L’ASE, anciennement la DDASS, a pour mission de protéger les enfants et les adolescents ; de leur famille, leurs parents, d’eux-mêmes… En 2016, presque 300 000 mineurs étaient suivis par l’organisme départemental, soit environ 20% des moins de 18 ans. Parmi eux, plus de 150 000 enfants sont placés en foyers, familles d’accueil ou lieux de vie. Les motifs principaux sont les carences affectives (plus de la moitié), les conflits familiaux et violences, les dépendances à l’alcool ou à des drogues, ou encore la maladie ou mort d’au moins un des deux parents. Bien souvent, des placements abusifs pour le loisir de s’enrichir (et d’alimenter, bien entendu, les réseaux pédophiles…) Le budget annuel de l’ASE s’élève à près de 8 milliards d’euros. En 2009, la Cour des Comptes alerte sur le manque de contrôle des structures sociales, en moyenne un contrôle tous les 26 ans. Aucune nouvelle de cette demande de l’organisme d’état, aboutie ou non, n’a filtrée. De gros montants investis pour de belles théories ! Mais qu’en est-il en réalité ?
FONDS PUBLICS : JACKPOT FINANCIER
À la M.E.C.S Les Sablons, l’association Les Nids aide jusqu’à 22 enfants depuis juillet 2013. Mais cette structure revient de loin. En Seine-Maritime, à Saint-Saire, la ferme des Sablons a été créée en 1966 par un couple d’éleveurs décidés à transformer leur activité. En 2011, ils revendent les lieux à un couple d’investisseurs, Christian Costa et Dalila Meglali, qui président l’association Eden-Vie. Petit à petit, les conditions de vie des enfants se dégradent : aucun éducateurs professionnels ne les encadre, l’hébergement est vétuste, à la limite de la maltraitance, des actes sexuels entre enfants ont lieu sur place (et surement des abus venus de l’extérieur mais cela ne sera bien entendu pas exposer…) et ils filment parfois leurs ébats, les enfants vivent parmi des psychotiques dangereux, certains jeunes dominent et maltraitent les autres, la déscolarisation est courante, l’argent envolé… En 2013, un enfant se plaint auprès de la région. Une enquête est ouverte. Le couple, déjà connu des services de police pour des affaires financières, se retrouve accusé de détournement de fonds publics, faux et usage de faux, banqueroute, abus de confiance, recel d’abus de confiance… Entre juillet 2011 et avril 2013, ce ne sont pas moins de 228 000 € qu’ils ont détourné à leur avantage. Chauffage de leur manoir, factures chez Chanel, achat de quatre Mercedes… voilà à quoi ont servi les fonds du Conseil Départemental censés aller à l’éducation des enfants accueillis.
L’ASE AU SERVICE DE LA CORRUPTION ÉTATIQUE DE TOUT NIVEAU
Autre lieu, même histoire. Dunkerque fin 2011, un éducateur, Fabrice Hrycak, se pend à un pont. Il venait d’écoper d’une mutation, échappant de peu au licenciement, pour s’être défendu face à un adolescent qui venait de lui casser des côtes. Depuis des mois, les éducateurs alertaient leur hiérarchie quant à leur impossibilité à bien faire leur travail plus longtemps. Manque de personnel, enfants dormant parfois sur des matelas à même le sol, travaux importants à faire, mais l’argent n’est pas au rendez-vous, malgré les 21 millions d’euros reçus chaque année… Et pour cause ! Les 150 € par enfant et par jour (x 250 jeunes dont l’association doit s’occuper) vont pour une bonne partie aux dirigeants. Beaucoup trop de chefs, cadres, sous-chefs, adjoints qui se partagent le gâteau. Quinze cadres touchent chacun plus de 5000 euros par mois. De plus, ils se font payer leurs taxes d’habitation et foncière, leur chauffage, même des travaux jusqu’à 532 000 euros pour l’un d’entre eux. Leur défense ? C’était prévu dans les contrats de travail signés il y a plus de trente ans, car les logements sont de fonction. Quid des villas en front de mer ? Une plainte a été déposée en 2012 pour détournement de fonds et abus de biens sociaux. Le personnel a été changé, les contrôles se font désormais par le Conseil Départemental. Malgré tout, le procureur a décidé de ne pas lancer d’investigations. Pourquoi ? Parce qu’ils trempent TOUS dans les mêmes magouilles.
LES IVROGNES
Saint-Léger-De-Montbrun, en 2010. Le dirigeant d’un lieu de vie qui accueillait des enfants fait une sortie de route mortelle au volant de la Ferrari de son père. Il se rendait à un rassemblement de voitures, accompagné de Fanny et Jennifer, une ado dont il avait la charge et sa meilleure amie. L’homme et les deux adolescentes de quinze et seize ans meurent sur le coup. La cause de ce drame ? La vitesse excessive sur une petite route de campagne, mais surtout les 1,58 grammes d’alcool qui coulaient dans ses veines. Christophe Moineau recevait alors trois pensionnaires, et ce malgré le départ de son épouse. Des éducateurs de l’ASE avaient alerté le Conseil Départemental, car les jeunes ne se sentaient plus encadrés ni en sécurité, mais surtout, ils détectaient souvent l’haleine alcoolisée de l’homme. Les responsables départementaux savaient donc, et qualifiaient cela de « problèmes de santé récurrents ». En 2009, des courriers rendaient compte de la situation. La réponse qui fut donnée est ahurissante ! Il valait mieux ne rien dire pour le moment, car les élections approchaient et que le sujet était sensible. L’affaire n’eut pas de suite. Puisqu’il faut un drame pour que les choses bougent parfois, l’accident dut servir de réveil aux instances des Deux-Sèvres, qui fermèrent ensuite deux lieux de vie pour cause de mauvais traitements.
LES COGNEURS
Jessy Gerones, la mère d’un adolescent de treize ans, a porté plainte à la gendarmerie de Vigneulles-les-Hattonchâtel, dans la Meuse, en 2013. Son fils était alors placé dans une famille d’accueil à Lamarche-en-Woëvre, chez Monique Lemaire. Après s’être plaint à sa famille entre autre de ne pas manger à chaque repas, de ne pas pouvoir se laver chaque jour, la mère de l’ado décide de lui offrir un téléphone pour qu’il puisse l’alerter si cela ne va pas. Quelques jours plus tard, l’adolescent lui envoie des enregistrements dans lesquels la femme hurle, insulte, menace. Des photos s’en suivront. L’enfant présente de nombreuses traces rouges sur le cou, qu’il dit devoir de son assistante maternelle après qu’elle l’y ait saisi. Quelques mois plus tard, au tribunal, la référente ASE fait une brève apparition où elle défend son assistante maternelle, puis quitte l’audience. L’adolescent concerné, bien qu’il ait par deux fois demandé à témoigner, n’a vu sa requête accordée par l’aide sociale à l’enfance. Monique reconnait sa culpabilité, tout en se donnant des circonstances atténuantes. Elle écope de deux mois avec sursis, mais a récupéré entre temps son agrément ! Comment est-ce possible que l’on confie des enfants à des gens maltraitants ? Et comment l’ASE peut ne pas se rendre compte de qui sont leurs employés ? Sans doute parce que les familles d’accueil sont peu contrôlées, et les rares fois où cela se produit, c’est toujours sur rendez-vous.
LES PÉDOCRIMINELS
Au foyer Saint-Rémy de Reims, en 2010, un garçon alerte ses éducateurs. Le veilleur de nuit et homme d’entretien l’emmenait, lui ainsi que six de ses camarades, chez lui ou dans son atelier en sous-sol du foyer pour le caresser. En échange de bonbons ou d’argent, ou encore sous la menace, l’homme pratiquait ses ignominies depuis des années. Lors de son procès, il reconnut des actes de sodomies, fellations, masturbations. Le pire dans cette histoire, c’est que le quinquagénaire n’aurait jamais dû pouvoir accéder à ce poste. En effet, il avait été arrêté pour attentats à la pudeur quelques années auparavant. Le plus fou dans cette histoire, c’est que le pédo avait obtenu de la justice que cette condamnation ne soit inscrite que dans la partie non publique de son casier judiciaire. Pourquoi un tel passe-droit ? Peut-être parce que c’est un Falala. Cette famille avait la main sur la mairie de Reims depuis des décennies. Pierre-Louis FALALA n’est autre que le cousin de l’ancien député-maire qui a donné son nom à la médiathèque de la ville, et le fils de ce dernier, avocat, était également en charge de la protection de l’enfance du département de la Marne. Une famille connue et puissante localement.
CONCLUSION
L’Aide Sociale à l’Enfance, bien qu’ils ne l’eurent pour ainsi dire pratiquement jamais fait, existe pour protéger les jeunes français. Bien rarement grâce à un personnel réellement motivé. Les cas de maltraitance, d’abus sexuels, de détournement d’argent pullulent. Le manque de suivi une fois les enfants majeurs, la quasi impossibilité pour les pupilles de l’État d’être adoptées ou de demeurer dans une famille d’accueil dans laquelle ils se sentent bien, les carences affectives et psychologiques font également des ravages. Sans mentionner les placements volontairement effectués dans des familles pédophiles ou corrompues n’hébergeant des petits que pour l’intérêt financier, de connivence avec tous les services concernés et le gouvernement lui-même à certains niveaux. Ainsi, environ 40% des jeunes SDF sortent de l’ASE. C’est aussi le cas des prisons et instituts psychiatriques, qui sont en bonne partie peuplés d’anciens enfants de foyers, sacrifiés par l’administration et ses nombreux manquements. La liste est en continuelle augmentation. Celle qui reprend les identités de tous ces responsables – de l’éduc jusqu’au responsable de foyer et aux ministres et autres députés en charges – afin d’un jour, pouvoir n’en oublier aucun et de pouvoir tous les juger. Nous n’oublierons personne.
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