HAREDIM & INITIATION



Les Haredim ou « craignant-dieu » sont une communauté ultra-orthodoxe juive basée un peu partout dans le monde, et bien sûr en Israël, où ils représentent au total 15 % de la population. Ils sont composés majoritairement d’hassidiques de Satmar qui est une branche ultra-orthodoxe.



Note importante : La team compte parmi ses membres des personnes de toute confession, juive incluse. Ceci n’est donc pas un article contre ces derniers. Nous préférons le souligner.



Une vie sous religion et consentement où on touche les extrêmes. Pour vous faire court, c’est une religion totalitaire qui s’assume, un 1984 qui a déjà 200 ans et compte bien défendre sa façon de vivre en rejetant totalement celle des autres, dite impure. Vous souhaitez acheter un téléphone ? Passer le permis de conduire ? Vous marier ? Acheter une voiture ? Toutes ces choses sont à demander à votre rabbin qui vous les refusera sans hésitation s’il estime juste de le faire. Imaginez ce qu’un enfant doit subir pour accepter une telle soumission adulte. Une vie qui pour une majorité des enfants de cette communauté est brisée par le rituel initiatique du viol. Lors d’une visite à Jérusalem en 2005, dans l’un des quartiers les plus sacrés de la ville appelé Mea She’arim, le rabbin Nuchem Rosenberg entra dans un mikva (mikvé), un des principaux lieux de la vie communautaire juive où des bains rituels sont utilisés pour l’ablution nécessaire aux rites de pureté familiale dans le judaïsme. À sa grande stupéfaction, il y trouva un vieil homme avec une longue barbe blanche assis dans les vapeurs. Sur ses genoux, en face de lui, un jeune garçon âgé de 7 ans environ avec qui le vieux a des relations sexuelles anales. Il dira (âme sensible s’abstenir de lire) : « Ce garçon était harponné sur l’homme comme un animal, comme un cochon et le garçon ne disait rien. Mais sur son visage, la peur. Le vieil homme m’ayant vu ne s’est pas arrêté comme si c’était normal. J’étais tellement en colère, je l’ai confronté. Il a lâché le garçon de son pénis et j’ai pris le garçon à part. J’ai dit à cet homme : C’est un péché devant Dieu, un mishkovzucher. Que fais-tu à l’âme de ce garçon ? Tu détruis ce garçon ! Il avait une éponge sur un bâton pour nettoyer son dos et il m’a frappé au visage avec. « Comment osez-vous m’interrompre !? » dit-il. « J’avais entendu parler de ces choses depuis longtemps, dit le rabbin Rosenberg, mais maintenant je les avais vues ». Et oui, certains écrits mentionnent qu’un adulte ayant des rapports sexuels avec un enfant de moins de 9 ans, ça ne peut être considéré comme un viol car l’enfant est trop jeune pour que l’acte soit passible de punition. Quelle laideur. La crise des abus sexuels sur les enfants dans le judaïsme ultra-orthodoxe, comme celle de l’Église catholique, a produit sa part de gros titres choquants ces dernières années. À New York et dans les éminentes communautés orthodoxes d’Israël et de Londres, les allégations d’agression et de viol d’enfants sont monnaie courante, pourtant outre-manche, nos pédo-médias n’en parleront jamais. Les agresseurs présumés sont comme souvent des instituteurs, des rabbins, des pères, des oncles, en gros des figures d’autorité masculine. Les victimes, comme celles des prêtres catholiques, sont pour la plupart des garçons. Le rabbin Rosenberg pense qu’environ la moitié des jeunes hommes de la communauté hassidique de Brooklyn où il réside, la plus grande des États-Unis et l’une des plus importantes au monde, a été victime d’agressions sexuelles perpétrées par leurs aînés. Ben Hirsch, directeur de Survivors for Justice, une organisation de Brooklyn qui défend les victimes d’abus sexuels orthodoxes, pense que le nombre réel est encore plus élevé. « D’après des preuves anecdotiques, c’est presque devenu un rite de passage. » Les juifs ultra-orthodoxes qui osent dénoncer ces abus sont ruinés et condamnés à l’exil par leur propre communauté, ni plus ni moins. Les tribunaux rabbiniques écartent les mères qui dénoncent les abus sur leurs enfants.




Il y a 7 ans, le rabbin Rosenberg a commencé à bloguer sur les abus sexuels dans sa communauté et a ouvert une ligne directe à New York pour traiter les plaintes pour abus sexuels. Il a publié des appels sur YouTube, est apparu sur CNN et a prononcé des discours aux États-Unis, au Canada, en Israël et en Australie. Aujourd’hui, il est le seul dénonciateur parmi les Satmar. Pour cela, il est insulté, calomnié, haï mais aussi craint, lui qui reçoit régulièrement des menaces de mort. Dans les journaux yiddish et hébreux, des publicités diffusées par les soi-disant grands rabbins et juges rabbiniques de la ville de New York l’ont dénoncé comme un réprimandeur public et un prédicateur de l’éthique qui persiste dans sa rébellion et dont la voix a été entendue parmi de nombreuses familles juives, en particulier des jeunes dans leur innocence attirés à écouter ses discours empoisonnés et révoltants. Rien que ça. Des tracts distribués à Williamsburg et à Borough Park, les centres d’ultra-orthodoxie de Brooklyn, affichent son visage barbu sur le corps d’un serpent qui se tord. Informateur corrompu, dit un des dépliants, suivi de la déclaration selon laquelle « le nom du rabbin Rosenberg devrait pourrir en enfer pour toujours ». Quand le rabbin Rosenberg veut se baigner dans un mikvah de Brooklyn pour se purifier, personne ne l’accepte. Quand il veut aller à la synagogue, personne ne veut le voir. « Il est fini dans la communauté ! » Une communauté gouvernée par des hommes qui gouvernent le monde du judaïsme ultra-orthodoxe et qui préféreraient voir leurs adhérents aveuglés dans leur foi, les yeux fermés aux horreurs que le rabbin Rosenberg expose. Une boîte de pandore que le rabbinat cherche à tout prix à dissimuler, à calmer les victimes, à protéger les agresseurs et à détourner les critiques potentielles de leurs pratiques institutionnelles. Ceux qui parlent sont vilipendés et les fidèles apprennent à fermer la bouche. Lorsque le père du garçon de 7 ans que le rabbin Rosenberg a sauvé des bains de Jérusalem est venu chercher son fils, il ne pouvait pas croire que son fils avait été violé. Tremblant, terrifié, il a emmené son fils pour obtenir de l’aide médicale, mais il avait encore trop peur pour porter plainte, à ce point. Selon Ben et Survivors for Justice, « Le plus grand péché n’est pas l’abus, mais de parler de l’abus. Les enfants et les parents qui s’avancent pour se plaindre sont écrasés. » Quant au rabbin Rosenberg, lorsqu’il a fait part de ses inquiétudes au rabbinat d’Israël, il a été inculpé par les mishmeres hatznuis, l’escouade de modestie orthodoxe archi-conservatrice, qui réglemente, souvent par des menaces de violence, une bonne conduite morale et une tenue vestimentaire correcte. L’escouade de modestie, c’est les « talibans juifs ». Selon le rabbin Rosenberg, le violeur qu’il a surpris en flagrant délit était un membre de l’équipe de modestie, qui l’a accusé du délit inacceptable d’avoir déjà été vu marchant dans une rue de Jérusalem avec une femme mariée. « Mais il est normal d’agresser des enfants », dira-t-il. L’abus et sa dissimulation sont des symptômes d’un dysfonctionnement politique plus large ou, plus précisément, des symptômes d’un contrôle politique socialement désastreux par les élites religieuses. « Ce n’est pas un problème avec seulement quelques cas aberrants ou une communauté désuète « , a déclaré Michael Lesher, un juif pratiquant qui a enquêté sur les abus sexuels orthodoxes et représenté des victimes d’abus. « Il s’agit d’une économie politique qui relie le judaïsme orthodoxe à d’autres croyances fondamentalistes et à certains aspects des idéologies de droite en général. Des priorités vénéneuses qui élèvent le statut et le pouvoir au-dessus des besoins humains fondamentaux des plus vulnérables d’entre nous. » Lesher, qui termine un livre sur le sujet, a noté que le tristement célèbre rabbin Elior Chen, condamné en 2010 dans ce qui était sans doute le pire cas de maltraitance d’enfants en série en Israël, est toujours défendu dans des déclarations publiques par de grands rabbins ultra-orthodoxes. Entre autres crimes juridiques et moraux, le rabbin a forcé ses victimes à manger des excréments, affirmant que cette cruauté était nécessaire pour purifier les enfants qu’il violait. Selon Ben, la communauté ultra-orthodoxe n’a jamais été aussi répressive qu’aujourd’hui. La répression, comme il la décrit, découle du fardeau d’avoir trop d’enfants. Les grandes familles sont encouragées : chaque enfant né d’un hassid est considéré comme « un doigt dans l’œil d’Hitler ».



Ben Hirsch explique que la taille moyenne d’une famille parmi les Hassidim (harédim) de Williamsburg est de 9 personnes, et que certaines familles comptent plus de 15 enfants. Les familles aux prises avec un nombre croissant d’enfants entrent bientôt dans un cycle de pauvreté. Il y a simultanément une séparation extrême des sexes, sans précédent dans l’histoire des hassidim. L’éducation générale est limitée, au point que la plupart des hommes de la communauté ne sont éduqués qu’en troisième année et ne reçoivent absolument aucune éducation sexuelle. Aucun journal profane n’est autorisé et l’accès Internet est interdit. « Les hommes de la communauté sont sous-instruits par intention », a déclaré Ben Hirsch. « Vous avez une communauté qui a été infantilisée. Ils ont été formés à ne pas penser. C’est une sorte de contrôle totalitaire. » Les rabbins, qui dominent un troupeau ignorant et largement pauvre, déterminent le sort de chaque individu de la communauté. Rien ne se fait sans le consentement de l’establishment rabbinique. Quant aux femmes, elles ne peuvent rien demander au rabbin. Leur place est sous le mépris. Michael Lesher dira également que les dirigeants orthodoxes actuels, accumulant la richesse de la dîme de leurs serviteurs subalternes, dérivent vers la droite, politiquement aussi bien que religieusement. Les mêmes schémas de blâme des victimes, de dissimulation, d’idéalisation des rabbins pour que les dissimulations ne soient même pas reconnues, se retrouvent dans tout le spectre de l’orthodoxie. La gauche orthodoxe a été honteusement lente à réagir aux abus du rabbin Baruch Lanner, ou au cas similaire du rabbin Mordechai Elon. Le rabbin Lanner, ancien directeur du lycée yeshiva du New Jersey, a été reconnu coupable en 2000 d’avoir abusé sexuellement de dizaines d’étudiants adolescents au cours des décennies de son mandat. Le rabbin Elon, qui avait dénoncé publiquement l’homosexualité, a été reconnu coupable en août dernier de deux chefs d’agression sexuelle forcée sur un mineur de sexe masculin, à la suite de plusieurs années de rapports faisant état de maltraitance de jeunes garçon. « Ce sont des zombies pour la vie. Que devons-nous faire? » Telle est bien sûr la question, et aucune réponse ne sera apportée. Michael Lesher laisse peu d’espoir pour que la situation change. « Si les institutions orthodoxes continuent sur leur trajectoire actuelle », a-t-il dit, « je dirais que les choses pourraient empirer avant de s’améliorer. » Nous pourrons également parler d’un coup de filet sur 22 pédocriminels de la communauté en 2017 où la police découvrira dans les archives de Moshé Kiviti, alors activiste ultra-orthodoxe et considéré comme un juge de paix dans la communauté, 180 affaires sexuelles consignées, rien que ça. On exile les pédos dans un autre quartier, on simule un procès à huis clos et l’affaire est étouffée. Certains des survivants de ces atrocités ont parlé ; comme Joel Engelman agressé à l’âge de 8 ans par son professeur, le rabbin Avrohom Reichman ; Luzer Twersky, maltraité à l’âge de 9 ans par son tuteur privé David Greenfeld, dont le père était un membre respecté de la communauté. Il s’est arrêté le jour où il a été découvert en train de maltraiter un autre enfant dans un bain rituel. Les affaires ne manquent pas au sein de cette communauté, comme dans beaucoup d’autres, bien entendu…

Sources : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14

 

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