L’affaire
- Accusé : Robert Colon alias « Rosco », ancien gymnaste de haut niveau devenu entraîneur bénévole au Pôle France de Saint-Etienne. Il avait 46 ans au moment des faits reprochés par Caroline. Aujourd’hui âgé de 79 ans.
- Victimes : Caroline Jacquey et Morgane André.
- Témoin de Caroline Jacquey : Juliette Drahi.
- Les faits : agression sexuelle en 1988 quand Caroline avait 11 ans et viol en 1990 quand Morgane avait 13 ans.
Caroline Jacquay et Morgane André, deux anciennes espoirs du pôle France de Saint-Etienne, accusent un ancien bénévole, Robert Colon, d’agression sexuelle et de viol. Les faits reprochés se sont produits dans les années 80 et 90. Morgane n’ayant pas accordé d’interview, nous n’avons pas de détails concernant les faits de viol pour lesquels elle a porté plainte. Caroline a pu raconter ce qui s’est passé. Après un entraînement, Robert Colon ayant estimé qu’il était trop tard pour les ramener chez elles, décide d’amener Caroline et Juliette Drahi, une autre élève gymnaste, chez lui pour y passer la nuit. Plus tard, il s’introduit dans le lit où dormait Caroline et lui fait subir des attouchements sexuels. Après cela, elle est allée se réfugier dans les toilettes, terrorisée et tremblante. Juliette a été témoin puisqu’elle était à côté dans le même lit. Elles se connaissent bien car Caroline est hébergée dans la famille de Juliette. Le lendemain, Caroline se confie à son entraîneuse du club de St Etienne, la lâche Muriel Cavallero, qui reste froide, distante et pas du tout surprise. Elle ne signale pas les faits graves qu’elle lui a confiés, la laissant sans aide ni soutien, ce qui l’a détruite au fur et à mesure des années. Cette agression a éloigné les deux amies définitivement, incapables de surmonter cet évènement traumatique. Juliette en a gardé aussi de terribles séquelles, se sentant coupable de ne pas en avoir parlé, avec une période de dépression et un séjour de deux ans en hôpital psychiatrique à la fin de l’adolescence « j’avais peur que Robert Colon vienne me tuer pour éviter que je parle » raconte Juliette. C’est Caroline qui, 30 ans après, reprend contact au moment de sa plainte. Juliette a souhaité apporter son témoignage à la plainte de Caroline. Lors de la première plainte de Caroline Jacquey qui avait été classée en 2010, le procureur de la République de Saint-Etienne, David Charmatz avait expliqué que des faits nouveaux pourraient rouvrir une enquête complémentaire et permettre d’établir la vérité. C’est ce qui s’est passé avec le témoignage de Juliette qui vient corroborer les accusations de Caroline en 2010 et de l’autre plainte de Morgane André en 2021. Ces nouvelles investigations, ont été ordonnées par la justice et confiées à la Brigade de recherche de la gendarmerie de Saint-Étienne. Comme l’ancienne entraîneuse, Muriel Cavallero, est accusée de non assistante en danger par Caroline, la préfecture de la Loire a pris une mesure conservatoire « d’interdiction temporaire d’exercer toute fonction d’encadrement » pendant une période de six mois à son encontre. Suite à ces sanctions, Muriel Cavallero a démissionné de ses différents mandats dans le secteur sportif de la gymnastique : membre du conseil d’administration du Pôle France de Saint-Etienne, vice-présidente du comité régional Auvergne Rhône-Alpes et membre de la commission nationale formation de la Fédération Française de Gym. Elle a été, également, colistière de Patrick Revelli, pour les municipales de 2020 pour la mairie de St Etienne. Son père, Paul Cavallero, lui est toujours président d’honneur du Pôle France de Saint-Étienne. Comme il y a eu d’autres signalements d’anciennes gymnastes, la Fédération française de gymnastique n’a pas eu le choix de son côté de demander l’ouverture d’une enquête administrative, confiée à la direction départementale de la cohésion sociale de la Loire. Robert Colon, lui, a été interviewé par le journal régional « Le Progrès » le 24 février 2021, qui retranscrit un discours victimaire et lâche dans lequel il nie les faits, dit qu’il ne se souvient de rien, ne comprend pas pourquoi on s’acharne sur lui et assure que pour le moment il n’a été contacté par aucune autorité judiciaire, départementale ni même quelqu’un de la fédération. Une vérité ou une tentative de faire passer les accusatrices d’affabulatrices ? Il ajoute : « Mais je suis prêt à répondre s’il le faut. ». On attend donc de voir quelles réponses le pédo donnera pour justifier ses actes ignobles.
L’affaire soulève un problème récurrent : l’emploi d’encadrants bénévoles sans avoir de cadre légal. Ne disposant pas d’une carte professionnelle, les bénévoles ne sont pas soumis au contrôle du casier judiciaire. Ce qui explique en partie pourquoi les pédocriminels, qui agissent en prédateurs, évoluent dans le milieu du bénévolat sportif auprès des enfants. Le champ est libre ! Il devient urgent d’encadrer cela pour éviter de telles dérives qui ont très souvient lieu, totalement impunément, et de manière répétée. Mais apparemment, le bon sens n’est pas ce qui caractérise ce milieu. Petits arrangements entre amis ?
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