OMERTA : Fédération Française de football



Ah le foot, le sport numéro uno dans le monde qui déclenche passion et hystérie. Cette machine à émotion qui en fait perdre la raison. Ça part d’un bon principe à la base, jouer avec un ballon, tout ce qu’il y a de plus basique. Mais quand l’homme complexifie les choses simples de la vie par son avidité, bien souvent il les enlaidit. Pas besoin d’énumérer tous les scandales dont ce sport ultra médiatisé a fait l’objet. Le foot, c’est une mafia comme tout bon lobby qui se respecte et dont les arrières cuisines sont bien souvent sales, très sales. Depuis plusieurs mois, le journaliste d’investigation Romain Molina a mis au banc des accusés divers dirigeants de la fédération française de football.



L’HISTOIRE

Le 15 octobre 2020, paru dans le New-York Times, un 1er article réalisé par Romain Molina et Tarik Panja. Ils y dénonçaient les abus et comportements déviants de plusieurs responsables de la fédération française de football. Plusieurs noms furent donnés : Noël Le Graët, Brigitte Henriques et Florence Hardouion, respectivement président de la fédération, vice-présidente et directrice de la division marketing. Comportements inappropriés à l’égard du personnel féminin et des jeunes joueurs, harcèlement de la directrice et une culture sexiste et toxique de la part de certains hommes au sein de la fédération, voilà le topo. Secouée par cette 1ère enquête, la fédération fera appel à un expert en résolution de conflits dénommé Eric Molière ( entreprise Plein Sens ) pour servir d’éponge utile. Le 2 décembre 2020, Molina et Panja réitéreront avec un second article sur l’affaire David San José, ancien responsable pédagogique du centre sportif de Clairefontaine qui est LE centre de formation des futurs stars du football français. En mai 2012, San José fut viré en catimini pour des messages envoyés à un jeune garçon alors âgé de 13 ans. Il lui écrivait des  » Je t’aime bello, viens me rejoindre dans mon bureau  » entre autres. Les parents et coéquipiers du jeune joueur ayant découvert les messages, ont tout de suite envoyé une lettre au responsable San José et ont également averti le staff. L’affaire a fait le tour de la fédération et San José fut renvoyé pour arriver à l’Olympique de Valence où il recommencera ses agissements en faisant peser nus de jeunes adolescents sans être inquiété. Il tombera pour dessous de table et transfert frauduleux, ce qui l’emmènera au FC Rhône-vallées, Yann Jacquier, président du club de Rhône-vallées, reconnaîtra avoir eu des appels afin de le prévenir sur les antécédents de San José mais  » sans connaître le fin fond de l’histoire » dira Jacquier. Pendant tout ce temps, il passa de clubs en clubs bénéficiant même de sa licence UEFA à Paris signée en 2017 par le président de la fédération Noël Le Graët.  Tous savaient et tous n’ont rien fait. Il est clairement prouvé que Le Graët était au courant du passé de San José tout comme Brigitte Henriques qui a tout couvert. Pour la remercier, on l’a promue présidente du CEFF afin de gérer le sport olympique français, rien que ça. » Florence Hardouin qui est en fait selon Molina la vraie dirigeante de la fédération française de football dira avoir tout fait pour élucider cette affaire mais joueurs comme directeurs disent n’avoir jamais été entendus pour témoigner. Romain Molina a interrogé des dizaines de personnes dans le staff de la fédération qui à l’unanimité sont toutes restées muettes.  » La FF a même osé dire qu’elle avait fait une enquête alors que plus de la moitié des joueurs de l’équipe ainsi que les parents du jeune garçon n’ont jamais reçu le moindre coup de fil ! 8 ans et demi après, l’affaire est toujours étouffée » . Pour le journaliste, ce n’est pas un cas isolé :  » Si on veut ouvrir la boîte de Pandore de la pédophilie dans le foot francophone, France, Belgique, Centre-Afrique, Gabon, Haïti où j’ai révélé les comportements du président Haitien, alors… il y a également eu des faits d’abus à Clairefontaine dont je parlerai prochainement… » .  Il est clair que pour Romain Molina, le football est complètement vérolé à travers la culture du harcèlement sexuel et de l’abus sexuel :  » C’est connu et reconnu. Si le pôle féminin du football français est passé de Clairefontaine à l’INSEP c’est qu’il y a plusieurs raisons et une de ces raisons est les abus qu’il y avait, les relations coach / joueuses dont l’affaire Angelique Roujas qui a usé de son statut pour harceler les joueuses, elle qui démentira dans la presse sans rougir suite à ces accusations » . Elle s’est fait virer de la fédération en 2013 pour avoir eu des relations intimes avec des joueuses mineures en abusant de son statut tout en faisant du chantage affectif. Elle a pourtant continué à exercer son emprise dans un club de Division 1 féminine de 2014 à 2019 ( FC Metz ) pour ensuite se retrouver responsable technique des jeunes et en charge de l’équipe U19 féminines ( ESOFV La Roche-sur-Yon ).  » Il y a eu des pressions jusqu’au plus haut sommet de la fédération pour étouffer l’affaire. Dans plusieurs clubs de 1ère division française, des coachs masculins entretiennent des relations avec des mineurs et l’abus d’autorité fait légion. Le président Le Graët fait des propositions d’aventures sexuelles à des employés et à des dirigeants du football français répétés, il y a un rapport d’autorité et de manière répétée, c’est un harcèlement. Si les journalistes faisaient leur boulot, le président de la fédération serait viré dans l’heure. Il est ami avec des politiques comme Jean-Yves Le Drian. Jean Lapeyre directeur juridique sort des “ salopes, connasses “ en pleine réunion. Tout le monde se tient, l’ami du jour peut devenir l’ennemi du lendemain. Pour l’affaire Marc Varin, directeur financier de la FFF, la fédération s’est vantée qu’il n’y avait pas de problème alors que le dossier est toujours à l’instruction. » En effet, celui-ci avait un soir forcé une employée à l’embrasser de force en lui tirant les cheveux. Cette même employée avait déjà été victime de Varin en 2017, même motus operandi. « Faire passer Varin pour une victime est une banalisation de l’agression sexuelle » exprimera Molina. Il est clair selon lui que tous savent et se taisent. Donc ils sont coupables de cacher abus sexuels et dérives sexistes.  » Fin août, on va faire sortir un réseau international de chantage sexuel et d’extorsion sexuelle avec des dirigeants du football mondial, là on monte en puissance » .

Affaire à suivre donc…

 

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