SUIVI SOCIO-JUDICIAIRE ou comment autoriser la récidive

En France, selon le Ministère de la justice, 13.000 condamnés bénéficiaient d’un suivi socio-judiciaire fin 2019, toutes infractions confondues. Ce que prévoit la loi : « Sauf décision contraire de la juridiction, la personne condamnée à un suivi socio-judiciaire est soumise à une injonction de soins dans les conditions prévues aux articles L. 3711-1 et suivants du code de la santé publique, s’il est établi qu’elle est susceptible de faire l’objet d’un traitement, après une expertise médicale ordonnée conformément aux dispositions du code de procédure pénale. Le président avertit alors le condamné qu’aucun traitement ne pourra être entrepris sans son consentement, mais que, s’il refuse les soins qui lui seront proposés, l’emprisonnement prononcé en application du troisième alinéa de l’article 131-36-1 pourra être mis à exécution. ». Initialement prévu contre les auteurs d’agressions sexuelles sur mineurs, le suivi socio-judiciaire concerne aujourd’hui les criminels violents dont les infractions peuvent porter atteinte à la vie, à l’intégrité des personnes ou à leur liberté. Le taux de récidive de viol était de 5,5% en 2018 selon l’administration.


Début septembre, François Vergniaud  passait devant la justice pour avoir violé et tué une adolescente, Céleste. L’homme de 45 ans, déjà condamné en 2005 pour 13 viols et tentatives de viols entre 2001 et 2003. Il écopa de 18 ans de réclusion assortie d’un suivi socio-judiciaire, qu’il respectait prétendument depuis sa sortie en 2016. Il aurait dû sortir en 2023, il est pourtant sorti en 2016 ! Les parents de la petite devraient, se basant là dessus, déclencher une procédure pour meurtre contre le tribunal en charge, le juge et voir même, le gouvernement ! L’agresseur était soi-disant correctement réinséré dans la société et travaillait comme chef d’équipe dans une des briqueteries de la société Bouyer-Leroux à la Boissière-du-Doré. Un voisin le présente comme un homme “très aimable” et “toujours prêt à donner un coup de main” et personne, dans son voisinage ne connaissait son passé. Bien qu’il fut étroitement surveillé par la justice et les psychiatres, il recommença à céder à ses vices le 20 août à Nantes. Et de la pire des manières, puisque cette fois, en plus d’abuser de sa malheureuse victime, il finit par l’assassiner. Il l’étrangla avec un câble, puis mit le feu au lieu du crime, un appartement inoccupé. Nous sommes donc en droit de nous interroger sur l’efficacité de la mesure ! Si même un homme qui semblait avoir laissé derrière lui sa vile existence peut récidiver, sans qu’aucun des travailleurs sociaux ou judiciaires n’ait été alerté par des signes avant-coureurs, à quoi bon maintenir ce semblant d’accompagnement ?


En 2015, une revue psychiatrique a publié un article concernant le suivi socio-judiciaire et ses failles. Étudiant 51 patients, les soignants ont relevé cinq cas de récidives, toutes survenues de manière précoce. Quatre de ces cinq criminels étaient initialement condamnés pour viols de femmes adultes, et le dernier pour violences non sexuelles. Aucun de ces récidivistes n’était des primo-délinquants, tous avaient des problèmes conjugués d’isolement affectif et/ou d’antécédents psychiatriques. Comment les spécialistes expliquent-ils les échecs de cette mesure ? Pour eux, de nombreux problèmes persistent : défiance vis-à-vis du médecin que le juge a nommé ; processus de soin marqué par sa discontinuité ; équipes soignantes changeant régulièrement entre la prison, les déménagements et le retour dans la société ; sans compter ceux qui disparaissent dans la nature ou terminent dans la rue. À l’image de François Vergniaud, de nombreux tordus recommencent leurs méfaits. Ainsi, dans le sport par exemple, des encadrants n’ont de cesse d’agresser femmes, fillettes ou jeunes garçons. C’est le cas de Sébastien B., coach en roller freestyle en Loire-Atlantique, d’un entraîneur d’escrime de la région lyonnaise, ou encore de Roland F., entraîneur de tir à l’arc de 72 ans. Ces trois pédophiles étaient déjà connus de la justice, condamnés pour des faits similaires, et soumis à un suivi socio-judiciaire. Sur 77 affaires d’agressions sexuelles dans le domaine du sport amateur, près d’un homme sur deux a déjà été condamné pour un délit ou un crime à caractère sexuel. Dans la très grande majorité des cas, les récidivistes sont des éducateurs sportifs. Mais il arrive qu’ils soient également cadres de club, agents de maintenance ou simples bénévoles. Et que dire du cas de Christophe Guiboud-Ribaud, maintes fois récidiviste et condamné depuis les années 1990, ou encore de cet homme de 45 ans d’Audincourt, dans le Doubs, père incestueux qui viola sa fille dès ses 17 ans et la mit enceinte ?



Si l’on peut supposer que dans certains cas le suivi socio-judiciaire a une utilité quelconque, miser dessus pour prévenir la récidive est illusoire. Les faits l’ont largement prouvé ! De grosses failles dans le dispositif sont en partie à l’origine de cela, mais pas uniquement. Les violeurs et pédophiles ne sont pas des délinquants à l’image des trafiquants de drogue ou des braqueurs de banques. Ce sont des désaxés, des pervers qui n’ont que rarement ce seul vice en eux. La puissance de leur instinct de prédateurs les pousse à recommencer, quel que soit l’accompagnement dont ils bénéficient. Quand bien même ils seraient vus comme des malades mentaux, seuls ceux convaincus par la nécessité de se faire soigner peuvent être aidés. Faudrait-il assortir ces peines de castration chimique ? C’est l’hypothèse de certains. Cependant, en France, cette mesure ne peut être appliquée qu’avec le consentement des violeurs. Quoi qu’il en soit, ces hommes sont de réels dangers pour nos enfants. Ne devraient-ils donc pas être définitivement exfiltrés de la société ? Ne serait-ce pas le seul moyen sûr de les garder loin de potentielles victimes, à l’abri de tout risque de récidive, et ce jusqu’à la fin de leurs jours (ce qui serait rapide si jamais la peine de mort était une option légale pour en finir avec ces monstres).

 

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