Procès de Châteauroux:
Dix-neuf personnes de l’Indre, la Haute Vienne et la Creuse, sont ainsi appelées à comparaître entre autres pour:
- Violences
- Travail dissimulé en bande organisée
- Accueil de mineurs sans déclaration préalable
- Administration de substance nuisible
- Usage de faux en écriture
L’affaire éclate en septembre 2017 lorsque Mathias arrive au CHU de Limoges gravement blessé et se réveille après une semaine de coma. Ne voulant pas retourner dans sa famille d’accueil, l’hôpital, ayant déjà eu une victime les années précédentes, appelle la police.
Entre 2010 et 2017, une centaine d’enfants ont été confiés illégalement par l’ASE du Nord à la structure « Enfance et Bien-Etre » dans l’Indre dont les 2 cofondateurs étaient Bruno Cloud et Julien Martinez, celle-ci ne disposait pas d’agrément pour cela. Des jeunes avaient déjà signalé cette association à 4 reprises à des éducateurs, mais personne n’avait bougé.
Lors des investigations, la directrice de l’ASE du Nord reconnaîtra un “défaut de vigilance” envers Julien, un homme qu’elle qualifie d’ « arrangeant” et avec qui s’était installée une “relation de confiance”. Pourtant 2 des 19 prévenus étaient déjà condamnés pour viol sur mineur avec interdiction à vie de travailler avec des mineurs.
L’un d’eux, Bruno Cloud, comparait alors qu’il purge une peine de 20 ans pour viols sur sa fille et l’autre Antoine Martinez, père de Julien Martinez, condamné pour agressions sexuelles sur mineurs placés dans sa famille. Sa femme collette 72 ans perd son agrément en 2007 suite au procès d’Antoine. Le couple avait une association « Le bonheur est dans le pré ». A noter que Julien est un ancien agent de sécurité voie publique à la préfecture de police. Il avait été remercié au bout de quatre ans et avait reçu un blâme de sa hiérarchie.
Faisait également partie des prévenus, Gabrielle S, ex épouse de Julien Martinez et trésorière de l’association.
Les violences subies étaient le quotidien de ces victimes. Des claques, des coups de poing, de tête, de pied, de cravache, des strangulations, des menaces au couteau ou au taser, ou encore la tête enfoncée dans la cuvette des toilettes, caméra dans les douches. Des maltraitances que les deux principaux agresseurs présumés reconnaissent pour la plupart, précisant aux enquêteurs qu’il s’agissait là de “recadrages”.
Certains enfants étaient en également soumis par les adultes chez qui ils vivaient à des surdosages volontaires de médicaments : du Valium, du Risperdal, ou encore du Tercian. Des traitements notamment prescrits pour lutter contre la dépression et l’anxiété. Jusqu’à “trois cachets par jour”, selon les déclarations de Bruno Cloud sur procès-verbal. Le tout, avec la complicité de deux médecins n’ayant jamais examiné les mineurs ou grâce à des ordonnances falsifiées.
Devant les policiers, Julien reconnaît d’ailleurs s’être passé d’agrément pour échapper aux impôts. Des consignes étaient ainsi transmises aux familles dans la combine afin de tenter de passer inaperçu : interdiction d’entrer en contact avec les parents des enfants, de leur faire consulter un médecin, d’aller à l’hôpital ou de faire une quelconque déclaration aux services de l’Etat.
Dans le même temps, Julien et Bruno voyagent plusieurs fois en Roumanie, où les deux hommes montent diverses sociétés afin de déposer l’argent. 630000 euros auront été versés à ces familles.
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