PROFIL
- Nom du pédo : Jean-Michel Baylet
- Nom de la victime: Nathalie Collin
- Accusations : viols et agressions sexuelles sur mineur (faits prescrits)
- Date des faits : pendant des vacances autour des années 1980 et 1984
- Lieu des faits : Paris, sur un bateau en Grèce ou à Font-Romeu, sur un bateau au large de la Méditerranée, dans la voiture de l’ancien ministre ainsi qu’au domicile toulousain de Baylet
- Ouverture de l’enquête : 9 Juin 2020
- Audition de la victime : 12 août 2020
- Audition du pédo : Fin février
- Son avocat : Me Jean-Yves Dupeux
L’affaire
Alors que Baylet est président du Parti radical de gauche, l’un de ses proches collaborateurs, Yvon Collin, ancien sénateur PRG du Tarn-et-Garonne est devenu un ami, ils partagent tant ! Tellement proche de Collin qu’ils passaient leurs vacances ensemble avec leurs familles respectives. La confiance s’est installée… La confiance ou la manipulation ? Nathalie Collin parlera plus précisément d’emprise, tout comme plusieurs de ses proches. Elle a 12 ans, lui 35. A ses yeux d’enfant, dans ses souvenirs, celui qui deviendra son violeur est son amoureux. Mais lorsqu’elle revoit ces flashs, elle revit des moments douloureux avec précision, les détails allant jusqu’aux odeurs. On se demande comment ses parents n’ont rien repéré alors que plusieurs témoins relatent des situations ambiguës, anormales entre une fille à peine adolescente et Baylet, trois fois son âge. Ces mêmes témoins parlent même de photos exposant ce lien malsain. L’un de ces témoins, un proche du pédo, Jean-Claude Guy avait alerté certains élus du Tarn-et-Garonne en 2012 et Nathalie avait été entendue par la police, elle n’avait pas eu la force de confirmer ces accusations. Il y a une dizaine d’années, un proche de la famille a signalé des faits de viol auprès du procureur de Montauban mais Nathalie a encore réfuté les accusations. « Mais c’était faux, je n’étais simplement pas prête ». « On est pétrie de culpabilité, de honte et que la révélation est une menace pour l’équilibre de la famille. » Pourtant, il y a quatre ans, elle affronte ses souffrances et la honte et décide d’en parler à ses parents. Elle envoie aussi un SMS à Baylet pour « expliquer et qualifier les faits ». L’unique réponse du pédo, envoyée deux semaines plus tard dénote d’un tel mépris : « Mais qui es-tu ? ». Un coup de couteau dans le dos n’aurait pas fait plus mal. Aujourd’hui, elle décide de parler et de dénoncer ce que Baylet lui a fait subir.
L’empire Baylet
JMB est le fils de Jean Baylet, député-maire radical de Valence-d’Agen et d’Évelyne- Jean Isaac. Au décès de Jean, Evelyne a pris sa succession à la direction de la Dépêche. Elle était conseillère générale pendant vingt-six ans (1959-1985), maire de Valence-d’Agen pendant dix-neuf ans (1959-1977), et en 1970, la première femme à présider une assemblée départementale. Notons qu’elle nommera René Bousquet, ancien chef de la police de Vichy, comme administrateur du journal. D’ailleurs les deux étaient de grands amis de François Mitterrand. En 1971, elle intègre son fils Jean-Michel dans le groupe puis il prend sa succession à la mairie de Valence-d’Agen et au conseil général du Tarn-et-Garonne. Il est toujours dans les jupons de sa mère ! D’ailleurs son petit surnom dans le milieu c’est « le veau sous sa mère ».
En 1985, Marie-France Marchand devient sa femme quelques années avant de devenir la compagne de Laurent Fabius. Elle prend les commandes du comité financier du groupe La Dépêche ainsi que la Fondation du même nom. JMB a trois enfants : Victoria, chargée de mission à la Fondation « La Dépêche », Jean-Nicolas, directeur délégué de La Dépêche du Midi puis directeur général adjoint et directeur de la publication Jean-Benoît, qui copossède la société Viking avec sa mère. Une entreprise familiale qui mêle journalisme et politique … JMB se vante, « C’est un des rares journaux encore indépendants en France. Le capital appartient presque à 100% à ma famille. Et nous comptons continuer à porter ses valeurs initiales : liberté, égalité, fraternité, laïcité, universalisme, solidarisme.” Indépendance, vraiment ? Un ancien salarié du journal dira pourtant, sous couvert d’anonymat : “Il n’y a pas d’instructions qui viennent d’en haut, mais les rédacteurs de la locale hiérarchisent eux-mêmes l’information en fonction des intérêts et des positions du patron ». D’autres affirmeront que le journal n’est qu’un outil de propagande qui soutient ses multiples casquettes politiques. « Une influence bien supérieure à sa diffusion ». À la suite de l’affaire Alègre, Dominique Baudis met en cause la Dépêche et JMB, considérant que la couverture de l’enquête par le journal a été volontairement à charge pour l’enfoncer. JMB sait aussi se faire convaincant : « Il n’y a que par la peur que l’on parvient à se faire respecter ». Et puis le pédo est président du Syndicat de la presse quotidienne régionale, ce qui doit bien faciliter pour asseoir son monopole et son contrôle. Rien n’est laissé au hasard, ses adversaires et détracteurs paient le prix fort en étant salis ou tout simplement censurés dans les journaux du groupe. Intégrité, impartialité ? On repassera.
Baylet a su se construire une carrière politique conséquente, une place dans ce milieu de connivence et d’influence. Il se lance en politique en 1973 en fondant avec Robert Fabre le Mouvement des radicaux de gauche (MRG). Secrétaire d’Etat puis ministre entre 1984 et 1993, il reprend la fonction de ministre en février 2016 à l’Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales. Baylet est aussi l’ancien président du Parti radical de gauche (PRG) de 1996 à 2016 puis sénateur dans les gouvernements de gauche, sous la présidence de François Mitterrand, le grand ami de sa mère (qu’il a soutenu pendant sa campagne tout comme Macron en 2017) puis de François Hollande. Aujourd’hui, il est maire de Valence-d’Agen (Tarn-et-Garonne), conseiller général puis départemental depuis plus de 35 ans, sans oublier son poste de président de la communauté de communes des Deux Rives. Bref, ce n’est pas un citoyen lambda … Quelques graviers dans cette carrière bien huilée malgré tout. En 2016, une députée accuse le ministre Jean-Michel Baylet d’avoir agressé une collaboratrice. « Elle était à votre domicile, lorsque vous l’avez ‘ »frappée au visage à plusieurs reprises » monsieur le ministre. Vous avez enfermé votre collaboratrice chez vous, et vous l’avez « contrainte, sous la menace de nouveaux coups, à rédiger une lettre de démission » Vous avez chassé votre collaboratrice de chez vous, en pleine nuit, ‘entièrement dévêtue et pieds nus ». Sa réponse minable fit mine de le dédouaner de toute culpabilité. :« On peut tout romancer, mais il y a eu une instruction judiciaire dans cette affaire. Elle a été classée sans suite. Ce qui prouve que les choses ne se sont pas passées comme vous le racontez, le procureur de la République n’aurait jamais classé sans suite si les choses étaient comme vous le dites ». Hop hop hop Jean-Mi, tu oublies de dire que ton assistante parlementaire Bernadette Bergon, avait par la suite accepté une transaction avec toi en échange du retrait de sa plainte pour violences.
De l’argent, il faut dire que son empire en génère énormément. En 2007, la famille Baylet est classée au 480e rang des fortunes professionnelles françaises avec un patrimoine estimé à 61 millions d’euros selon Challenges.
Le groupe La Dépêche c’est : La Dépêche du Midi, L’Indépendant, Midi olympique, La Nouvelle République des Pyrénées (Tarbes), Le Petit Bleu d’Agen, Le Villefranchois (Villefranche-de-Rouergue), La Gazette du Comminges (Saint-Gaudens), Midi libre, Centre Presse Aveyron, Le journal de Millau, Internet, La Dépêche du Midi, Club Abonnés La Dépêche du Midi ou La Dépêche Premium, RugbyRama.fr, Midi olympique, Le Petit Bleu d’Agen, Toulouscope.fr, Dépêche interactive, Midi-Libre, L’Indépendant, Centre Presse, La Nouvelle République des Pyrénées, Audiovisuel, La Dépêche News (agence de presse).
Bien évidemment qui dit argent et pouvoir dit abus. Habitués au monopole, à l’autorité de fonction, les débordements sont inévitables. Danièle, Jean-Michel, Marie-France et Évelyne-Jean sont ainsi condamnés le 13 mars 2003 à six mois de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende pour abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux, faux et usage de faux. Une condamnation qui n’empêchera pas JMB de maintenir son adhésion au GODF (initié en 1991) alors que d’ordinaire, toute condamnation judiciaire est un motif de radiation en maçonnerie. En novembre 2012, c’est la rupture officielle avec Yvon Collin suite à une affaire de corruption dans le cadre du financement d’une campagne électorale. En 2013, encore un os. Il est jugé pour « non-respect des dispositions du code des marchés publics » mais la prescription des faits mènera à une relaxe. Bref, JMB ne tremble pas, la justice est conciliante encore une fois. Un parcours, un monopole, une famille, des affaires, des appuis, des soutiens, des amitiés bien solides, des fraternités même. JMB se sent au-dessus des lois, des règles, il s’impose et écrase toute résistance. Une position de toute puissance qu’il a imposé à Nathalie Collin. Fascination sous-jacente, admiration, sentiments amoureux ? Non, manipulation d’une enfant vulnérable et malléable, impressionnable, perversion et contrôle. Nathalie a mis quarante ans avant de trouver la force de porter plainte mais aujourd’hui elle parle et attend que tout le monde regarde qui est vraiment JMB, une ordure qui a violé une petite fille. « C’est long de se réconcilier avec la petite fille que l’on a été et de lui accorder ce statut de victime ». Avec cette plainte, elle veut que « la honte change de camp ». « J’avais 12 ans et j’ai été violée par JMB. Ce n’est pas seulement un homme puissant, c’est un pédophile. »
UPDATE 30/06/21 :Suite au bruit médiatique de sa victime, Baylet n’a d’autre choix que de renoncer à la présidence du Département.Une très bonne chose quand on sait que l’une des fonctions du président du département est la charge de la petite enfance, notamment l’ASE.
Sources 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15
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