« Enfant Fantôme » ou « enfant invisible », avez-vous déjà entendu ces termes ? Des mots bien peu utilisés mais qui, pourtant, mériteraient d’être connus de tous.
Ces « enfants fantômes » sont tout simplement des enfants sans identité juridique, autrement dit inexistants administrativement. Ce qui les rend apatrides et sans aucuns droits. Attendez la suite. N’ayant pas de droits, ils ne peuvent bénéficier d’aucuns services médicaux, ce qui les rend déjà livrés à eux-mêmes, ne serait-ce que pour quelque chose d’aussi fondamental que la santé. De surcroît, ils n’ont accès à aucune éducation, travail ou protection juridique. Niveau humain, on est déjà sur quelque chose de lourd en terme de dignité ! Ce qui a été décrit plus haut n’est que la partie soft, qui est déjà bien hardcore, je vous l’accorde. Maintenant, laissons votre imagination travailler un peu. Mettez-vous dans la peau d’un de ces chiens sans foi ni loi. Que pourrait-il bien se passer d’après vous ? Des enfants inconnus, n’ayant pas d’existence aux yeux de chaque administration, pour lesquels les proches ne peuvent pas déclarer la disparition, car inexistants administrativement et juridiquement parlant. Et oui Bingo ! Pour tous ces enfoirés, c’est un véritable magasin de bonbons qu’on laisserait sans surveillance à un gamin. Pour tous les trafiquants d’êtres humains c’est open bar, il n’y a qu’à se servir. Après tout, qui pourra porter plainte pour la disparition d’une personne qui n’existe pas ? Tous ces enfants peuvent être allègrement torturés, violés, séquestrés, prostitués, mariés précocement contre leur gré, et même être enrôlés de force comme enfants soldats ! Sans oublier une chose ! Rien n’empêche tous ces trafiquants de pratiquer de la vente d’organes, et de tuer tous ces innocents pour du pognon et tout ça, je le répète, sans être inquiétés par la justice une seule seconde.Source 1, 2, 3.
Bref, maintenant passons un peu plus sur les données connues, histoire de vous donner une idée de l’ampleur du sujet. Actuellement, 166 millions d’enfants de moins de cinq ans dans le monde n’étaient pas enregistrés à la naissance et 237 millions , soit un tiers des enfants dans cette catégorie d’âge , ne disposaient pas d’un acte de naissance. Énorme me direz-vous ! Et bien sachez qu’en Afrique il y a moins de la moitié des naissances qui sont enregistrées à l’état civil. Pour vous donner un exemple, en 2013 seulement 8% des enfants de la République Démocratique du Congo étaient inscrits à l’état civil. Comme vous l’avez compris, l’Afrique est le continent qui est le plus touché par ce drame. Environ 95 millions d’enfants n’existent pas administrativement et juridiquement parlant. Voici d’ailleurs une liste des pays d’Afrique qui sont touchés, ce qui vous donnera un aperçu de l’ampleur du phénomène : Cameroun, Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Liberia, Sierra Leone, Libye, République démocratique du Congo (RDC), Somalie, Malawi, Zambie, Tchad, Tanzanie, Guinée-Bissau, Libéria, Nigéria, Bénin. Mais l’Afrique n’est pas le seul continent touché, l’Asie arrive en seconde position, avec 51 millions d’enfants sans identité. Et, comme vous vous en doutez, ce sont principalement les pays qui sont en proie à la pauvreté qui sont impactés, tels que la Thaïlande, l’Indonésie ou le Bangladesh. En Asie du sud, c’est un enfant sur cinq qui naît sans certificat, et plus d’un tiers (35 %) qui n’a aucune existence officielle. Source 1, 2, 3, 4.
Pour finir, la petite cerise sur le gâteau (et je ne pouvais l’épargner là-dedans). La France messieurs dames, cocorico, qui elle aussi est impactée, principalement en Outremer (Guyane et Mayotte), où les données sont très floues (comme par hasard !). Bien entendu, et comme toujours, la France se retrouve dans ce genre d’histoire. Et bien sûr, un silence assourdissant entoure le problème. Nous ne pouvons pas continuer à ignorer le sujet. Tout le monde devrait être au courant de ces histoires et des dangers que cela engendre. La France, de par ses valeurs, devrait parler ouvertement de ce genre de sujet et le mettre en avant, devrait protéger nos enfants, quelle que soit la situation. Et surtout, il faut en FINIR AVEC CE SILENCE.
#Fsociety