail de médicaments dans un sirop pour qu’elle tombe dans un état de soumission et qu’il puisse commettre ses abus sexuels. Il lui faisait une entaille sous ses seins pour y prélever son sang. Elle ignorait ce qu’il en faisait. Condamné également pour viols sur sa belle-fille.
  • En août 2004, il comparaît devant la cour d’assises de l’Yonne pour enlèvements, séquestrations et assassinats.
  • Le 25 novembre 2004 : La cour d’assises de l’Yonne le condamne à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 18 ans.
  • 27 juin 2006 : La cour d’assises d’appel de Paris confirme sa peine.
  • Le 13 septembre 2007 : La Cour de cassation, par un arrêt, confirme définitivement la condamnation d’Émile Louis.

LA PREMIÈRE CONDAMNATION D’ÉMILE LOUIS : ANNIE G. :

Tout d’abord, une précision importante, la condamnation avait porté sur des faits d’attentats à la pudeur et les faits de viols n’avaient pas été pris en compte. C’est lors de l’instruction pour le meurtre de Sylviane Durand-Lesage, en décembre 1981, qu’Emile Louis fait des aveux sur des « attouchements sur mineurs », les enfants confiés à sa femme.

Née le 13 février 1965 à Villeneuve-sur-Yonne. Elle était pupille de la DASS de l’Yonne. Elle avait été diagnostiquée comme  » handicapée mentale ». Dans un premier temps elle est hébergée au foyer de l’enfance de Montmorency. À 6 ans, elle ne parlait pas et n’a jamais été scolarisée avant ses 13 ans. Puis elle est confiée à Gilberte Lemenorel dès 1977. Elle avait travaillé au CAT d’Auxerre situé dans la zone industrielle des Isles.

Un jour, elle est prise en charge par les pompiers suite à un malaise dans la rue. Elle est conduite à l’hôpital par les pompiers et fait une radio. Diagnostic, fracture du bassin. Un médecin lui annonce qu’elle est enceinte alors qu’elle ne le savait pas et avait confié au gendarme Christian Jambert que le père était le mari de sa famille d’accueil : Émile Louis.

Dans un compte-rendu de synthèse rédigé par l’équipe éducative de l’IME, datant du 1er juin 1981, à savoir quelques mois avant son accident, à la découverte de sa grossesse :
« Les occasions d’échanger avec la nourrice se font plus rares (fuites !)… À noter, la découverte récente lors des douches, de marques corporelles. Annie a été battue mais se refuse à en dire davantage… Que se passe-t-il réellement dans la famille ? Annie ne se plains jamais, ne livre rien…. Il est indispensable d’obtenir des informations plus précises« .

Extrait du procès-verbal du 19 juin 1983, rédigé par Christian JAMBERT, lors de l’audition d’Annie G. :
« Monsieur Louis m’obligeait à avoir des relations sexuelles avec lui… J’avais ensuite été entendu par le juge dans tous les endroits où Monsieur Louis avait abusé de moi. Les autres filles qui étaient en nourrice chez Madame Lemenorel avait été aussi victime de Monsieur Louis. Il y a une chose que je n’ai pas dite, c’est que le fils de madame Lemenorel me faisait presque la même chose que Monsieur Louis. Il y a une chose que je vais vous dire, pour Mr Louis, il m’emmenait dans la cabane du jardin à Seignelay, il me faisait ça, c’est-à-dire qu’il introduisait son sexe devant ou derrière mais souvent, avant il m’attacher les mains derrière le dos, je peux vous dire qu’il m’attache les mains avec une ficelle qu’il prenait vers la cabane, je peux dire aussi que des fois il m’attachait sans me déshabiller puis des fois il m’attacher toute nue, oui il me faisait l’amour…. Ceci s’est passé bien des fois, j’ai même vu que quand il m’attachait il ne me paraissait pas normal, il avait la figure qui n’était pas pareille, il était blanc et des fois il transpirait beaucoup…. Il disait de ne pas le dire qu’il dirait que ce n’était pas vrai.« .
Malgré cela, Émile LOUIS n’a jamais été condamné pour viol sur Annie G.

AVOCAT D’ÉMILE LOUIS :

  • Maître Thierry LEVY, pour le procès où il était accusé de viols sur deux enfants de 10 ans et où il n’avait pas été condamné pour ce chef d’accusation. Le tribunal l’avait condamné à 5 ans de prison en première instance, 4 ans de prison en appel et il n’effectuera que 2 ans et 3 mois. Qui est Maître Lévy ? Une vidéo pour comprendre. Qui de mieux placé pour défendre un pédocriminel qu’un défenseur de ce crime à la télévision. Il avait milité également pour la fermeture des prisons.
  • Maître Alain FRAITAG, Maître Alain THUAULT, Maître Renaud ARLABOSSE et Maître Lionel ALVAREZ, ont été ses 4 avocats pour le procès de mars 2004 à la Cour d’assises de Draguignan, pour les accusations des 7 disparues et pour les accusations concernant Chantal Paradis et sa belle-fille.


PERSONNALITÉS POLITIQUES AU MOMENT DE L’AFFAIRE :

  • Jean Pierre SOISSON : Maire d’Auxerre
  • Jacques BOURGUIGNON : juge d’instruction
  • René MEYER : Procureur de la République
  • Daniel STILINOVIC : Substitut du procureur d’Auxerre de 1981 à 1984 au moment du non-lieu – celui à qui le gendarme JAMBERT a transmis sa nouvelle enquête préliminaire.
  • Le juge Benoît Lewandowski avait instruit l’affaire des disparues de l’Yonne. C’est lui qui a fait arrêter Émile Louis le 12 décembre 2000 et l’avait mis en examen pour séquestrations.

CHRONOLOGIE IMPORTANTE :

  • 1982 : condamné pour agressions sexuelles sur mineurs, de petites filles de la DDASS.
  • Février 1984 : Émile LOUIS a été reconnu non coupable du meurtre de Sylviane LESAGE. Émile LOUIS a terminé sa peine de prison pour les agressions sexuelles des petites filles mineures de la DDASS . Sors de prison et va s’installer dans le Var.
  • 23 juin 1984 : le gendarme JAMBERT produit son enquête préliminaire détaillée qui donnait des preuves supplémentaires contre Emile LOUIS.
  • 26 juin 1984 : Le gendarme Christian JAMBERT transmet son rapport au substitut du procureur d’Auxerre Daniel STILINOVIC et suite à cette enquête préliminaire, Daniel STILINOVIC produit une note au juge Jacques BOURGIGNON demandant l’ouverture d’un complément d’enquête :
     » À joindre à l’info en cours sur l’homicide volontaire vs Sylviane Durand. Me faire connaître s’il vous faut un réquisitoire supplétif « . Sans savoir que 2 mois plus tôt le juge Jacques BOURGIGNON avait prononcé un non-lieu pour le meurtre de Sylviane LESAGE. D’ailleurs on découvrira en 1996, l’annotation suivante  » NON  » écrit sur sa note. Ce qui a empêché une enquête sur plusieurs disparitions mises en avant par le gendarme JAMBERT.
    Ce fût le dernier jour de travail à son poste de substitut du procureur d’Auxerre pour Daniel STILINOVIC car il sera muté à Paris. Et plus tard mis en cause et sanctionné après avoir été reconnu responsable du sabotage du dossier de JAMBERT.
    En 2002 Daniel STILINOVIC est accusé d’être responsable du sabotage du dossier des disparues de l’Yonne et sanctionné par Marylise LEBRANCHU alors garde des Sceaux. Elle avait demandé une enquête à l’IGSJ (Inspection générale des services judiciaires).
    En 2003 Daniel STILINOVIC est blanchi grâce à l’enquête du volet « corruption » instruit par le juge Armand RIBEROLLES qui demande une analyse graphologique pour le mot NON. Le résultat démontre de fortes probabilités qu’il s’agisse du juge Jacques BOURGIGNON. Daniel STILINOVIC reprend le travail mais dans un grade en dessous.
  • 28 juin 1984 : Une lettre est postée de la commune de POURRAIN, d’un anonyme, adressée à Émile LOUIS, expliquant qu’un rapport de gendarmerie (le fameux complément d’enquête de Christian JAMBERT alors entre les mains du substitut de procureur et du juge d’instruction au moment où la lettre est postée) le met en cause dans un meurtre et de plusieurs disparitions suspectes.

L’ENQUÊTE DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE :

  • Daniel STILINOVIC substitut du procureur d’Auxerre de 1981 à 1984 : radié puis blanchi.
  • Bertrand DAILLIE – substitut du procureur d’Auxerre dans les années 90 : blanchi.
  • Jacques CAZALS : procureur d’Auxerre dans les années 90 : sera déplacé de Paris à Versailles avant d’être réintégré à Paris quelques mois après.
  • Le CSM n’a jamais interrogé les deux principaux acteurs du dossier des disparues de l’Yonne :
    – Jacques BOURGIGNON le juge d’instruction en charge du dossier qui a prononcé un non-lieu à Emile LOUIS pour le meurtre de Sylviane Lesage. A écrit  » Non  » à la demande d’enquête complémentaire.
    – René MEYER le procureur de l’époque. (Qui finit sa carrière avec une sanction : suppression de l’honorariat – c’est-à-dire qu’on ne peut plus l’appeler Monsieur le procureur honoraire – suite à son absence à sa fête de départ en retraite en 2002.)

L’ASSOCIATION ADHY :

Elle a été fondée en 1992 par Pierre Monnoir et Jeannette Beaufumée avec l’aide de Roger Delautre et de René Leliboux. Ensemble, ils avaient défini précisément les contours de l’association. Ce fût grâce à l’association ADHY – Association de défense des handicapés de l’Yonne – que les disparues ont été connues du grand public par leur détermination et grâce à leurs actions publiques, d’abord le 22 mars 1995 sur RTL dans l’émission « Les auditeurs ont la parole » et plus tard la même année, grâce au président Pierre Monnoir qui participera à l’émission « Perdu de vue » présentée par Jacques Pradel où fût retransmis l’intervention du gendarme Christian JAMBERT.
Dès le lendemain l’ex-épouse d’Émile LOUIS téléphone au frère de Jacqueline, jean Pierre WEISS, pour faire les révélations suivantes :
« Vous savez, Émile connaissez bien votre sœur. Il est venu me voir, parler de toute cette histoire. Je lui ai demandé s’il y était pour quelque chose, il a fondu en larmes, et il m’a répondu qu’il ne pouvais rien dire. Parce qu’on le menaçait.« 

Pierre Monnoir est né dans l’Yonne à Ormes. À la suite du décès de sa mère en 1985, il prend en charge son frère handicapé. En 1989, il le place à la Maison d’accueil spécialisée (MAS) d’Augy, un des centres gérés par l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) de l’Yonne. Jeannette Beaufumée est la maman d’une fille en situation de handicap et a travaillé comme cuisinière au sein de l’IME d’Auxerre durant plusieurs années. Son mari, après avoir été gendarme, a été salarié de l’APAJH en tant que conducteur de car. Elle a bien connu les jeunes filles disparues qui fréquentaient l’établissement. Ils avaient donc comme « patrons« , Nicole et Pierre Charrier, le couple mis en cause dans le dossier – Jeannette avait témoigné auprès de Corinne Herrmann de l’aura dont bénéficiait Pierre Charrier qui était au-dessus de tout soupçon. Voir sur la carte pour les détails sur le couple Charrrier.

Suite au décès de Gilberte Lemenorel, l’ex femme d’Émile LOUIS, en août 1999, Pierre Monnoir et les avocats de l’association s’inquiètent de voir disparaître un témoin clé. Ils demandent au juge d’instruction où en est l’enquête. Les familles des disparues constatent que l’enquête piétine. Les journalistes qui enquêtaient sur l’affaire, dès les premiers mois, sont passés à autre chose. C’est alors que l’avocat de l’association maître Gonzalez De Gaspard rencontre le gendarme Jean-François Abgrall alors affecté à la section de recherche de Rennes. Les deux hommes se connaissent, ils se sont rencontrés au procès de Francis Heaulme. Le gendarme avait permis son arrestation et l’avocat le défendait. Jean François Abgrall envisageait de quitter ses fonctions pour ouvrir un cabinet de détective privé. Il sera engagé par l’association pour procéder à des vérifications sur les éléments dont ils disposent déjà et de mener une co-enquête.


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De par leurs fonctions, chaque membre du bureau de l’association était à même de pouvoir apporter leurs expériences terrain afin de faire des signalements. En 1977, après la disparition de l’une des sept jeunes filles, Pierre Charrier avait expliqué à Jeannette et d’autres employés, qu’il s’agissait d’une fugue et avait imposé le silence total. Réné Delautre était nommé à partir de 1989, à la direction de l’IME d’Auxerre, quelques années après la retraite de Pierre Charrier. Au moment du procès de ce dernier, il avait eu connaissance de disparations de jeunes filles et ne l’avait jamais signalé. Maître Pierre Gonzalez de Gaspard, avocat de l’association qui représentait les familles des victimes, avait déposé six plaintes en 1996 pour «enlèvements et séquestrations arbitraires» et avait déclaré :
« émile Louis n’est pas l’arbre qui cache la forêt, mais celui qui pourrait l’annoncer. Le fait, entre autres, qu’il y ait eu tant de résistances du côté de la justice peut laisser imaginer qu’il y a eu des complicités et que certaines personnes avaient intérêt à dissimuler la vérité » et « Nous sommes en mesure d’indiquer que Nicole CHARRIER, qui se situe au confluent du Mitterrandisme Parisien et du Soissonnisme régional, à de ce fait bénéficier de protection solide« .
Pour plus d’informations : consulter le descriptif de l’épingle verte.

DES PROTECTIONS ? :

C’est lors du procès des assises d’Auxerre que l’on va en savoir plus : Avec le témoignage de son ancienne maîtresse alors qu’il habitait dans le Var. Elle avait déclaré :
« Émile aimait raconté qu’il était protégé par son grand ami Jean-Pierre SOISSON, qu’il pouvait tout se permettre qu’il s’en sortirait toujours« .
Le président du tribunal, Dominique BRÉJOUX, avait demandé à Émile LOUIS des précisions :
Il répond :
« J’avais de très bonnes relations avec Jean Pierre SOISSON, c’est exact, mais c’est tout ce que j’ai dit« .
En 2001, devant le juge d’instruction sur l’aspect organisation et réseaux il assume en disant qu’il y a « beaucoup de monde« .

DES MENACES :

Émile LOUIS explique en avoir reçues. Sa fille Marilyne en a reçu aussi ainsi que des agressions au couteau. Elle avait attendu que sa mère décède pour témoigner contre son père avec des preuves car des menaces de mort pesaient sur sa mère. Elle a fourni aux gendarmes des vêtements que son père avait gardés de ses victimes dans une malle. Aussi son témoignage expliquant avoir été présente, lors d’une nuit dans les années 70, ou son père avait éventré une jeune auto-stoppeuse.
Alors qu’elle vivait en Guyane avec son mari et ses enfants, deux hommes sont rentrés par effraction chez elle pour la menacer d’un couteau et la lacérer sur plusieurs parties de son corps. Sa plainte n’a pas abouti à une arrestation.
Il lui dira :
« voilà ça t’apprendra à parler à tes copains les gendarmes« . Un des agresseurs est revenu plusieurs semaines plus tard, a sonner à sa porte et a simulé un signe d’égorgement sur la carotide, puis est parti.

LES ÉPOUSES D’ÉMILE LOUIS DÉCÉDÉES :

Des décès de témoins directs qui avaient des choses à dire.

Gilberte Lemenorel a été la concubine de 1977 à 1981. Elle décède des suites d’un accident de voiture lors d’un déplacement le 7 août 1999 ou elle perdra soudain le contrôle de son véhicule pour percuter un l’obstacle. Un témoin avait déclaré avoir vu la voiture juste quelques minutes après l’accident avec de la fumée sortant du capot. Il s’était approché pour aider et avait vu Gilberte en boule à l’extérieur de la voiture à côté de la portière chauffeur qui était fermée ainsi que l’autre portière passager. Gilberte respirait encore et ne saignait pas. Dans la presse, nous pouvions lire que l’accident paraissait surprenant car le corps se trouvait à côté du véhicule alors que le pare-brise était intact et les portières fermées. Cela ne ressemblant pas à un accident de voiture. Elsa Vigoureux écris un article dans « Le journal du dimanche » du 15 août 1999 intitulé « Gilberte ne parlera plus » en précisant « Témoin jugé capital par les parties civiles dans l’affaire des disparues d’Auxerre, elle est morte samedi dans un accident de voiture, 2 ans après le suicide du gendarme Jambert« .

Simone Delagneau : elle a été l’épouse d’Émile LOUIS de 1954 à 1978. Elle est décédée d’une longue maladie le 15 mars 2000. Elle aurait laissé son journal intime avec plusieurs pages écrites sur son lit de mort. C’est Jean François Abgrall, le détective de l’association APAHJ, qui obtient cette information par le biais d’un journaliste qui l’avait contacté. Le détective avait vérifié cette information et avait été constaté que ce journal intime était incomplet, que des pages manquaient. Comme le code de déontologie l’exige, Abgrall avait transmis le carnet aux enquêteurs.

LA LETTRE REÇUE PAR LA MAMAN DE CHANTAL GRAS :

Émile Louis a adressé une lettre à Gisèle GRAS, en septembre 1976, pour lui parler de sa fille et surtout pour lui donner rendez-vous à la gare en lui précisant de n’en parler à personne, « surtout pas à Mme Maudier » (la famille d’accueil de Chantal GRAS). Il sait que Gisèle est une femme isolée et nous pouvons nous poser la question du mobile de ce rendez-vous. La lettre a été une pièce importante pour l’enquête car il donne une adresse encore inconnue : 5 rue Camille Desmoulin à Auxerre. C’était l’adresse de son employeur, pourquoi ?
Chantal n’était pas une passagère parmi les autres du bus d’Émile Louis, il la gardait avec lui en dehors des heures de transport. Une lettre envoyée 7 mois avant la disparition de Chantal. L’enquête avait démontré que souvent elle ne descendait pas à Villefargeau mais faisait le reste de la tournée avec lui assise à ses côtés.

DES DISPARUES DANS LES CD ROM DE ZANDVOORT :

Pour rappel : Il s’agit d’un fichier de plusieurs dizaines de milliers d’images pédopornographiques, de noms et numéros des clients du réseau trouvés chez Gerrit Ulrich par l’association Néerlandaise « Morkoven« . L’enquête avait été classée en 4 mois.

  • Avril 1999 : Jacques Chirac avait reçu les CD Rom par Marcel Vervloesem de l’association Morkoven.
  • 21 avril 1999 : L’Élysée les avait transmis au ministère de la justice.
  • 14 mai 1999 : les CD Rom ont été transmis au procureur de la république qui diligente une enquête. La brigade des mineurs est alors saisie.
  • 7 juillet 1999 : la procureure classe l’enquête pour «absence pénales d’infractions».
  • 24 février 2000, Serge Garde sort un article sur l’affaire avec les visages des enfants des fichiers dans le journal «L’Humanité».
  • 6 et 7 avril 2000, Laurence Beneux publie l’article dans le journal «Le Figaro».
  • 16 mai 2000 : Le substitut du procureur, Yvon Tallec, commente l’affaire «les photos sont anciennes, il faut minimiser la portée de cette affaire puisque la plupart ne concerne pas des enfants français et les enfants sont consentants avec le consentement de leurs parents».
  • 12 avril 2000 : Suite aux deux articles, la garde des sceaux de l’époque, Élisabeth Guigou, parle au journal de France 3, et face à Élise Lucet, déclare ne pas connaître l’existence de ces CD Rom et demande aux journalistes de les restituer. Elle était obligée de savoir qu’une enquête avait été instruite et qu’elle avait été classée.
  • 12 avril 2000 : Serge Garde est convoqué par la BPM (Brigade de la protection des mineurs). Il est interrogé plusieurs heures en tant que témoin mais le journaliste rapporte que l’entretien avait ressemblé à une garde à vue. Il remet le carnet d’adresses de Gerrit Ulrich. Les policiers voulaient connaître la provenance des CD Rom et lui avaient dit qu’il était en infraction en possédant ces photos pédopornographiques.
  • 13 avril 2000 : Serge garde se rend à la Chancellerie pour donner les fichiers. Il est reçu par le procureur général de Paris, Alexandre Benmaklouf. Le journaliste s’aperçoit que la Chancellerie avait déjà les CD Rom et que tout cela n’était que théâtre.
  • Avril 2000 : Une information judiciaire est ouverte et confiée à la juge Danielle RINGOT.
  • Juillet 2000 : Le procureur Suisse, Bernard Bertossa, l’association le CIDE et les journalistes Serge Garde et Laurence Beneux avaient aidé à mettre à disposition les photos des CD Rom aux parents d’enfants disparus, en Suisse.
  • 14 juillet 2000 : Plusieurs parents reconnaissent leurs enfants. Le procureur Bertossa avait transmis son rapport aux autorités françaises.
  • Août 2000 : Des familles de plusieurs pays dans le monde se déplacent pour regarder les photos et sont comptabilisé 81 enfants reconnus.
  • 20 mars 2003 : le parquet des mineurs de Paris prononce un «non-lieu».

En prenant connaissance de l’existence d’un fichier pédopornographique par l’article de Serge Garde dans le journal «L’Humanité», Corinne Herrmann et Pierre Monnoir se sont posés la question d’un lien avec les sept disparues. Voyant que le juge d’instruction d’Auxerre ne pensait pas à comparer ces photos avec les jeunes filles, ils décidèrent de demander aux gendarmes d’organiser le visionnage du fichier aux parties civiles, les plus à même de reconnaître leurs proches. La gendarmerie d’Auxerre, d’abord réticente, accepte et publie dans le journal L’Yonne républicaine :
« Le fichier pédophile est consultable chez les gendarmes, il s’agit d’un fichier de 572 portraits d’enfant victimes potentielles d’actes pédophiles qu’il faut identifier. Le fichier est consultable par toute personne auprès de la gendarmerie d’Auxerre« .
Les familles des disparues sont venues ensemble, le 6 juillet 2000, dans les locaux de la gendarmerie. L’adjudant Éric BAROU de la brigade de recherche de Paris, avait fait le déplacement.

Laurence et Liliane RENAULT ont reconnues leur sœur, Martine RENAULT, page 19, sur la photo numéro 73.
Gisèle LEMOINE et Francine LEMOINE qui visionnent le fichier séparément, elles aussi, reconnaissent Bernadette LEMOINE, sur la photo numéro 245.
La gendarmerie établit un procès-verbal pour le transmettre à la juge Danielle RINGOT, qui était chargée de centraliser les éléments d’enquête sur les CD Rom de Zandvoort.
Le rapport sera rajouté au dossier des CD Rom de Zandvoort, au cabinet du juge d’instruction.

AU VU DES 1048 NON-LIEU PRONONCÉS PAR LE TGI D’AUXERRE :

Est-ce que la totalité des dossiers de non-lieu ont disparu ?
Hypothèse d’un trafic de prostitution avec des jeunes handicapés de l’APAJH : Via le patron du réseau de proxénétisme Auxerrois, René BROSSARD.
Hypothèse de d’autres disparues et viols dont l’auteur pourrait être Émile LOUIS.
Comme :

  • LE CAS DE LUCETTE ÉVAIN :
    Pupille de la nation – (exactement le terme évoqué dans l’affaire Claude DUNAND – de quelqu’un qui voulait lui fournir des filles pupilles de la nation). Parmi les dossiers de morts suspectes négligés par le tribunal d’Auxerre dans les années 70 et 80, deux enquêtes qui ont conclu rapidement à des suicides ont sans doute été sabotées par l’institution judiciaire. Lucette Evain. Le 9 février 1970, des enfants découvrent sur un terrain vague à Auxerre le corps de Lucette Evain, 21 ans, une jeune femme blonde et timide aux yeux clairs, sans famille, pupille de la Ddass. Elle portait sur le cou de vilaines griffures qui laissent penser qu’elle s’était sans doute battue avec son agresseur. «Une information judiciaire avait été ouverte à l’époque mais on n’a pas retrouvé le dossier de non-lieu» assure le procureur Le Quéau.
    L’enquête, à l’époque confiée à la sûreté d’Auxerre, a conclu à un suicide par médicaments avant d’être classée sans suite. Pourquoi serait-elle allée mettre fin à ses jours sur ce terrain à l’opposé de son domicile ? Autres faits dérangeants, les lunettes que la jeune femme devait porter n’ont jamais été retrouvées et son cyclomoteur avec lequel elle se déplaçait toujours était resté à son domicile.
    Elément troublant, Emile Louis était en formation à l’époque dans une entreprise voisine, les Rapides de Bourgogne, pour passer son permis de chauffeur de car. Il était aussi le veilleur de nuit de cette société de transport pour laquelle il effectuait déjà des navettes avec sa Renault Dauphine et certains instituts pour handicapés.
  • LE CAS D’ÉLIZABETH FONTAINE :
    Elle travaillait au collège Pierre Larousse à TOUCY.
    📌 à noter que TOUCY est une commune liée à l’affaire Claude DUNAND – voir le descriptif de l’épingle TOUCY. Emile Louis a évoqué à plusieurs reprises dans ses auditions, une Peugeot 104 blanche qui le suivait avec deux hommes à bord et qu’il les aurait aperçu en train d’enterrer des corps. Il s’est peut-être trahi en évoquant cette voiture. Le 10 janvier 1979, deux jours après avoir obtenu ses pouvoirs administratifs, l’intendante du collège Pierre-Larousse à Toucy, où Emile Louis passe régulièrement, quitte vers 19 heures son logement de fonction en pleine tempête de neige alors que son repas est prêt sur la table. Neuf jours plus tard, elle est retrouvée noyée dans une écluse à Auxerre. Sa voiture, une Peugeot 104, a été retrouvée le 18 janvier sur le quai de la République le long de l’Yonne à Auxerre, non loin d’un bar que fréquentait assidûment Emile Louis.
    Conclusion : Suicide.
    La constitution d’une partie civile leur est refusée et le dossier fait l’objet d’un non-lieu en avril 1980. Le dossier, là aussi, a été perdu.

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D’AUTRES DISPARITIONS NON ÉLUCIDÉES DANS LA REGION :

  • 1987 : Martine MENGUY – 16 ans
  • 1987 : Isabelle LAVILLE – 17 ans
  • 1988 : Marie – Angèle DOMECE – 19 ans
  • 1988 : Jeannine PARENT- VAIN – 25 ans
  • 1989 : Danièle BERNARD – 39 ans – Était infirmière psychiatrique. A été tuée dans sa maison, rue Renan à Auxerre, en plein après-midi, à coups de tisonnier et de tournevis alors que cette mère de quatre enfants, divorcée, revenait de faire des courses. Voir les détails sur la carte à Auxerre et à Saint Fargeau (commune où était instituteur Georges MAINGONAT, le maire de Chablis, condamné à 10 ans prison pour viols sur mineurs).

À NOTER :

On ne peut pas attribuer tous les cas de disparitions et de meurtres similaires à ce qu’a pu commettre Émile LOUIS car on peut noter que des crimes rentrant tout à fait dans ce cadre ont été connus en 1986 en 1987 et 1988 alors que à ce moment-là Émile LOUIS habitait dans le Var à 600 km depuis mars 1984. Claude DUNAND était en prison. La piste du réseau peut prendre forme alors.

HYPOTHÈSE D’ÉRIC RAYNAUD :

Réseau de proxénétisme en lien avec celui qui était à la tête du réseau de proxénétisme d’Auxerre, à l’époque : RENÉ BROSSARD. Il a depuis arrêté son activité criminelle, vie au Brésil dans une luxueuse villa. Qu’Émile LOUIS et Claude DUNAND se soient réellement connus n’est pas prouvé. Toutefois ils peuvent tout à fait appartenir au même réseau lorsqu’on sait qu’un réseau peut être cloisonné.



ADJUDANT CHRISTIAN JAMBERT

QUELQUES JOURS AVANT SON DÉCÈS :

En 1997 Christian JAMBERT avait rendez-vous avec le nouveau juge d’instruction en charge de l’affaire des disparues de l’Yonne (le Juge LEWANDOWSKI) pour lui apporter son enquête qui relie Émile LOUIS aux disparues. Un juge prêt à entendre son enquête. Un rendez-vous que Jambert attendait depuis 1981.
Quelques jours avant ce rendez-vous il se confia à Pierre MONNOIR, le président de l’association ADHY (association de défense des handicapés de l’Yonne) :
« Je vais enfin pouvoir dire tout ce que je sais » et aussi « Je me sens particulièrement menacé« .
Ses proches avaient témoigné qu’il dormait toujours avec sa carabine à portée de main.
Aucune raison de se suicider à ce moment-là.
Il avait fait effectivement une tentative de suicide en 1995 alors qu’il était en poste à Nevers car il était dépressif mais là, il était à quelques jours de l’aboutissement de 17 ans d’enquête.

LES MENACES REÇUES :

  • Il savait qu’il était sur écoute au moins depuis la formation judiciaire du 7 mai 1997 qui aboutira à l’arrestation d’Émile LOUIS.
  • Il recevait des menaces de mort (également contre la mère de ses enfants et son ex-petite amie Nicole).
  • Il recevait des pressions.
  • Sa voiture sera sabotée (un expert conclura un acte de malveillance).
  • Son fils remarquera une plaie de 6 ou 7 cm de longueur sur le front de son père qui lui explique avoir été agressé dans sa maison.
  • Il est victime d’un cambriolage en passant par ses fenêtres ( en cassant les volets) mais on ne lui vole rien.
  • Quelques jours avant sa mort, il recevra la visite de quelqu’un qui se dit être un VRP. Christian JAMBERT remarque rapidement qu’il n’est pas là pour ça et suivra l’homme jusqu’à sa voiture qui était garée à 500 mètres. Il relèvera l’immatriculation et ira voir ses anciens collègues gendarmes. Le numéro a été identifié il ne correspond absolument pas au véhicule d’un représentant de commerce. La plaque d’immatriculation est fausse.


AUTRES ÉLÉMENTS :

  • On apprend que Christian JAMBERT travaille aussi pour la DST (direction de la surveillance du territoire).
  • Où est passé la sacoche dans laquelle Christian JAMBERT mettait tous ces dossiers d’enquête ? Le jour de sa mort personne ne l’a trouvé dans sa maison. Son fils confirme qu’il l’avait bien avec lui les jours d’avant.
  • Christian JAMBERT avait des projets d’activité professionnelle durant sa retraite comme ouvrir une agence d’enquêteur privé et monter une entreprise pour export de vins français vers la Grande-Bretagne et la Suisse en collaboration avec son fils Philippe. Ils en ont encore parlé le jour avant son décès.
  • Deux jours avant son décès, le samedi, il assure à son fils Philippe qu’il ne recommencera pas de tentative de suicide. Il dit « pour plusieurs raisons« .
  • La lettre d’adieu : écrite au feutre rouge et adressée uniquement à sa fille. Le feutre rouge n’a jamais été retrouvé. Il n’y a jamais eu d’expertise graphologique.
  • La dernière phrase de la lettre disait « pour l’assurance vie il n’y aura pas de problème« . Une incohérence puisque tout le monde le sait ,en cas de suicide les assurances ne versent pas les assurances vie.
  • Isabelle Jambert est formelle : la lettre qu’on lui présente lors d’une audition dans le cadre de l’enquête sur le décès de son père n’est pas celle qu’elle a retrouvée sur la table. Voici les différences :
    -le format était plus petit
    -Ne comportait pas le mot suicide

Hypothèse d’ÉRIC RAYNAUD :

Christian JAMBERT a pu négocier avec ses assassins le versement de cette assurance vie malgré que le suicide sera la cause officielle.

SON DÉCÈS :

La chronologie des constatations et autopsies du Gendarme Christian JAMBERT :

➡Le 4 août 1997 :

  • Lors de ces premières constatations, de nombreux éléments troublants apparaissent sur les photos prises par les gendarmes : l’arme posée sur les jambes de la victime, des projections de sang difficilement compatibles avec un coup de feu dans la tête, des traces de pas dans le sang, quatre douilles près du corps.
  • Ce sont les gendarmes qui viennent sur place alors qu’Auxerre est dans une zone juridiction police.
  • C’est un médecin de SOS médecin, Frédéric F. qui est appelé et non un médecin légiste.
  • Il met 10 minutes pour conclure au suicide. Ne fais pas acte et ne fait les prélèvements d’usage comme le relevé de température, relevé des traces sur le revêtement cutané (blessures, état des ongles…)
  • L’enquête sur la mort de Christian JAMBERT a duré un mois et ne comporte aucune autopsie ni reconstitution.
  • Pourtant il y avait des évidences, comme la position du fusil, et l’ecchymose sur la tête qu’ils ont attribuée à la chute de l’homme sauf que l’ecchymose était sur le haut de la tête et non à l’arrière. Il constate deux orifices dans sa tête mais l’attribue à une seule balle en donnant cette explication que le deuxième orifice est une plaie  » transfixiante », à savoir qu’une balle est sorti une première fois et ensuite rerentrer.
  • Autre point contraire à la conclusion du suicide : la balle/les balles n’ont pas été retrouvées. En revanche 3 douilles sont retrouvées.
  • Le procureur Jacques CAZALS ne se rend pas sur les lieux. Il se fit aux conclusions des gendarmes par téléphone et referme l’instruction 2h après la découverte du corps. Ce n’est pas la procédure habituelle. D’autant plus lorsque la victime est Christian JAMBERT.
  • Les gendarmes, qui ont procédé aux démarches du décès , on dit à la fille de Christian JAMBERT, Isabelle, qu’une autopsie avait été effectuée. Mensonge.

➡Le 31 mars 2004 :

  • La juge d’instruction d’Auxerre, Karine FLAUSS ordonne l’exhumation. C’est grâce à la ténacité des parties civiles et de leur avocat, que le corps de Christian JAMBERT est exhumé pour une recherche des causes de la mort. En toute discrétion car les enfants de Christian JAMBERT ne sont pas au courant.
  • La première autopsie à Paris se fait sous la direction de Dominique LECOMTE de l’Institut médico-légal de Paris.
    Révélation : les deux orifices de la tête de Christian JAMBERT ne peuvent pas provenir de la même balle mais de deux balles différentes et toutes les deux de tirs immédiatement létaux. Une balle dans la bouche une balle sur la tempe.
  • Le complément de Michel Malherbe, expert balisticien médico-légal auprès des tribunaux, analyse la probabilité d’un suicide à l’aide de deux balles de trajectoires différentes. Cette expertise conclue à l’homicide.

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CHRISTIAN JAMBERT

LES SUITES DE CES EXPERTISES :

➡1 avril 2004 : annonce au journal de 13 h de France 2 :

  • Une autopsie de Christian JAMBERT a révélé deux tirs mortels et n’ayant pas eu la même trajectoire.
  • Le même jour, une conférence de presse de l’avocat Maître Didier SEBAN a lieu à son cabinet boulevard Saint Germain. Il est accompagné de :
    – Corinne Hermann, une avocate depuis le début dans l’affaire des disparues de l’Yonne avec les familles des victimes.
    – Pierre MONNOIR, qui représente l’ADHY (association de défense des handicapés de l’Yonne), l’association créée par les familles des disparues.
    – L’avocat Didier SEBAN dit :
    « La mesure d’autopsie démontre qu’il a reçu deux balles dans la tête, aux trajectoire non parallèle et totalement incompatible avec la thèse du suicide. Si cette thèse est confirmée, il s’agira d’un nouveau scandale judiciaire« 
    « On n’aurait pas fait mieux s’il en avait voulu dissimuler les causes réelles de la mort du gendarme JAMBERT, désormais la justice doit rechercher, tant dans la gendarmerie que dans l’appareil judiciaire, les responsables de ce nouveau scandale judiciaire« 
  • Le même jour à Auxerre, la procureur Marie- Suzanne Le Quéau donne une conférence de presse. La veille c’était son dernier jour à ce poste pour être mutée au parquet général de Paris. Elle confirme ce qu’a révélé maître Didier SEBAN. Elle ajoute « les causes du décès de Christian JAMBERT ne pourront être établies avec certitude qu’au terme d’investigations complémentaires« 

➡2 avril 2004 :

  • Le garde des sceaux, Dominique PERBEN fait une annonce sans attendre le rapport écrit de l’institut médico-légal ( comme la procédure le demande) . Il dit « je souhaite que la justice puisse éclaircir ces affaires ( la mort de Christian JAMBERT et des disparus de l’Yonne ) , je recevrai dans la semaine la fille du gendarme Isabelle ainsi que les familles des victimes.

➡Le 3 avril 2004 :

  • La procureur d’Auxerre, Marie – Suzanne Le Quéau, annonce l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour assassinat. Comme Marie-Suzanne Le Quéau est mutée au parquet de Paris, la chancellerie désignera en urgence un procureur délégué, Monique OLLIVIER, du parquet général de Paris.

➡Le 8 avril 2004 :

  • Le garde des sceaux Dominique PERBEN reçoit Isabelle JAMBERT et les familles des disparues de l’Yonne.

➡Mi – avril 2004 :

  • Suite aux conclusions de cette première expertise, Isabelle JAMBERT porte plainte pour homicide.
  • Une contre-expertise, une deuxième autopsie est pratiquée à l’institut médico-légal de Lyon par Daniel MALICIER. Cette expertise conclue au suicide parlant d’une balle qui aurait ricochée.
    Un élément capital conforte la thèse de l’homicide : la balistique.
    Jean-Claude Schlinger, expert balisticien près de la Cour de cassation a participé à l’autopsie de Christian Jambert. L’arme retrouvée sur les genoux de la victime est une carabine 22 Long Rifle que celui-ci avait modifiée pour qu’elle tire en rafale donc il est impossible qu’il n’y ait que deux balles de tirées.

➡Mai 2004 :

  • Une 3ème expertise est réalisée en Suisse, à l’institut médico-légal de Lausanne par Patrice MANGIN.
  • Après 3 autopsies aux avis contradictoires, le juge d’instruction Jacques CAZALS classe l’affaire du meurtre de Christian JAMBERT.

LE RAPPORT DE L’IGTN :

Il avait été demandé par Marylise LEBRANCHU pour faire d’autres analyses afin d’établir les raison de la mort de Christian JAMBERT mais qui a donné lieu à un classement de la part du juge d’instruction Jacques CAZALS. Les raisons avancées de son suicide dans ce rapport :

  • Qu’il était abandonné affectueusement.
    Faux. Même s’il n’avait pas de femme dans sa vie, il était très proche de son fils Philippe et de sa fille Isabelle et avait de nombreux amis. On atteste ces différents emplois du temps chargés en RDV. L’après-midi de son décès son ex-femme l’avait même appelé parce qu’ils avaient renoué des liens d’amitié.
  • Qu’il était déchu professionnellement.
    Non. Il avait certes anticipé sa retraite à la suite de cette tentative de suicide en 95. Mais il  avait bien rebondi avec des projets, l’ouverture d’une agence d’enquêteur privé et la création d’entreprise avec son fils Philippe dans le domaine de l’import-export de vin français vers l’Angleterre et la Suisse.
  • Qu’il était dépressif.
    Pas tout à fait vrai. Il avait un traitement d’anxiolytique depuis sa tentative de suicide. Mais c’est un traitement classique à la suite d’un événement comme celui-là. Les médecins diront que ce traitement empêche les tentatives de suicide plutôt qu’il ne les favorise.
  • Qu’il était en en grave difficulté financière. Il était endetté au-dessus de ses moyens pour l’acquisition de ce pavillon à Auxerre.
    Faux. Les enfants peuvent contredire car à son décès ils ont hérité d’une somme très confortable, provenant de la vente de ses biens.

EN REVANCHE :Est prouvé que les deux balles mortelles retrouvées dans le crâne de Christian JAMBERT ne correspondent pas à son fusil.

SES FRÉQUENTATIONS :

  • René BROSSARD : Brossard rencontre Jambert vers 1985 et devient un de ses indics. Il aurait été le chef du réseau de proxénétisme d’Auxerre de l’époque, avec Dunand comme maitre de cérémonie et Émile Louis comme fossoyeur. Il possédait un bar “Le Célia” à Vincelottes à 30 km au sud d’Auxerre et était également le propriétaire du restaurant “Le Saint Fiacre” à Appoigny à quelques centaines de mètres de la maison de Claude DUNAND ( voir épingle Restaurant le Saint Fiacre et le bar le Niki pour en savoir plus). Cet établissement était fréquenté par les notables locaux dont des médecins (peut-être Jean Dumeige et le médecin des Dunand, encore non identifié). Nous avons déjà expliqué que Brossard avait été le proxénète de Monique Dunand. En 1998 il part vivre au Brésil quelques mois après l’ouverture de l’enquête d’Émile LOUIS (mai 1997) et de la mort de Christian JAMBERT (août 1997).
  • William DELÉGLISE : qui était spécialisé dans le vol, le maquillage et la revente de voiture. Christian JAMBERT l’avait arrêté plusieurs fois et en avait fait un indic. Il est mort assassiné lors d’une partie de carte. Des jeunes cagoulés sont rentrés lors de cette partie de carte. Une enquête qui n’a pas aboutie.

LA DST :

C’est après sa mutation à Nevers (où il commande la brigade départementale du renseignement judiciaire – BDRJ), en 1987 que Christian JAMBERT a commencé à collaborer avec les services de la Direction de la Sécurité du Territoire.

Une mutation que l’on peut appeler sanction/promotion. Le tableau d’avancement pour faire accepter ce déplacement.

Il confiera à son fils Philippe au sujet de ce service : « Il est très difficile d’en sortir« .

Il travaillait sur les pistes islamiques et les réseaux pédophiles car dans la Nièvre se trouve un centre de formation des imams (le seul à l’époque en Europe) à St Léger Fougeret à 9 km de Château-Chinon le fief de Mitterrand.

Christian JAMBERT était en poste dans la Nièvre de 1987 à 1995 jusqu’à sa retraite. Nicolas GLENNCROSS est arrêté en juin 1990 et Christian JAMBERT travaille à ce moment-là pour la DST. On peut se demander si on l’a missionné ou pas sur cette affaire ?

Nous en reparlerons un peu plus loin.

NOS SOURCES :

Le documentaire « Suicide du gendarme Jambert, une balle de trop » de Jeudi investigation et le livre d’Eric REYNAUD « LES RÉSEAUX CACHÉS DES PERVERS SEXUELS« .

MERCI À ÉRIC RAYNAUD POUR SON TRAVAIL.



L’APAJH AUXERRE/ PIERRE ET NICOLE CHARRIER

Le couple est relié à l’affaire des disparues de l’Yonne puisqu’il était très lié à Émile LOUIS.

PORTRAIT DE PIERRE CHARRIER :

  • Il a d’abord été instituteur et directeur d’école.
  • Lorsqu’il était instituteur il enseignait dans une classe de perfectionnement, c’est-à-dire pour des élèves en grande difficulté cognitive.
  • En 1963 Pierre CHARRIER a fondé l’APAJH 89 (association pour l’aide aux jeunes handicapés) de l’Yonne dont il a été le seul président. Il s’agissait de fournir des structures éducatives, instituts médico-éducatifs (IME) ou centres d’aide par le travail (CAT) aux plus de 14 ans quand l’école n’était plus obligatoire pour ceux qu’on appelait alors les les élèves en grande difficulté intellectuelle et cognitif.
  • Pierre CHARRIER était aussi le directeur de l’IME de Gattery.
  • Il part à la retraite en 1983 mais est resté secrétaire général de l’APJH.

PORTRAIT DE NICOLE CHARRIER :

  • Elle s’occupait, en tant qu’éducatrice en chef, du suivi des handicapés avec leurs familles d’accueil dont la femme d’Émile LOUIS.
  • Elle a été conseillère municipale d’Auxerre durant 6 ans, sur la liste de Jean-Pierre SOISSON.
  • Elle a été membre de la loge maçonnique du Droit humain de laquelle elle fut chassée pour manque d’assiduité.
  • En 1983, elle devient directrice du foyer pour adultes handicapés Guette-Soleil à Auxerre.
  • C’est elle aussi qui apportera un précieux témoignage de moralité à Emile Louis alors accusé en 1982 d’abus sexuels sur la fille de sa compagne pour lesquels il sera condamné à quatre ans de prison ferme.
  • Elle a soutenu son mari après sa condamnation pour viol sur une jeune handicapée qui vivait dans le foyer dont elle était la directrice.
  • Nicole Charrier est restée la directrice du foyer Guette-Soleil jusqu’à sa retraite malgré les faits graves. Après son divorce d’avec Pierre Charrier, elle est devenu la compagne de Georges Decuyper, président de l’APJH depuis 1995.
  • A été mise en examen par le juge Renaud Van RUYMBEKE pour des malversations financières au sein de l’APAJH.
  • Elle était, au moment des disparitions de ces sept jeunes femmes entre 1977 et 1979, chargée de leur suivi familial au foyer Grattery que quatre d’entre elles fréquentaient. Des disparitions qui n’avaient jamais été signalées.
  • Les époux Charrier utilisaient les services du chauffeur des Rapides pour le transport de leurs jeunes élèves entre l’institut et leurs domiciles dans les familles d’accueil : le chauffeur était Émile LOUIS.

DES TEMOIGNAGES :

Jean-Marie Petitcollot, un ancien éducateur du centre Grattery en 1979 et collaborateur de Pierre Charrier, avait témoigné :
« Nicole Charrier passait son temps à exploiter les handicapés. Elle et son mari, se faisaient faire le ménage, le repassage, la vaisselle, porter leur repas dans leur logement, par les élèves« .
Il avait alerté en vain sa hiérarchie des anomalies constatées. Il avait ajouté :
« C’était un clan, ils recrutaient, non pas en fonction de la compétence mais des liens familiaux« .
Quatre proches de la famille faisaient partie du personnel de l’institut. « Ils avaient de violentes disputes en public devant les pensionnaires« , se souvient l’éducateur, indigné aussi par les moeurs légères de Nicole Charrier qui recevait en soutien-gorge, des parents de pensionnaires.
Ces faits étaient déjà évoqués dans le rapport rédigé en 1993 par les enquêteurs de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).



ST LEGER-DES-VIGNES / ABBÉ NICOLAS GLENCROSS

PROFIL DE L’ABBÉ NICOLAS GLENCROSS :

D’origine anglaise, il a fait le petit séminaire à Nevers et ordonné prêtre en décembre 1938. Apprécié et adulé, ses paroissiens soulignent son allure svelte et son charme naturel. Il détonait au volant de sa Mini. Il a des hobbies : la photo et le dessin. Il aurait un lien de parenté avec la famille royale. Le père Glencross avait adopté cinq garçons en Colombie et au Pérou qu’il avait ramené de ses séjours. Dès leur majorité, ses garçons partaient vivre ailleurs alors Glencross retournait en voyage pour en ramener un autre.
Au moment de son arrestation, le père Nicolas Glencross s’occupait de Saint-Léger-des-Vignes de Decizes et de Champvert.

ARRESTATION :

Le 26 juin 1990 les gendarmes de Decize dans le sud du département procèdent à l’arrestation du Père NICOLAS GLENCROSS, alors âgée de 77 ans, à son presbytère de Saint-Léger-des-Vignes. Perquisition : un stock important de documents a été saisi. Il avait réalisé, en 40 ans, entre 20000 et 30000 photos pédo pornographique et des films en Super 8. Les garçons posaient nus dans des positions subjectives en contrepartie de 50 francs par séance.
Garde à vue de 24 heures à la gendarmerie du chef-lieu du canton et ensuite présentation devant le procureur de la République à Nevers. Il sera également entendu à la préfecture par des enquêteurs de la police judiciaire parisienne.
C’est une procédure inhabituelle.

Lors de son arrestation ses paroissiens le défendent bec et ongles. Personne ne croit en la culpabilité du Père Glencross. Des pétitions sont organisées pour le soutenir. Le 3 juillet 1990, 200 paroissiens se retrouvent pour une manifestation contre les journalistes qui relatent l’arrestation.

L’arrestation de l’Abbé Nicolas GLENCROSS fait suite à une saisie de magazines gays appelés « GAIE FRANCE » dans lesquels étaient publié des photos pédopornographiques. L’enquête appelée « TORO BRAVO » avait permis de remonter la filière et d’identifier leur provenance. Le lien avait été fait entre le directeur de la publication du magazine, Michel CAIGNET et l’abbé. Une perquisition avait été diligentée par la juge d’instruction de Paris, Catherine SCHOLASTIQUE. Malheureusement pas de procès, pour des raisons sur lesquelles nous reviendrons ultérieurement. Il faudra attendre novembre 1994 pour relancer « TORO BRAVO » avec la découverte de cassettes vidéos pédopornographiques chez un cadre d’une grande entreprise. L’enquête avait débouché sur le démantèlement d’un réseau impliquant soixante-douze personnes. À sa tête Michel Caignet et Jean-Manuel Vuillaume.

NOTA BENE :

Géographiquement, nous aurions pu rajouter la Saône et Loire car quelques années après TORO BRAVO, ce département fût le théâtre du plus grand coup de filet de l’époque : l’opération ADO 71.
En juin 1997 elle avait mobilisée quelque 2500 gendarmes qui avaient procédés, en trois jours, à 814 perquisitions, 686 interpellations et présentés une centaine d’entre elles à un magistrat instructeur qui les avait mises en examen. Les gendarmes avaient opéré sur tout le territoire français, y compris dans les départements et territoires d’outre-mer. Ils avaient également saisi près de 400 cassettes vidéo et un millier de dépliants publicitaires.

QUI EST MICHEL CAIGNET :

  • Déjà fiché, condamné car présent dans plusieurs affaires de pédocriminalité précédentes. Mais c’est plus tard en 1996 qu’il sera incarcéré pour le réseau TORO BRAVO.
  • Avait rejoint le FANE ( Fédération d’action nationale et européenne ) un parti nazi plusieurs fois dissout, en tant que secrétaire.
  • Début 80 : il édite des magazines gays (Gaie France – Le Gay Pavois – Sparte etc…) distribués en kiosque. Apologies de la pédophilie, articles pro nazi et qui parlent de rites paganistes ou lucifériens.
  • Il était l’un des principaux responsables du Comité de célébration du centenaire d’Adolf Hitler.
  • En 1986, a dirigé le Mouvement européen, branche française du EuropÄische Bewegung, un groupuscule créé avec Kuhnen.
  • Président du Centre de Culture Européenne.
  • En 1981, il fut victime d’une agression de la part de militants juifs et défiguré par un jet de vitriol. L’un de ses agresseurs, alors en fuite, a été condamné par contumace à 20 années de prison.
  • Dans le cadre de l’affaire TORO BRAVO, il fût condamné à 4 ans de prison dont 18 mois avec sursis.
  • Fût l’ami et le principal relais en France de Michael Kuhnen, chef de file du néonazisme allemand, le fondateur d’une loge ORDO TEMPLIS ORIENTIS et qui mourra du sida en 1991.

À NOTER:
Lien entre Michel CAIGNET et Pierre CHANAL :
Michel CAIGNET fréquentait Pierre CHANAL (Les disparus de Mourmelon) car ils partageaient les mêmes accointances pour le néo nazisme et l’amant de CHANAL, Gilbert Duquesnoy, était un ami de CAIGNET. Duquesnoy était un voyant/medium sous le nom de « Mage Nathaniel » et avait installé son cabinet dans le 9ème. Il avait un carnet d’adresse de VIP comme le directeur d’une chaine publique qui fut impliqué dans l’affaire Doucé. Duquesnoy fût assassiné par Remy Roy, le tueur en série du milieu homosexuel, dît « Le tueur du Minitel« .

LE MAGAZINE GAIE FRANCE :

La forme juridique du magazine « Gaie France Magazine » a d’abord été édité par une Sarl du nom de « Les Éditions de la Flamme Païenne » (RCS 338795552), propriétaire de la marque commerciale Gaie France, puis par l’Association des Amis de Gaie France Magazine (JO 07.10.87) et enfin par l’Association Alexandre (JO 07.03.90). Ces deux dernières structures associatives ont la particularité d’être administrées par un conseil inamovible de deux membres : Michel Caignet et Edmond Barrat.

  • Fondateur : Michel CAIGNET
  • Rédacteur en chef : Jean-Philippe Fort alias Jean-Pascal Farinacci. Son pseudonyme fait référence au leader des squadristes et ministre d’État de Mussolini.
    • A été Conseiller municipal de Thiais sous l’étiquette RPR.
    • Il a été président du Centre d’Études Blühériennes du nom de Hans Blüher, théoricien de l’homosexualité et de la pédérastie, fondateur des Wandervögel et égérie des Jeunesses hitlériennes.
  • Rédacteur:
    • Veit A. Valkenhove. Spécialiste des ersatz des Jeunesses hitlériennes. Grand Maître de la Garde Blanche, une dans l’esprit blühérien.
    • Jacques André
    • Claudio Balmelli
    • François Geoffroy
    • Thibault L’Herminier
    • Cyril Martel
    • Luigi Morreti
    • Pascal Oricelli
  • Photographe: Bernard Alapetite, de son vrai nom Philippe DESNOUS, à été également rédacteur dans les revues : Défense de l’Occident, Initiative Nationale (Parti des Forces Nouvelles) et Éléments. Avait été condamné en 2000 à 3 ans de prison pour son implication dans le réseau TORO BRAVO. Il avait réalisé deux films avec le célèbre Cyril Legann alias Babar, un militant LGBT, ami de BHL et Arielle Dombasle : « Comme un frère » en 2005 et « Vincent River » en 2006.
  • Trésorier: Edmond Barrat. Ancien responsable des Abonnements d’ « Europe 2000″, la revue écologiste, ethniste et fédéraliste de Fabien Régnier (dont furent membre des responsables de la Ligue Lombarde et des milices fascistes Croates)

Gaie france

Activités culturelles:
Par exemple, le 24 février 1987, Gaie France fête son premier anniversaire au restaurant « La Ville de Quimper« .
Au programme « redécouverte musicale des mythes européens éternels » chantés par le Dr. Merlin qui prêche tour à tour « Faites l’amour et la guerre« , et également la nécessité du retour des immigrés dans leur pays afin qu’ils conservent leur culture.
Puis les lecteurs-adhérents furent conviés les 20 et 21 juin 1987 à célébrer le solstice, lors d’une « grande fête païenne » à Brancion. Folklore assuré par Pierre de la Crau, chef du Front de Libération des Gaules, et sous le pseudonyme de druide Hesunertus, Primat de l’Église Druidique des Gaules, une secte néonazie. Festivités incluses dans les « Assises Internationales des Druides et Celtisants de France » au menhir de Brancion.

Suite aux démarches du Projet Ornicar et à l’intervention de la CNCDH, Gaie France Magazine a été interdit à la vente aux mineurs, par arrêté ministériel du 27 mai 1992, pour « incitation à la pédophilie. Caignet en poursuivit la publication sous un autre titre « Gaie France nouvelle série » qui cessa sa parution en 1993.

ÉVÈNEMENTS CONCOMITANTS :

L’arrestation de Nicolas Glencross a eu lieu le 26 juin 1990 et la disparition du Pasteur Doucé, un autre protagoniste de la filière de distribution des photos pédopornographiques au profit des magazines, s’est produite le 19 juillet 1990. Ces deux évènements sont bien sûr liés et si une réelle enquête avait permis de mettre à jour les liens entre le Pasteur Doucé et l’Abbé Glencross, d’autres personnages du réseau bien plus en vue médiatiquement auraient été inquiétés.

LE PASTEUR DOUCÉ :

Joseph Doucé est né le 13 avril 1945 à Saint-Trond à la lisière de la province du Brabant, dans les Flandres belges, au sein d’une famille de paysans catholiques. Il fait son service militaire sur la base de l’OTAN de Limoges (France) où il aura le temps de perfectionner son français puis apprendra l’allemand, l’anglais et l’italien. Il quitte l’Eglise catholique à 22 ans. Après une année d’études pastorales et humanistes au Collège Stenonius (également connu sous le nom d’Europaseminär, un séminaire catholique romain aujourd’hui disparu) de Maastricht aux Pays-Bas, il commença sa conversion au protestantisme vers 1966. En 1970, il devient pasteur baptiste et officie dans les paroisses de Lens et de Béthune qu’il quitte à l’âge de 29 ans. Il étudie les problèmes pastoraux et psychologiques des minorités sexuelles à l’Université Libre d’Amsterdam dont il sortira avec un diplôme de « formation pastorale des cliniques de Hollande« . Il sera démis de ses fonctions de pasteur Baptiste suite aux célébrations de mariages entre hommes.

Après cette exclusion, il décida de créer à Paris en 1976, le Centre du Christ libérateur (CCL),qui avait pour but la défense des gays, des lesbiennes, des bisexuels, transsexuels, travestis, pédophiles et sadomasochistes. Les cotisations et les quêtes ne suffisent pas à couvrir les frais de sa revue. Il accepte alors un don mensuel de 5.000 francs du roi du cinéma porno des années soixante-dix.
Ce qui lui permettra, le 10 octobre 1976, d’inaugurer le « Centre du Christ Libérateur » dans son théâtre pornographique. Il y célèbre des offices religieux à l’attention des minorités sexuelles conformément aux concepts des baptistes les plus radicaux qui estimaient que l’évangile peut être annoncé partout, aussi bien dans un temple religieux que dans un centre commercial du sexe. Deux ans plus tard, il installe son « pastorat en faveur des minorités discriminées » au 3 bis rue Claireau dans le 17ème arrondissement de Paris et créé le bulletin Ilia (qui signifie : Il libère, il aime).

Joseph Doucé reçoit très rapidement le soutien d’avocats, de médecins, de psychologues, de pasteurs et de prêtres. Son carnet d’adresses comporte également Danièle Mitterrand et son Mouvement « France-Libertés« . Les membres de son conseil d’administration résident en Hollande, Allemagne, Israël, Espagne et France. Il était membre fondateur de l’International Gay Association qui regroupe une centaine d’associations dans le monde, de « l’International Lesbian Information Service« , du « Forum des Groupes Chrétiens Gais d’Europe » et de la « Harry Benjamin International Gender Dysphoria Association« .

Le Pasteur Doucé est exposé dans de multiples branches du réseau pédocriminel Zandvoort. Il avait été l’amant de Philippe Carpentier, président du réseau C.R.I.E.S de 1982 à 1986. Il a appartenu à la Grande Loge de France dont il sera exclu en 1982 pour « agissements et propagandes en faveur de la pédophilie« . Après l’exclusion de Caignet en tant que gestionnaire des abonnements de « Gaie France« , il reprend cette fonction. Il avait ouvert une librairie appelé « Autres cultures » rue Sauffroy, située dans le 17ème arrondissement parisien, le 7 juin 1990.


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ABBÉ NICOLAS GLENCROSS

Le jour de sa disparition :
Le 19 juillet 1990, vers 20 heures 30, deux hommes sonnent au domicile du pasteur Joseph Doucé. Il a été exclu de l’église baptiste française depuis quelques années et a été rayé de l’annuaire de la Fédération protestante. Il vit donc en couple avec son ami Guy Bondar. Ce soir-là, le séminariste Arnaud, un jeune religieux, est également présent. Lorsque Joseph Doucé ouvre la porte, les deux hommes lui demandent de les suivre. Persuadé qu’il s’agit de policiers, il s’exécute.
Son corps nu, en décomposition avancée, sera retrouvé dans la forêt de Fontainebleau le 24 octobre 1990.
Nous apprenons que la ligne téléphonique de la librairie du pasteur fut placée sur écoutes du 12 et 30 juillet 1990. Jean-Marc Dufourg, l’inspecteur des Renseignements Généraux qui était chargé de l’enquête TORO BRAVO, a été accusé d’une bavure et pour se défendre avait engagé Jacques Verges pour avocat.
Jean-Marc Dufourg déclara « Ma véritable cible n’était pas le pasteur, mais un certain J.S., un individu déjà impliqué dans une affaire de pédophilie et qui fréquentait les lieux« . Les acronymes peuvent faire penser à John Stamford du guide Spartacus.
Le meurtre du pasteur est réapparu dans les médias en 1995, dans le cadre de l’enquête sur les écoutes téléphoniques de l’Élysée.

LES LIENS ENTRE NICOLAS GLENCROSS ET L’AFFAIRE SPARTACUS :

Nicolas Glencross était l’oncle de Peter Glencross, celui qui a été arrêté dans le cadre de l’affaire Spartacus à Brighton en Angleterre.

Le magazine :
Pour répondre à la demande des touristes gays, principalement issus des classes moyennes et supérieures, un pasteur Anglican britannique originaire de Brighton, John D. Stamford a fondé « Spartacus » en 1968 et a commencé à publier le Spartacus Gay Guide en 1970. Il sera rejoint par Frank Torey puis par Peter Glencross, un prêtre. Ce magazine avait pour but d’informer les lecteurs où trouver des bars, hôtels, saunas, plages ou des groupes de soutiens gays, ainsi que des mises en garde et indications légales dans les pays où ils n’étaient pas autorisé à s’afficher comme gays dans les lieux publics. Ces informations provenaient de voyageurs gays qui renseignaient John D. Stamford via des courriers de retour de leurs périples.
Sous la pression judiciaire Britannique, Stamford et ses deux associés, déménagent en Hollande où les moeurs pédophiles étaient plus acceptées.

À partir de 1975, le magazine est traduit en plusieurs langues et ainsi couvrira 150 pays. En 1981, l’ONG « Terre des Hommes » avait dénoncé leurs activités pro-pédophiles car un des membres de l’organisation installé au Sri Lanka, Timothy Bond, avait remarqué qu’énormément de touristes qui venaient pour exploiter sexuellement des mineurs avaient comme point commun qu’ils avaient le magazine « Spartacus » sur eux. L’ONG avait alerté les autorités Sri Lankaise et la presse internationale. Cela a amenée l’ONU à relayer l’alerte. Le magazine était discrètement codé, par un jeu d’initiales, à destination des lecteurs pédophiles qui comprenaient les messages et la ligne éditoriale de Spartacus ne cachait pas ses positions en faveur des relations sexuelles entre adultes et enfants. Des articles concernant les pays d’Asie étaient très explicites et l’on pouvait y trouver des photos d’adolescents dénudés.
Spartacus a continué de croître tout au long des années 1980 et, le 1er décembre 1986, il a été racheté par la plus grande maison d’édition gay d’Allemagne de l’Ouest, celle de Bruno Gmünder Verlag. Frank Torey, Stamford et Peter Glencross avaient créé « le Club Spartacus » qui fournissait à ses adhérents le Holidays Help Portfolios« , une liste précise des endroits pour les pédocriminels. Par exemple, dans le numéro de 1991 sur les Philippines se trouvait un chapitre « jeune clientèle » donnant des adresses où des relations sexuelles tarifées avec de jeunes garçons étaient possibles. Stamford lui même avait ajouté ces propres annotations dégoutantes stipulant qu’il avait testé ces lieux.

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BRUNO GMÜNDER VERLAG ET JOHN D. STAMFORD

En 1979, John D. STAMFORD décide de diversifier l’activité de son entreprise en créant une maison d’édition pour la littérature pédophile, en publiant le magazine Paedo Alert News (PAN) et en rachetant, en 1982, la Coltsfoot Press Inc. un éditeur spécialisé dans les livres pédophiles.

L’affaire :
Le 20 septembre 1993, John Stamford a été arrêté à Geel en Belgique pour possession de matériel pédopornographique. La perquisition a permis de trouver des carnets contenants plus de 30 000 adresses de clients du monde entier.
Le procès a débuté le 23 novembre 1994 devant le tribunal correctionnel de Turnhout en Belgique. Procès interrompu en l’absence du prévenu.
Le 19 avril 1995, John D STAMFORD a été renvoyé devant une cour d’assise. Les investigations avaient révélé un véritable réseau pédocriminel et des faits encore plus graves avec le témoignage d’un britannique accusant John Stamford d’avoir réalisé un film où un enfant philippin fût torturé, mis à mort et son cadavre aurait été enterré sous une maison en construction. Malgré cela, les clients n’ont jamais été inquiétés et aucune condamnation n’a été prononcée.
John D. STAMFORD est décédé le 30 décembre 1995, à l’hôpital de Geel, officiellement de mort naturelle, à l’âge de 56 ans.

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LES AVOCATS DE NICOLAS GLENCROSS :

  • L’avocat choisi par l’évêché : Maître Jean-François ROY
  • L’avocat choisi par Nicolas Glencross : Maître Jean-Pierre MIGNARD du barreau de Paris


QUI EST JEAN-PIERRE MIGNARD :

  • En 1989 élu conseiller municipal de Cosne Cours Sur Loire en 1990
  • Militant du parti socialiste
  • Plusieurs ministres en exercice comme clients jusqu’en 2001
  • Avocat de la Mairie de Paris
  • Proche du maire de Paris Bertrand Delanoé
  • Connaît très bien la Nièvre : il est né à St Cloud mais vis à Cosnes Cours Sur Loire à partir de ses 5 ans. Ses parents y sont originaires.
  • Très proche de François HOLLANDE, il est le parrain de 2 des enfants de François HOLLANDE et Ségolène ROYAL.


LES LIENS POLITIQUES DE NICOLAS GLENCROSS :

Durant la seconde guerre mondiale, Nicolas Glencross s’était lié d’amitié avec Robert Mitterrand (le père de Frédéric Mitterrand et frère François Mitterrand) qui lui avait fait la connaissance de Jean Védrine (le père de Hubert Védrine) au sein du Commissariat de Reclassement des Réfugiés de Guerre, sous le régime de Vichy. Ils formaient un quatuor, tous Pétinistes. Après la guerre, le prêtre reprend ses fonctions sacerdotales et sera affecté dans la Nièvre à Saint Léger Des Vignes et les trois autres commenceront leur carrière politique respective.

En 1976, quand Hubert Védrine souhaite suivre les pas de son père et s’essayer à la candidature, c’est tout naturellement que Jean Védrine fait jouer ses relations amicales en demandant à son ami, François Mitterrand, alors président de du conseil général de la Nièvre (il a eu plusieurs mandats de 1964 à 1981, jusqu’à ce qu’il soit élu président de la République Française), de lui trouver une commune dans son périmètre. Quoi de mieux que Saint Léger des Vignes où se trouve le presbytère de l’Abbé Nicolas Glencross qui servi d’adresse fiscale à Hubert Védrine, élu conseiller municipal de la commune de 1977 à 1995.

NOTE IMPORTANTE :

Hubert Védrine était conseiller municipal et avait comme adresse le lieu des productions de photos pédopornographiques au moment de l’arrestation de l’Abbée Nicolas Glencross.



VENOUSE / MICHEL GARNIER

Venouse est une commune de 300 habitants qui se situe à 15 km au nord d’Auxerre et à 1 km de Rouvray où Émile Louis vivait avec sa femme, Simone Delagneau, de 1955 à 1978.
Si le passé pédocriminel de Michel GARNIER est connu, c’est grâce à la pugnacité et au travail d’enquête de Jérôme NOZET, une de ses victimes.


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JÉRÔME NOZET

MÉMOIRE TRAUMATIQUE :

En 1994, Jérôme a 24 ans et quand sa mère, Maryse, décède d’un cancer, Il fait une dépression. Il avait des rapports conflictuels avec sa mère sans vraiment les comprendre. A ce moment-là il est en couple avec Sandra depuis 10 ans et elle assiste impuissante à son état qui se dégrade. Il boit beaucoup d’alcool, fume du cannabis, s’isole et alterne des moments de mélancolie et de colère. Sa dépression lui a permis de trouver des explications. C’est là que ses murs amnésiques se sont effondrés et ses mémoires liées à ses abus sont revenues. Il se souvient des lieux et voit le visage de son violeur : Michel GARNIER. Les abus ont duré de ses 9 ans et demi à ses 15 ans et demi. Il décide de se confier par courrier à une amie, préférant épargner Sandra de ce secret, mais elle tombe sur ce courrier et découvre les abus qu’a subit son compagnon durant son enfance. Cela lui permet de mieux comprendre l’état dépressif et addictif et décide de ne pas lui dire qu’elle sait.

Leur vie de couple ne résiste pas à cette situation et Sandra le quitte. Jérôme est alors au plus mal. Il plonge encore plus dans la dépendance à l’alcool et sera pris en charge dans un foyer pour alcoolique. A ce moment-là, cela fait 3 ans que ses abus lui sont revenus et il n’a toujours pas révélé son secret à ses proches. Le 23 novembre 2002, 16 ans après la fin des abus et après 10 années d’amnésie traumatique, Jérôme dénonce publiquement son violeur. À l’occasion d’un repas pour les 30 ans de mariage des beaux-parents de son frère, Yvan, qui se déroulait au foyer rural, il s’absente au début de la fête pour distribuer des tracts dénonçant Michel GARNIER dans les boîtes aux lettres. Puis, en rassemblant son courage, il confie son secret à son père, Gilles. Plein de colère, car le violeur de son fils est son meilleur ami, il avait voulu aller voir Michel GARNIER pour le forcer à aller tout avouer à la gendarmerie.

RETOUR EN ARRIÈRE :

Michel GARNIER est un enfant du pays, il était en classe avec le père de Jérôme, avec Raymond DEGRYSE, aussi, qui est le maire de Venouse depuis 2010. Au vue de la taille de la commune, tous les enfants fréquentent l’unique école et Jérôme a comme copain, Damien, le fils de Michel GARNIER, et c’est naturellement que Maryse et Gilles, les parents de Jérôme sympathisent avec les parents de Damien. Les deux couples se sont fréquentés régulièrement. Michel GARNIER élevait des cochons et propose aux parents de Jérôme de l’accompagner tous les mercredis quand il allait chercher ses bêtes dans ses champs, contre un petit billet. Au début, GARNIER instaure un climat de confiance en le considérant comme un copain, lui faisant vivre des choses qu’il n’avait jamais faites, comme l’emmener au restaurant, ou lui faire expérimenter la cigarette. Aussi il lui faisait des cadeaux. Le premier abus est arrivé en revenant d’aller chercher des cochons, prétextant vouloir uriner, il s’était arrêté sur le côté dans un champ. Jérôme a un trou noir. Il lui donne un billet plus important que les autres fois et c’est pour acheter son silence. Cela se passait à chaque fois. Il ne dit rien à ses parents mais il dit qu’il ne veut plus aller accompagner Michel GARNIER au ramassage des cochons.

APRÈS LA DISTRIBUTION DE TRACTS :

Tout le monde en a parlé mais le village est dans le déni.
Face aux révélations de Jérôme, Michel GARNIER décide de prendre un avocat, Maître REVEST.
24 novembre 2002 : Michel GARNIER se rend à la gendarmerie de Ligny le Chatel pour dire qu’il est victime de chantage et de diffamation.
2 décembre 2002 Jérôme porte plainte et est entendu par les gendarmes. Il fait sa déposition et dénonce les abus subis par MG. Les gendarmes lui disent que les faits sont prescrits depuis 1996 car à l’époque la prescription est de 10 ans après la majorité.
C’est le choc.

Il décide d’enquêter et cherche d’autres victimes. Il rencontre le frère de Michel GARNIER, qui lui avoue que son frère a abusé de lui quand il était enfant, il y a 40 ans. Il lui dit que des enfants de la DDASS qui avait été placés chez GARNIER avaient été abusés également.

En 2005, Jérôme retrouve une nouvelle victime, un jeune homme qui avait été placé. Il s’appelle Laurent. Cette rencontre fût décisive car les abus dont a été victime Laurent ne sont pas prescrits. Ils sympathisent. Jérôme le convainc de porter plainte.
Jérôme lui trouve une avocate : Maître Isabelle DEJUST. Elle devient l’avocate des autres victimes.

Le 6 juillet 2005 Michel GARNIER est placé en garde à vue à la gendarmerie et mis en examen pour viol sur mineur de moins de 15 ans.

En 2008, Christopher, une deuxième victime non prescrite, porte plainte. Les faits se sont produits en 2002, juste au moment où Jérôme faisait éclater l’affaire en distribuant des tracts. Ce qui remet en perspective la loi sur la prescription, si celle-ci n’avait pas si la prescription existé au moment de la plainte de Jérôme en 2002, cela aurait sauvé Christopher.

Difficile pour Christopher d’avoir été face à son agresseur lors des confrontations. Les plaignants n’étaient pas considérés et Michel bénéficiait d’une bonne notoriété.

Le 4 avril 2009, le corps de Michel GARNIER est repêché dans l’Yonne. Il s’était suicidé. Il devait se présenter pour son contrôle judiciaire le 4 avril 2009.

LIEUX D’ABUS :

  • Le foyer rural de Venouse, là où se passaient les entraînements de ping pong. Son père le déposait et MG le ramenait.
  • Sur la route de retour du ramassage des cochons.
  • Dans la maison de Michel GARNIER.


PROFIL DE MICHEL GARNIER :

Une centaine de victimes potentielles entre 1960 et 2002.
70 victimes avérées dont 3 non prescrites.
Il est très présent dans la vie sociale de Venouse (Même mode opératoire que Jacky Kaisersmertz à Cosne Cours sur Loire) :
  • Entraîneur de football
  • Entraîneur de ping-pong


LES PROTAGONISTES JUDICIAIRES :

  • Avocat de Michel GARNIER : Maître Bernard REVEST
  • Avocat des plaignants : Maître Isabelle DEJUST
  • Procureur de la République d’Auxerre : Grégory LEROY


LES REPORTAGES SUR L’AFFAIRE :

En 2009 : les réalisateurs Julien Mignot, Vincent Kelner et Emmanuel Amara ont dû effectuer un long travail d’approche. En tout, il leur faudra deux ans et demi d’enquête, dont un an de tournage. C’est un documentaire sensible, pudique, qui reconstitue méthodiquement l’enquête et le cheminement psychologique de Jérôme Nozet.
Dans ce documentaire, les beaux-frères de Michel GARNIER, Jean-Luc DUPAS et Yves MERLET ont témoignés et ont avoués qu’ils connaissaient ses actes pédocriminelles. Yves MERLET, expliquait qu’un neveu avait été victime de tentative de viol. Le petit garçon s’était confié à ses parents en disant que GARNIER lui avait proposé de l’argent en échange des abus.
Puis, en 1990, une belle-soeur avait surpris Michel GARNIER avec un de ses fils dans un grenier, qui avait 9 ans à l’époque. Toute la famille a été au courant. Les deux beaux-frères explique qu’ils avaient accepté les faits et n’avait rien dit. Les réalisateurs avaient réussi à filmer Michel GARNIER en caméra caché qui a avoué les abus mais en se justifiant.
Christopher avait y avait témoigné à visage caché.

En 2024 : Alors que Jérôme ne voulait plus parler de ce qu’il avait subi, il est contacté par Thierry Fournet et Vincent Hérissé les deux co-réalisateurs et documentaristes de la série documentaire « La Conspiration du silence », consacrée à des crimes commis dans l’Yonne. Ils souhaitaient parler de Michel GARNIER pour la 3 ème saison et dernière saison.

L’ASSOCIATION DE JÉRÔME :

Jérôme a créé son association, «L’Association Maryse Nozet», en hommage à sa maman. C’est une association de loi 1901 à but non lucratif. Elle a été créée en Février 2005 et est basée à Héry dans l’Yonne. Elle comporte actuellement 49 adhérents. Composition du bureau:
  • Président : Jérôme NOZET
  • Secrétaire : Gilles NOZET
  • Trésorier : Danielle ABGRALL
  • Trésorier adjoint : Yvan NOZET


Les actions :
  • Ecoute et soutien moral
  • Informations sur les structures publiques ou associatives d’aides aux victimes


Lorsqu’une action en justice est envisagée ou engagée :
  • Renseignements sur les droits et textes de loi
  • Information régulière sur le déroulé de l’enquête
  • Conseils et / ou réalisations de certaines formalités administratives
  • Recherche et contractualisation avec des avocats
  • Organisation et prise en charge financière des déplacements liés à l’instruction


Lorsque cela est nécessaire :
  • Aides à la recherche d’un emploi, d’un logement
  • Aides financières ponctuelles


LES LIENS POSSIBLES ENTRE ÉMILE LOUIS ET MICHEL GARNIER :

  • C’est Michel GARNIER qui avait trouvé le corps de Sylviane LESAGE, une des disparues de l’Yonne, dans la grange de son frère. Il met 2 semaines avant de prévenir les gendarmes. Comportement suspect.
  • La grange se situe à moins de 100 mètres du lieu où Émile LOUIS allait pêcher.
  • Rouvray où habitait Émile LOUIS Simone Delagneau, de 1955 à 1978 se trouve à une distance d’1 km de Venouse où vivait Michel GARNIER et sa famille et au même moment.
  • Emile Louis avait expliqué qu’il allait chercher Françoise LEMOINE, l’une des disparues de l’Yonne, à la sortie des abattoirs d’Auxerre et Michel GARNIER allait tous les jours emmener ses cochons à cet abattoir.

SAINT-SAULGE/CHÂTILLON-EN-BAZOIS

Nous tenons à citer cette affaire même si, à ce jour, nous ne savons pas si cela est un réseau ou si les protagonistes sont liés à d’autres affaires car elle revêt un caractère aggravant.

Le 7 novembre 2018, le vice-procureur de Nevers a ordonné l’arrestation et la mise en examen de cinq hommes et trois femmes de 25 à 48 ans (dont un couple et deux anciens couples) pour 70 chefs d’accusations pour viols et agressions sexuelles sur mineurs en réunion de leurs enfants âgés entre 4 et 9 ans. Les hommes ont été écroués tandis que les femmes ont été placées sous contrôle judiciaire.

Ce que nous savons des accusés :
Nathalie M née en 1981 et son mari Gilbert M né en 1978 ont été arrêtés à leur domicile, rue de la Madeleine à Châtillon-en- Bazois où ils avaient emménagé depuis une dizaine d’année.
Portrait de la famille :
Le couple a cinq enfants mais ce sont les deux plus jeunes qui sont concernés par les abus sexuels car les trois ainés avaient été placés à l’Aide Social à l’Enfance. Gilbert était déjà bien connu des forces de l’ordre pour des faits de vols de légumes et d’essence et avait été interpellé pour trafic de cannabis. Les habitants le surnomme « le Rambo du village » à cause de son look, de ses tatouages sur les bras. Même l’hiver, il se promenait dans la rue en Marcel. La Maire de Chatillon-en-Bazois, Michèle Dardant, avait confié aux journalistes que la famille était connue pour des tapages nocturnes et que leurs enfants étaient des enfants agités et en difficulté de concentration à l’école. Pour leur arrestation, la gendarmerie avait bouclé tout le village et les éclairages urbains étaient éteints. Leur voisine d’en face, Monique Fisher, une retraitée de 73 ans, avait été réveillée par l’intervention des forces de l’ordre qui avaient utilisé un bélier pour ouvrir la porte.

Aucune information n’a été publié sur les autres inculpés.


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L’enquête avait débuté par une demande d’assistance éducative. Des troubles du comportement ont inquiété les services éducatifs qui ont soupçonné de la maltraitance. Dès lors que des enfants ont été placés, sur décision du juge des enfants de Nevers, un certain nombre de révélations, progressives dans le temps, ont corroboré dans un premier temps les soupçons de maltraitance physique. Libérés de l’emprise familiale, les enfants ont peu à peu décrit des faits de nature plus grave. L’enquête, menée par la brigade des recherches de Château-Chinon, s’est conclue par ces arrestations mobilisant aussi la plupart des officiers de police judiciaire du Morvan et une instruction judiciaire a été ouverte le même jour au pôle de l’instruction de Bourges.

Nous serons attentif à la suite de cette affaire.





 

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