Voilà une affaire bien encombrante pour la presse traditionnelle, très peu de chaînes d’infos ont parlé de ce journaliste qui a été jugé en novembre 2024 par la Cour d’assises de l’Ariège et condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour près de 700 viols et actes de barbarie sur les trois filles de son ex-compagne. Sans doute parce qu’il a travaillé pour des journaux comme Charlie Hebdo, le Canard enchaîné, et pour la télévision sur les émission de La Marche du Siècle ou Le Vrai Journal.
L’ENQUÊTE:
Tout commence en septembre 2020 dans l’Orne où Jean-Philippe Desbordes est arrêté, mis en examen puis en détention provisoire pour viols et actes de barbaries sur ses trois belles-filles ainsi que sa compagne de l’époque, Sylvie B. , 55 ans, aide-soignante, accusée de complicité de viols et de maltraitance sur ses filles et incarcérée en détention provisoire à Toulouse, où elle vivait au moment de son arrestation.
Lors de ses auditions, le journaliste avait nié les faits et avait tenu des propos délirants et hors réalité en affirmant que les relations sexuelles étaient consenties. L’enquête a décrit une personnalité « brillante, séductrice, mais aussi despotique, perverse, déviante et extrêmement violente » envers ceux qui l’entourent. Il exerçait une véritable emprise sur toute la famille, décidant de tous les aspects de la vie de son ex compagne et ses trois filles. Il possède des caractéristiques de la mythomanie car les enquêteurs avaient retrouvé des CV en ligne où il s’était vanté d’avoir exercé des professions telles que psychiatre, anthropologue, chercheur au CNRS ou éducateur spécialisé, sans avoir validé aucun de ces diplômes. Ses mensonges l’ont obligé à fuir précipitamment ses lieux de vie lorsqu’il était rattrapé par les impostures qu’il avait fabriquées.
Par exemple, la raison pour laquelle il avait quitté précipitamment la région parisienne, c’est que ses collègues de France 3 avaient découvert qu’il n’était pas directeur des programmes comme il affirmait l’être. Il s’était installé, alors, dans un nouveau département, la Drôme, où il travaillait en tant que professeur d’aïkido, jusqu’à ce que la fédération le licencie après avoir constaté qu’il avait réussi à être embauché et à avoir des responsabilités, sans avoir les diplômes requis.
En 2015 : alors qu’il avait déjà commencé sa reconversion en tant de que thérapeute par l’aïkido, il avait été invité sur Mistral TV, une télévision locale de la Drôme, dans une émission appelée « RDV du zinc » pour parler de ses séances de thérapie.
LE PROCÈS :
Deux anciennes compagnes étaient venues témoigner, une qui avait été en couple avec Jean-Philippe Desbordes de 1998 à 2001, après avoir fait sa connaissance dans le bar où elle travaillait et une autre, la quarantaine, qui l’avait rencontré en 2013 dans un contexte professionnel et n’étant pas bien dans son couple avec un conjoint stérile, elle avait tout quitté pour le rejoindre dans la Drôme. Toutes deux décrivent un contexte de mise en confiance et séduction, de l’admiration qu’elles éprouvaient et, très vite, s’installait une ambiance de contrôle et de violence. Il les isolait de leur famille et les dévalorisait en permanence.
Néguineva Momeni, la fille ainée de la fratrie, victime principale, avait décrit son calvaire de 2018 à 2019. Elle a été victime de viols avec actes de torture, a décrit longuement son calvaire de 2018 à 2019. Dans ce huis-clos, dans leur maison de Bélesta , les violences étaient quotidiennes. Elles ne mangeaient pas à leur faim, il imposait des efforts physiques, faisait subir des pressions psychologiques et les faisaient dormir dehors, été comme hiver. Pour les viols, elle avait raconté que cela s’était passé petit à petit, il lui disait qu’elle était à son goût et qu’il voulait former un couple. Pour la contraindre à ses abus, il menace de s’en prendre à ses sœurs si elle n’obéit pas. Elle subissait des humiliations, lui mettant une laisse et la considérant comme une esclave. « Il pouvait me consommer comme il en avait envie. Il avait décidé que je devais lui faire une fellation matin et soir tous les jours, le midi aussi quand je n’avais pas école. Il aimait quand c’était douloureux pour moi. Je vomissais », témoigne Néguineva.
Sa petite sœur a également tenu à s’exprimer à la barre pour expliquer que l’isolement social imposé par le compagnon de leur mère l’avait plongée dans une grande détresse. En larmes, elle avait déclaré « Au bout de trois mois, je savais que si ça continuait, je deviendrai folle. Il a essayé de me faire croire que mon père m’avait violée ». Sa mère et Jean-Philippe Desbordes l’avaient privée de son instrument de musique avec comme seule motivation de détruire ce qui lui procurait de la joie. Il ne fallait pas que ses proches soient heureux, il jouissait de voir ses victimes s’éteindre à petit feu.
LES AUTRES VICTIMES :
Lorsqu’il était professeur d’Aïkido à Mirepoix, en Ariège. Ses élèves avaient signalé aux enquêteurs que durant les cours, Jean-Philippe Desbordes faisait régner une atmosphère de violence démesurée, comme un exutoire à sa propre colère. Plusieurs élèves avaient tenté de porter plainte, la justice n’avait pas reconnu leur statut de victimes, considérant que leurs témoignages relevaient du ressenti, sans réelles preuves. On peut constater que les preuves des violences psychologiques sont parfois traitées avec légèreté.
Pourtant, ils ont été plusieurs à venir témoigner au procès. Cela a permis de voir qu’il proposait aux parents de l’Aïkido-thérapie pour aider des enfants « difficiles ». Les stages d’aikithérapie duraient parfois plusieurs semaines et les enfants étaient hébergés dans la maison familiale. Un témoin, qui avait 13 ans au moment de ce stage, raconte : « Un matin, il m’a réveillé à 5 heures. Il m’a pointé la montagne d’en face et m’a dit que j’avais 4 heures pour faire l’aller-retour. J’ai mis 7 heures ». Sur le tatami, il évoque des violences physiques et surtout psychologiques. « Cet endroit, c’était beaucoup de pleurs. Sylvie. B était à la baguette, au doigt et à l’œil. Un peu lobotomisé. Il fallait se prosterner devant le créateur de l’aïkido ».
Un autre témoignage est intéressant, celui d’une jeune femme, la trentaine aujourd’hui, qui avait été l’élève de l’accusé pendant quelques mois. « Il y avait de grandes affiches de lui et ses livres. Ça faisait secte » décrit-elle. « Je faisais de l’aikithérapie. Je n’avais pas le droit de me défendre. Il me faisait mal, jusqu’à ce que je fonde en larmes. Il me prenait, il me jetait ». Elle raconte avoir vu l’ainée de ses belles-filles recevoir ses cours d’aïkido en disant qu’elle avait des problèmes de drogue et que l’aïkithérapie l’aiderait. Mais, le témoin, avait plutôt assisté à des séances de violence physique et psychologique devant une mère spectatrice et passive. Elle avait signalé ces maltraitances auprès des services dits « compétents » en appelant le 119. Aucune suite n’a été donnée.
D’autres élèves de Jean-Philippe Desbordes ont assisté aux maltraitances que subissaient les trois sœurs lors de cours. Un homme d’une quarantaine d’années était venu au procès également, pourtant, même en étant docteur en psychologie clinique et psychopathologie, chargé de cours à l’université et spécialisé dans l’emprise psychique et mentale, il explique ne pas avoir compris l’emprise et la perversité qu’il exerçait. Il avait fait l’objet, lui-même d’humiliation de sa part. Il a exprimé ses regrets de ne pas avoir pu comprendre et faire un signalement.
VERDICT DU 22 NOVEMBRE 2024 :
- Jean-Philippe Desbordes : condamné à 20 ans de prison, d’obligation de soins et d’interdiction d’entrer en contact avec ses victimes pour 700 viols et actes de barbarie et tortures. S’il ne respecte pas l’interdiction, il sera condamné à cinq ans de prison supplémentaires
- Sylvie B : condamné à 5 ans de prison pour complicité des faits pour lesquelles le journaliste a été condamné. Elle n’a pas fait appel de cette décision.
LES AVOCATS :
- Avocate des trois filles : Maître Élodie Bayer.
- Avocats de Jean-Philippe Desbordes : Maître Nathalie Dupont-Ricard puis Maître Nicolas Raynaud de Lage.
- Avocate de Sylvie. B : Maître Julie Racoupeau.
LA CARRIÈRE JOURNALISTIQUE DE JEAN-PHILLIPE DESBORDES :
- 1988/1992 : travaille comme journaliste reporter pour des radios locales de Radio France et de France Info.
- 1989 : il commence sa carrière de journaliste dans les domaines du nucléaire, du pétrole, des services secrets, de l’alimentation, de la santé et de l’environnement.
- 1992/2005 : Il écrit des articles sous le statut de pigiste pour des journaux et magazines : Actuel, Le Canard enchaîné, InfoMatin, L’Événement du Jeudi, Charlie hebdo et Libération.
- 1992/2005 : Il commence sa carrière de journaliste de télévision en tant que reporter télé dans des émissions : La Marche du Siècle, Pièces à conviction, Envoyé spécial, Le vrai journal, Arte info et Arte reportage.
- 1991/2006 : réalisateur de documentaires pour des chaînes du service public : Arte, France 3, France 2 et France 5.
SES LIVRES :
Jean-Philippe Desbordes a écrit plusieurs livres sur le thème du nucléaire, mais ce qui est le plus intéressant ce sont ceux sur l’enfance et ses théories sur le bien-être. Il animait des ateliers sur la maîtrise de soi, le renoncement à la violence et l’acceptation de l’autorité dans une association « ONE SHOT » situé dans le sud de la France. Dans ce cadre, il est intervenu en tant qu’expert ou afin de promouvoir ses livres sur différents plateaux de télévision et de radio comme Europe 1, Cnews et France Culture. Ce qui est le plus choquant c’est son livre « Mon enfant n’est pas une cible » car c’est justement le contraire qui devait être son leit motiv.
RAPPEL DES ANCIENNES AFFAIRES LIÉES À LIBÉRATION :
Nous rappelons ici les précédents scandales en lien avec le journal Libération. D’abord, remémorons-nous que ce journal fût le propagandiste de la légalisation des viols d’enfants, dans cette période où « il est interdit d’interdire ». Nous avons tous en tête les émissions de Bernard Pivot où Gabriel Matzneff, Daniel Cohn-Bendit et Guy Hocquenghem déversaient leurs déviances criminelles sous les regards complices ou lâches des gens présents sur le plateau. Tous les aspects de la culture en étaient imprégnés. Cela paraît incroyable de se remémorer que le prix Médicis avait été attribué à Tony Duvert, un pédophile, pour son livre « Paysage de fantaisie » dont l’histoire dépeint des enfants, enfermés dans une maison pour être entrainés sexuellement, en vue d’être prostitués. En 1973, était paru « La Grande encyclopédie des homosexualités », qui comprenait un chapitre complet sur la « pédophilie », à l’initiative de personnalités comme Gilles Deleuze, Michel Foucault, Guy Hocquenghem et Jean-Paul Sartre, entres autres.
Nous citons Libération, mais beaucoup de médias flirtaient avec la loi car, nous le rappelons, elle n’a JAMAIS AUTORISÉ qu’un adulte impose une relation sexuelle à un mineur. Concernant Libération, il donnait tribune aux plus abjects personnages afin de propager par tous les moyens leur idéologie, avec l’article le plus célèbre intitulé « Apprenons l’amour à nos enfants » où ce dessin pédopornographique représentant une petite fille faisant une fellation à un adulte. Le journal « Le Monde » n’a pas échappé à l’asservissement au lobby pédo puisqu’il avait publié la pétition de 1977 rédigée par Gabriel Matzneff et signée par la caste intellectuelle Parisienne afin de demander l’acquittement de Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckardt, trois hommes arrêtés en 1973 pour agression sexuelle sur mineur, qui comparaissaient les 27, 28 et 29 janvier 1977 devant la cour d’assises des Yvelines.
Nous retrouvons d’ailleurs parmi les signataires, Christian Hennion, un journaliste de Libération qui avait été arrêté le 28 février 1997 au Cambodge pour des viols sur des mineurs de 12 à 14 ans grâce à un signalement d’Interpol. Il sera condamné à 5 mois de prison. Plus tard, l’enquête en France a révélé qu’il détenait à son domicile des centaines de photographies pédopornographiques. C’est Serge July, le rédacteur en chef de l’époque, qui l’avait recruté. En 2009, nous en apprenons plus avec le livre de Franck Demules qui a été violé par Christian Hennion tous les jours de ses 10 à 18 ans. Il raconte qu’il l’accompagnait dans les locaux de la rédaction de Libé et que personne n’étaient dupe de la réelle place de ce petit garçon dont il avait réussi à en être le tuteur. Confirmation dans le livre de Serge July, en 2015, « Dictionnaire amoureux du journalisme » où l’auteur déclare ne pas avoir cherché à approfondir mais qu’il avait des doutes. Christian Hennion a été un des fondateur du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire) avec Guy Hocquenghem ( encore lui!). Leur cheval de bataille était de faire baisser l’âge de la majorité qui était de 21 ans jusqu’en 1974 avec le slogan suivant « Les mineurs ont envie de se faire baiser ». Le FHAR avait un magazine, « L’Antinorm » dans lequel, parfois, apparaissaient des photos de très jeunes enfants en couverture.
En 1977, le journal, octroie une colonne à Jean-Luc Hennig, journaliste à Libé de 1974 à 1981, dans laquelle il parlait du « Corps érotique de l’enfant » puis une rubrique « Lettre ouverte à tous les pédophiles ». A noter qu’il fût également rédacteur occasionnel dans le magazine « Gai pied », qui avait manifesté son soutien à Jacques Dugué. Plus tard dans l’année, le journal publie l’annonce de la création du FLIP ( Front de libération des pédophiles).
Guy Hocquenghem, cité plus haut, avait aussi écrit régulièrement dans Libération. Il était l’élève puis l’amant de René Schérer, l’ami de Matzneff et tous le milieu homosexuel pro pédophilie. Eric Rohmer était le frère de René Schérer, et n’a eu de cesse de filmer des jeunes filles en petites tenues amoureuses d’hommes plus âgés. Il n’était pas le seul d’ailleurs.
Récemment, en novembre 2024, une plainte a été émise à l’encontre de l’ancien directeur de la photographie de Libération, Christian Caujolle, pour viol sur mineur. Les plaignants ont désigné deux autres agresseurs, proches de Caujolle: son chef opérateur, Jean-Claude Larrieu et le photographe Bernard Faucon. Aujourd’hui, Christian Caujolle est conseiller artistique du Château d’eau à Toulouse. Jean-Philippe Cécile, Ferjeux van der Stigghel et le troisième (qui souhaite rester anonyme), étaient âgées de 11, 15 et 16 ans au moment des faits. La Team Fsociety reste attentive à la suite judicaire de cette affaire
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