RÉSUMÉ DE L’AFFAIRE :
En février 2024, suite à un signalement auprès de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), des investigations ont été menées à l’encontre de « La Gente Estrange », une association Corrézienne centrée sur l’univers médiéval, située dans la commune de Saint Jal. L’enquête a révélé «un phénomène d’emprise sur les victimes » et les deux membres fondatrices, Vanessa R. et Gabrielle G., ont été mises en examen pour viols aggravés et agressions sexuelles aggravées sur mineurs de plus de 15 ans, suite à trois plaintes d’anciennes adhérentes de l’association.
Les faits se seraient déroulés entre 2017 et 2022 dans la maison du couple au lieu-dit « Bonnet Rouge » , dans le nord du département. Sur leur site internet, elles proposaient des cours de combats en armure ou en tenues folkloriques, sans en maîtriser la discipline, des démonstrations de joute à l’épée, ainsi que de l’artisanat comme le travail du cuir, tannage, créations de bijou.
Selon le parquet, elles « organisaient des recrutements de jeunes gens, des filles et des garçons, certains mineurs et d’autres jeunes majeurs, notamment en milieu scolaire », privilégiant des jeunes gens au profil « fragile, souvent en quête existentielle », qui avaient déjà, pour certains, «des appétences pour l’univers gothique ou le fantastique».
Les deux femmes auraient aussi exercé un «phénomène d’emprise sur les victimes», notamment «pour récolter de l’argent»
Les trois victimes ayant porté plainte, ont vécu des violences psychologiques, physiques et sexuelles. Lors des auditions, elles ont pu livrer le calvaire des huis-clos :
- «Je devais être leur esclave, habillée en côte de mailles»
- «Une fille a dû coucher avec elles, couverte de sang de porc»
- «Elle a mis la lame aiguisée d’épée sous la gorge»
- «Elles voulaient avoir un harem de femmes»
- «Elles me disaient que j’étais le démon de la luxure»
- «Elles m’ont dit que si je voulais devenir un jour la reine des démons, je ne pouvais rester vierge, qu’il me fallait une formation sexuelle , que le sexe avec elles renforcerait notre amitié»
- «Elles m’ont expliqué que j’étais lesbienne sans le savoir, alors que non»
- «Elles m’ont fait boire et ensuite elles m’ont portée dans leur lit et m’ont violée»
- «Vanessa me mettait deux doigts dans l’entrejambe et me disait que c’était une prise-minute»
- «Vanessa me violait et Gabrielle me frappait»
Les deux suspectes encourent vingt ans de prison. L’une avait été écrouée, l’autre placée sous contrôle judiciaire. Elles restent présumées innocentes.
NOTRE ENQUÊTE :
Le profil des mises en cause : Vanessa Roche, née le 19 septembre 1984 dans les Yvelines et d’origine roumaine. Elle a écrit deux livres : «L’embrouilleuse» aux éditions Le Manuscrit qui raconte une histoire d’amour triangulaire lesbienne et «La forteresse des songes» édité par Paulo-Ramand, dont un blog porte le même nom.
Dans le magazine Le Détective, il y a le témoignage de l’écrivain, Marc-Louis Queston, qui explique l’avoir rencontrée en 2012 à Limoges. Ils ont d’ailleurs monté ensemble en novembre 2015, une maison d’édition, « Les éditions Eleusis », située au 9 rue Jauvion à Limoges. l’entreprise a été dissoute en 2018.
« Elle était fan de littérature et nous sommes devenus amis » confie-t-il au journaliste de Détective. « À l’époque, nous voulions créer ensemble une maison d’édition mais elle a essayé de m’arnaquer. Elle avait un égo surdimensionné. Elle se prenait à la fois pour l’écrivain du siècle et la reine des vampires. Un jour en voyant passer une jolie fille elle m’a dit : « je vais l’hypnotiser et je la dévorerai« . Le mot dévorer m’avait choqué ».
Il explique également qu’elle n’en était pas à sa première escroquerie. Dans sa jeunesse, elle aurait abusé de la faiblesse d’un homme qui sortait de l’hôpital psychiatrique.
Nos recherches nous ont permis de voir qu’elle fréquentait d’autres auteurs, un écrivain, Grégory Belas qui remercie Vanessa Roche, dans son livre « B & G » : « Merci à Mademoiselle Vanessa Roche pour son aide précieuse et ses conseils d’écrivaine avisée »
La deuxième mise en cause est Gabrielle Geirnaert. Elle a la trentaine et même si elle avait été placée sous simple contrôle judiciaire et non incarcérée comme sa compagne, les trois victimes l’ont identifiée comme une auteure active d’agression sexuelle et physique et ayant fait preuve de cruauté.
La Team Fsociety est attentive à la suite judiciaire de cette affaire.
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