
Le 27 juin 2023, à Séville, la police Espagnole avait mis fin à la cavale de Lionel Agullo, alors qu’il venait de faire ses courses dans un centre commercial, il avait été arrêté. Une interpellation musclée, comme l’ont montré les images de la caméra-piéton du policier. Il était sous surveillance des policiers depuis quelques semaines devant chez lui où il se cachait avec une femme dans un appartement de Tomares à Séville. Enfin, quand les forces de l’ordre l’ont vu sortir de chez lui, ils l’ont suivi jusqu’au centre commercial de San Juan de Aznalfarache et l’ont arrêté, alors qu’il mettait ses courses dans sa voiture.
RETOUR SUR LES FAITS :
Lionel Agullo avait fuit la France après que le tribunal de Périgueux l’ait condamné à six ans de prison, en novembre 2021, pour avoir abusé sexuellement d’une de ses patientes, Katia. Après sa disparition, la saisie de ses ordinateurs a révélé le stockage d’images pédopornographiques. De ce fait, la justice l’a également poursuivi pour cet autre délit de détention de pédopornographie. Un mandat d’arrêt a été mis en place pour le retrouver.
En 2014, suite à la plainte pour viols de la part d’une patiente, Katia Filjak, le sexologue Lionel Agullo, qui a alors 55 ans, est placé en garde à vue. Il n’a jamais coopéré avec la police et la justice. En effet, il avait déjà tenté à plusieurs reprises de se soustraire à la procédure: « Il ne s’est pas présenté à une série d’interrogatoires en prétextant des motifs médicaux fantaisistes », soupire Me Trion l’avocate de Karia Filjak.
Toutefois, lors de sa garde à vue, il avoue les nombreuses pénétrations digitales et caresses. En parallèle, le mis en cause a multiplié les requêtes en nullité pour tenter de faire échouer l’enquête. Il se défend certifiant que les relations étaient consenties. « La patiente est revenue voir son praticien une dizaine de fois, les faits ne présentent donc pas les caractéristiques de la contrainte ou de la violence », observe Maître Gérald Pandelon, qui l’a représenté deux ans, avant que Lionel Agullo ne change d’avocat.
Et Le consentement des patientes, soumises aux effets de l’hypnose, suscite débat et pose la question de l’emprise du thérapeute lors des rendez-vous.
En 2021, à Périgueux, le procès devant la cour d’assises de Dordogne débute sans le principal intéressé: l’accusé, Lionel Agullo. L’hypnothérapeute et sexologue, qui a alors 63 ans, doit comparaître libre. Mais il ne se présente pas. Malgré des mandats d’amener, il semble s’être évanoui dans la nature. Le tribunal n’ajourne pas l’audience et décide de juger par contumace.
Katia, la victime de Lionel Agullo, était sa patiente de mars à juillet 2007. Elle consultait pour des troubles d’ordre sexuel. Victime d’un viol lorsqu’elle était mineure, elle rencontre des problèmes de couple. Le sexologue décide alors de lever le » blocage » qui la mine. La jeune femme est sous semi hypnose. Elle est allongée sur une table de massage, il lui demande de fermer les yeux. Au bout de quelques séances il va de plus en plus loin, parlant de « manupuncture ». Il la caresse sur les seins, le sexe, la pénètre manuellement lui faisant promettre de ne rien dire de cette méthode mal vue en occident. Honteuse, mal à l’aise, elle se tait et subit ce traitement une quinzaine de fois jusqu’à ce que son petit ami lui ouvre les yeux. Elle porte plainte en octobre 2010.
Le tribunal considère que les explications de Katia sont valides. Agullo l’a bien agressée sexuellement à plusieurs reprises, profitant des prétendues thérapies pour surmonter ses inhibitions. Les témoignages de deux autres femmes mettent en avant qu’elles avaient également été ses victimes.
Après son arrestation en Espagne, Lionel Agulo a été reconduit en France pour y être jugé à nouveau, cette fois en sa présence. Le procès a lieu aux Assises de Périgueux, qui l’a condamné le 19 novembre 2024, à :
- Douze ans de prison
- Inscription au fichier des délinquants sexuels
- Interdiction d’exercer une profession en lien avec la thérapie
- Interdiction de côtoyer des mineurs
- Interdiction également d’évoquer publiquement cette affaire
- Fait l’objet d’une obligation de suivi socio-judiciaire
QUI EST LIONEL AGULLO ?

Il avait ouvert son cabinet de sexothérapie en 1995, puis une clinique à Périgueux où il se présentait comme « psychothérapeute alternatif ». Selon son site internet, il offrait « des services et des bénéfices » générés par des pratiques telles que « l’hypnose Ericksonienne, la Gestalt-thérapie, l’art-thérapie, la thérapie de couple ». Son site est fermé depuis.

Il avait également eu des ambitions politiques, candidat dans plusieurs élections locales, aux élections législatives à Périgueux trois fois sous une étiquette écologiste, puis aux municipales en 2008.
Il écrit des livres sur l’inconscient :

Alors en pleine procédure judiciaire, il participe à un colloque au nom très douteux : « Salon des Sciences occultes et du bien-être » en 2017 : Lien vidéo

#Fsociety