
ADJUDANT CHRISTIAN JAMBERT
QUELQUES JOURS AVANT SON DÉCÈS :
En 1997 Christian JAMBERT avait rendez-vous avec le nouveau juge d’instruction en charge de l’affaire des disparues de l’Yonne (le Juge LEWANDOWSKI) pour lui apporter son enquête qui relie Émile LOUIS aux disparues. Un juge prêt à entendre son enquête. Un rendez-vous que Jambert attendait depuis 1981.
Quelques jours avant ce rendez-vous il se confia à Pierre MONNOIR, le président de l’association ADHY (association de défense des handicapés de l’Yonne) :
« Je vais enfin pouvoir dire tout ce que je sais » et aussi « Je me sens particulièrement menacé« .
Ses proches avaient témoigné qu’il dormait toujours avec sa carabine à portée de main.
Aucune raison de se suicider à ce moment-là.
Il avait fait effectivement une tentative de suicide en 1995 alors qu’il était en poste à Nevers car il était dépressif mais là, il était à quelques jours de l’aboutissement de 17 ans d’enquête.
LES MENACES REÇUES :
- Il savait qu’il était sur écoute au moins depuis la formation judiciaire du 7 mai 1997 qui aboutira à l’arrestation d’Émile LOUIS.
- Il recevait des menaces de mort (également contre la mère de ses enfants et son ex-petite amie Nicole).
- Il recevait des pressions.
- Sa voiture sera sabotée (un expert conclura un acte de malveillance).
- Son fils remarquera une plaie de 6 ou 7 cm de longueur sur le front de son père qui lui explique avoir été agressé dans sa maison.
- Il est victime d’un cambriolage en passant par ses fenêtres ( en cassant les volets) mais on ne lui vole rien.
- Quelques jours avant sa mort, il recevra la visite de quelqu’un qui se dit être un VRP. Christian JAMBERT remarque rapidement qu’il n’est pas là pour ça et suivra l’homme jusqu’à sa voiture qui était garée à 500 mètres. Il relèvera l’immatriculation et ira voir ses anciens collègues gendarmes. Le numéro a été identifié il ne correspond absolument pas au véhicule d’un représentant de commerce. La plaque d’immatriculation est fausse.
AUTRES ÉLÉMENTS :
- On apprend que Christian JAMBERT travaille aussi pour la DST (direction de la surveillance du territoire).
- Où est passé la sacoche dans laquelle Christian JAMBERT mettait tous ces dossiers d’enquête ? Le jour de sa mort personne ne l’a trouvé dans sa maison. Son fils confirme qu’il l’avait bien avec lui les jours d’avant.
- Christian JAMBERT avait des projets d’activité professionnelle durant sa retraite comme ouvrir une agence d’enquêteur privé et monter une entreprise pour export de vins français vers la Grande-Bretagne et la Suisse en collaboration avec son fils Philippe. Ils en ont encore parlé le jour avant son décès.
- Deux jours avant son décès, le samedi, il assure à son fils Philippe qu’il ne recommencera pas de tentative de suicide. Il dit « pour plusieurs raisons« .
- La lettre d’adieu : écrite au feutre rouge et adressée uniquement à sa fille. Le feutre rouge n’a jamais été retrouvé. Il n’y a jamais eu d’expertise graphologique.
- La dernière phrase de la lettre disait « pour l’assurance vie il n’y aura pas de problème« . Une incohérence puisque tout le monde le sait ,en cas de suicide les assurances ne versent pas les assurances vie.
- Isabelle Jambert est formelle : la lettre qu’on lui présente lors d’une audition dans le cadre de l’enquête sur le décès de son père n’est pas celle qu’elle a retrouvée sur la table. Voici les différences :
-le format était plus petit
-Ne comportait pas le mot suicide
Hypothèse d’ÉRIC RAYNAUD :
Christian JAMBERT a pu négocier avec ses assassins le versement de cette assurance vie malgré que le suicide sera la cause officielle.
SON DÉCÈS :
La chronologie des constatations et autopsies du Gendarme Christian JAMBERT :
➡Le 4 août 1997 :
- Lors de ces premières constatations, de nombreux éléments troublants apparaissent sur les photos prises par les gendarmes : l’arme posée sur les jambes de la victime, des projections de sang difficilement compatibles avec un coup de feu dans la tête, des traces de pas dans le sang, quatre douilles près du corps.
- Ce sont les gendarmes qui viennent sur place alors qu’Auxerre est dans une zone juridiction police.
- C’est un médecin de SOS médecin, Frédéric F. qui est appelé et non un médecin légiste.
- Il met 10 minutes pour conclure au suicide. Ne fais pas acte et ne fait les prélèvements d’usage comme le relevé de température, relevé des traces sur le revêtement cutané (blessures, état des ongles…)
- L’enquête sur la mort de Christian JAMBERT a duré un mois et ne comporte aucune autopsie ni reconstitution.
- Pourtant il y avait des évidences, comme la position du fusil, et l’ecchymose sur la tête qu’ils ont attribuée à la chute de l’homme sauf que l’ecchymose était sur le haut de la tête et non à l’arrière. Il constate deux orifices dans sa tête mais l’attribue à une seule balle en donnant cette explication que le deuxième orifice est une plaie » transfixiante », à savoir qu’une balle est sortie une première fois et rentrée à nouveau.
- Autre point contraire à la conclusion du suicide : la balle/les balles n’ont pas été retrouvées. En revanche 3 douilles sont retrouvées.
- Le procureur Jacques CAZALS ne se rend pas sur les lieux. Il se fit aux conclusions des gendarmes par téléphone et referme l’instruction 2h après la découverte du corps. Ce n’est pas la procédure habituelle. D’autant plus lorsque la victime est Christian JAMBERT.
- Les gendarmes, qui ont procédé aux démarches du décès , ont dit à la fille de Christian JAMBERT, Isabelle, qu’une autopsie avait été effectuée. Mensonge.
➡Le 31 mars 2004 :
- La juge d’instruction d’Auxerre, Karine FLAUSS ordonne l’exhumation. C’est grâce à la ténacité des parties civiles et de leur avocat, que le corps de Christian JAMBERT est exhumé pour une recherche des causes de la mort. En toute discrétion car les enfants de Christian JAMBERT ne sont pas au courant.
- La première autopsie à Paris se fait sous la direction de Dominique LECOMTE de l’Institut médico-légal de Paris.
Révélation : les deux orifices de la tête de Christian JAMBERT ne peuvent pas provenir de la même balle mais de deux balles différentes et toutes les deux de tirs immédiatement létaux. Une balle dans la bouche une balle sur la tempe. - Le complément de Michel Malherbe, expert balisticien médico-légal auprès des tribunaux, analyse la probabilité d’un suicide à l’aide de deux balles de trajectoires différentes. Cette expertise conclue à l’homicide.
LES SUITES DE CES EXPERTISES :
➡1 avril 2004 : annonce au journal de 13 h de France 2 :
- Une autopsie de Christian JAMBERT a révélé deux tirs mortels et n’ayant pas eu la même trajectoire.
- Le même jour, une conférence de presse de l’avocat Maître Didier SEBAN a lieu à son cabinet boulevard Saint Germain. Il est accompagné de :
– Corinne Hermann, une avocate depuis le début dans l’affaire des disparues de l’Yonne avec les familles des victimes.
– Pierre MONNOIR, qui représente l’ADHY (association de défense des handicapés de l’Yonne), l’association créée par les familles des disparues.
– L’avocat Didier SEBAN dit :
« La mesure d’autopsie démontre qu’il a reçu deux balles dans la tête, aux trajectoire non parallèle et totalement incompatible avec la thèse du suicide. Si cette thèse est confirmée, il s’agira d’un nouveau scandale judiciaire«
« On n’aurait pas fait mieux s’il en avait voulu dissimuler les causes réelles de la mort du gendarme JAMBERT, désormais la justice doit rechercher, tant dans la gendarmerie que dans l’appareil judiciaire, les responsables de ce nouveau scandale judiciaire« - Le même jour à Auxerre, la procureur Marie- Suzanne Le Quéau donne une conférence de presse. La veille c’était son dernier jour à ce poste pour être mutée au parquet général de Paris. Elle confirme ce qu’a révélé maître Didier SEBAN. Elle ajoute « les causes du décès de Christian JAMBERT ne pourront être établies avec certitude qu’au terme d’investigations complémentaires«
➡2 avril 2004 :
- Le garde des sceaux, Dominique PERBEN fait une annonce sans attendre le rapport écrit de l’institut médico-légal ( comme la procédure le demande) . Il dit « je souhaite que la justice puisse éclaircir ces affaires ( la mort de Christian JAMBERT et des disparus de l’Yonne ) , je recevrai dans la semaine la fille du gendarme Isabelle ainsi que les familles des victimes.
➡Le 3 avril 2004 :
- La procureur d’Auxerre, Marie – Suzanne Le Quéau, annonce l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour assassinat. Comme Marie-Suzanne Le Quéau est mutée au parquet de Paris, la chancellerie désignera en urgence un procureur délégué, Monique OLLIVIER, du parquet général de Paris.
➡Le 8 avril 2004 :
- Le garde des sceaux Dominique PERBEN reçoit Isabelle JAMBERT et les familles des disparues de l’Yonne.
➡Mi – avril 2004 :
- Suite aux conclusions de cette première expertise, Isabelle JAMBERT porte plainte pour homicide.
- Une contre-expertise, une deuxième autopsie est pratiquée à l’institut médico-légal de Lyon par Daniel MALICIER. Cette expertise conclue au suicide parlant d’une balle qui aurait ricochée.
Un élément capital conforte la thèse de l’homicide : la balistique.
Jean-Claude Schlinger, expert balisticien près de la Cour de cassation a participé à l’autopsie de Christian Jambert. L’arme retrouvée sur les genoux de la victime est une carabine 22 Long Rifle que celui-ci avait modifiée pour qu’elle tire en rafale donc il est impossible qu’il n’y ait que deux balles de tirées.
➡Mai 2004 :
- Une 3ème expertise est réalisée en Suisse, à l’institut médico-légal de Lausanne par Patrice MANGIN.
- Après 3 autopsies aux avis contradictoires, le juge d’instruction Jacques CAZALS classe l’affaire du meurtre de Christian JAMBERT.
LE RAPPORT DE L’IGTN :
Il avait été demandé par Marylise LEBRANCHU pour faire d’autres analyses afin d’établir les raison de la mort de Christian JAMBERT mais qui a donné lieu à un classement de la part du juge d’instruction Jacques CAZALS. Les raisons avancées de son suicide dans ce rapport :
- Qu’il était abandonné affectueusement.
Faux. Même s’il n’avait pas de femme dans sa vie, il était très proche de son fils Philippe et de sa fille Isabelle et avait de nombreux amis. On atteste ces différents emplois du temps chargés en RDV. L’après-midi de son décès son ex-femme l’avait même appelé parce qu’ils avaient renoué des liens d’amitié. - Qu’il était déchu professionnellement.
Non. Il avait certes anticipé sa retraite à la suite de cette tentative de suicide en 95. Mais il avait bien rebondi avec des projets, l’ouverture d’une agence d’enquêteur privé et la création d’entreprise avec son fils Philippe dans le domaine de l’import-export de vin français vers l’Angleterre et la Suisse. - Qu’il était dépressif.
Pas tout à fait vrai. Il avait un traitement d’anxiolytique depuis sa tentative de suicide. Mais c’est un traitement classique à la suite d’un événement comme celui-là. Les médecins diront que ce traitement empêche les tentatives de suicide plutôt qu’il ne les favorise. - Qu’il était en en grave difficulté financière. Il était endetté au-dessus de ses moyens pour l’acquisition de ce pavillon à Auxerre.
Faux. Les enfants peuvent contredire car à son décès ils ont hérité d’une somme très confortable, provenant de la vente de ses biens.
➡EN REVANCHE :Est prouvé que les deux balles mortelles retrouvées dans le crâne de Christian JAMBERT ne correspondent pas à son fusil.
SES FRÉQUENTATIONS :
LA DST :
C’est après sa mutation à Nevers (où il commande la brigade départementale du renseignement judiciaire – BDRJ), en 1987 que Christian JAMBERT a commencé à collaborer avec les services de la Direction de la Sécurité du Territoire.
Une mutation que l’on peut appeler sanction/promotion. Le tableau d’avancement pour faire accepter ce déplacement.
Il confiera à son fils Philippe au sujet de ce service : « Il est très difficile d’en sortir« .
Il travaillait sur les pistes islamiques et les réseaux pédophiles car dans la Nièvre se trouve un centre de formation des imams (le seul à l’époque en Europe) à St Léger Fougeret à 9 km de Château-Chinon le fief de Mitterrand.
Christian JAMBERT était en poste dans la Nièvre de 1987 à 1995 jusqu’à sa retraite. Nicolas GLENNCROSS est arrêté en juin 1990 et Christian JAMBERT travaille à ce moment-là pour la DST. On peut se demander si on l’a missionné ou pas sur cette affaire ?
Nous en reparlerons un peu plus loin.
NOS SOURCES :
Le documentaire « Suicide du gendarme Jambert, une balle de trop » de Jeudi investigation et le livre d’Eric REYNAUD « LES RÉSEAUX CACHÉS DES PERVERS SEXUELS« .
MERCI À ÉRIC RAYNAUD POUR SON TRAVAIL.
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