MÉLANIE – Le témoignage bouleversant



Le témoignage que nous livre Mélanie est authentique et bouleversant. Le récit nous emmène dans un système pervers au cœur même de l’aide sociale à l’enfance. Au sein de la team, nous sommes pourtant aguerris, mais cette fois, nous avons été particulièrement scandalisés du fait du contexte et du statut de l’auteur. Lors de son témoignage vidéo, elle fera des erreurs dans sa narration. C’est en écrivant avec nous cet article qu’elle a pu pointer les moments de perte de mémoire qu’elle explique par des amnésies sur certains aspects de sa vie dont la temporalité.



UN TERRAIN PROPICE A LA SOUMISSION

Mélanie vient d’une famille dysfonctionnelle où la violence et les carences affectives sont le quotidien. Elle a deux ans quand ses parents divorcent. Elle part vivre avec sa mère et son grand frère. Plus tard, sa mère a un nouveau compagnon. Il est alcoolique, violent. Elle a dû se débrouiller toute seule sans repères stables. Certes il y avait ses grands –parents qui lui ont donné un cadre et une rigueur pour les études mais n’avaient pas conscience de ce qu’elle subissait chez sa mère. Pas de place pour les démonstrations d’affection. Mélanie se sent différente d’eux. C’est dans cette configuration qu’elle sera placée à deux reprises : une première fois en 1997, lorsqu’elle a 15 ans pour « conflit familial ». Le climat de forte violence verbale et physique qui régnait au domicile familial aura des conséquences. Suite à plusieurs tentatives de suicide, un jugement décidera du placement à Montluçon en urgence puis à Moulin, afin d’être observée et de mettre en place un travail éducatif avec la famille. A cette période, elle porte plainte contre une personne de son entourage pour violence et abus sexuel. Au foyer, sa voisine de chambrée s’introduit dans son lit et abuse d’elle sexuellement. Mélanie reste stoïque, la soumission est déjà dans son ADN. A la fin de ce placement, le père de Mélanie obtient sa garde. Cela ne se passe pas bien. Son père avait beaucoup de colère en lui et n’arrivait pas à la contrôler. Mélanie s’inscrit à des cours d’équitation mais doit les payer en travaillant au centre équestre. Elle aime bien son professeur, toujours en recherche de figure paternelle et en manque de repère. Le moniteur profite de cette ambiguïté et abuse sexuellement de Mélanie. Elle apprendra plus tard qu’il abusera d’une autre élève de 14 ans. Malgré tout l’amour qu’il porte à sa fille la situation devenait insécurisante pour Mélanie, et un jugement ordonne un autre placement en 1999 qui a duré jusqu’en 2003.



DEUXIÈME PLACEMENT : LE BOURREAU TISSE SA TOILE

D’abord dans le foyer de Bourges en urgence, puis en semi-liberté, c’est-à-dire, le weekend dans un appartement et la semaine, en internat. En deux ans, on la fera changer 7 fois de lieux de vie, ce qui n’a pas aidé Mélanie à tisser des liens durables. C’est une méthode de déstabilisation et d’isolement. Pas le temps de se faire des amis, de construire des liens, de s’attacher, d’avoir des éducateurs qui connaissent comment elle fonctionne, afin de mieux l’aider, bref à cause de cela Mélanie n’a pas eu de vie du tout. Je rappelle qu’elle ne voit plus sa famille non plus. Pourtant, son père a tenté à plusieurs reprises de venir la voir mais le foyer s’y est opposé. Le terrain idéal pour modeler une jeune mineure. C’est ce que le directeur du foyer fera l’année du BAC. A ce moment-là, Mélanie est dans un appartement pour jeunes majeurs à Bourges, dans un processus que l’ASE appelle « l’autonomie » et a rencontré pour la première fois une éducatrice empathique et humaine. Dès l’instant où elle en a parlé au directeur, cette éducatrice n’a plus été la sienne. Le directeur fût nommé comme son éducateur référent. Ce fût le début de l’enfer pour Mélanie, l’escalade vers l’emprisonnement psychique par l’abandon de la volonté. Le formatage de l’esclave parfaite méticuleusement mis sur pied par le directeur de l’ASE de la région de Bourges. Avec son passé d’enfant violenté, abusé, il avait, dès son arrivée, repéré en elle une proie idéale. Il avait déjà son plan machiavélique en tête et Mélanie ne devait pas être la première. Il lui a parlé d’une autre avec qui il avait la même relation il y a quelques temps. Il avait programmé un rendez-vous individuel hebdomadaire dans son bureau lorsque Mélanie se rendait à l’unité de Bourges. Il pouvait l’appeler afin de maintenir sa proie sous sa coupe et lui permettait de tout contrôler. Il avait instauré un cadre particulièrement impressionnant pour une adolescente. En effet, le peu d’éclairage de son bureau, le faisait paraitre dans l’ombre au fond du bureau. Il portait régulièrement des lunettes de soleil malgré son positionnement en intérieur. Lors de ces entretiens, Mélanie se livrait, racontait à quel point le procès de son agresseur la terrorisait. Lui ne veut pas parler de ce sujet, ce qui est aussi le cas des deux psychologues du foyer de l’enfance (dont la femme du directeur donc) qui n’ont jamais établi de thérapie d’accompagnement pour que les conséquences de ces abus soient traitées. Il est possible que cela ait été proposé et que le directeur y ait mis un véto. Durant ces rendez-vous, Mélanie raconte ses cauchemars, et il s’est focalisé sur un seul, celui qui comporte des scènes la représentant accrochée à une croix, le corps ensanglanté par des lacérations. Je précise que Mélanie se scarifiait pour s’aider, dit-elle, à supporter la douleur interne. A chaque entrevue, le gourou revient sur ce cauchemar, en lui disant, qu’il était possible de le vivre réellement. Tout cela pour l’apprivoiser à ce qu’il avait prévu plus tard pour elle. Il avait recours aussi à la flatterie, lui disant qu’elle possédait une intelligence supérieure. Mélanie y croit. Sa position de dominée la laisse y concéder. Il explique aussi que cette intelligence pouvait lui permettre d’avoir une double vie. Mais quelle vie ? Mélanie allait le découvrir.



LE PIÈGE SE REFERME

Les entrevues étaient très rapprochées. Pour écarter toute personne qui pouvaient influencer Mélanie et contrecarrer ses plans, le directeur demandera à Mélanie d’écrire un courrier à son petit ami afin de mettre fin à leur relation, prétextant le démarrage d’une « nouvelle vie ». Elle s’exécute. Un peu plus tard, le directeur du foyer décide de l’installer dans un appartement toute la semaine, dans un processus que l’ASE appelle « l’autonomie ». L’été 2001 arrive et Mélanie doit subir une opération des pieds, mais le directeur voit les choses différemment. Il l’oblige à aller travailler dans un camp de vacances pour un public en situation de handicap. Les éducateurs des foyers où elle a été placée sont aussi là en tant qu’encadrants. C’est durant ce camp que le directeur commence des attouchements sexuels sur elle, puis passe à l’acte, se rendant coupable de viol par personne ayant autorité. Je rappelle qu’elle est sous contrat jeune majeur et sous la responsabilité du foyer de l’enfance.
A la rentrée Mélanie doit intégrer sa première année de licence de droit. Ce n’est pas une filière qu’elle a choisi car elle ne décide de rien. Avant la fin du camp, le directeur lui avait proposé de venir vivre chez lui, pour avoir « une vraie vie de famille », ayant manqué terriblement d’avoir une vie normale en famille et peur de se retrouver seule face à ses idées suicidaires, elle accepte en se demandant comment sa femme prendrait cette décision prise dans la hâte. Cela s’est très bien passé, elle a été souriante et accueillante. Mélanie est, avec le recul, surprise de cette réaction. La méthode de l’autruche… tout faire pour garder son mari qui en réalité était un monstre et la faisait souffrir. Par contre officiellement, elle était dans cet appartement de l’ASE à Bourges, mais qui sert en réalité à des fins sexuelles au directeur du foyer et ses maîtresses. La maison est immense et la décoration très originale. Des damiers noir et blanc au sol et un ciel peint au plafond. Ce « château », tel est le nom qu’il lui donnait, abritait plusieurs petits salons propices aux soirées privées où se trouvait une malle pleine de déguisements et des objets pour des mises en scènes sexuelles, à l’étage, un espace privilégié pour y intégrer plus de personnes en même temps. Le gourou y organisait des soirées sadomasochistes. Mélanie se fait initier par le directeur, sous contrainte psychologique, aux pratiques sado-maso. Il lui a fallu apprendre à se raser totalement et à s’approprier les codes par le lexique et les attitudes. Cela passait aussi par des actes extrêmement douloureux pour casser l’être qu’elle était, afin d’endurcir son corps et dresser sa volonté. Une fois éclairée par cette pratique, Mélanie a dû participer à de plus en plus de mise en scène. Mélanie décrit celles-ci et les décors très noirs, dans un style satanique.
Il y a eu, une fois, une soirée organisée au « Château » plus particulière que les autres, avec des Parisiens lui dit-il. Le bourreau raconte à Mélanie que cela va coûter très cher à organiser. Cela résonne aux oreilles de Mélanie comme une dette à régler et elle paye au bourreau une contribution pour ses prochains viols. Rien d’anormal dans ce monde où toutes les valeurs étaient inversées. Il est très possible qu’elle ait été droguée pour avoir eu ces capacités à supporter la douleur. Le visage totalement recouvert d’un masque, elle ne voyait pas les salopards, le visage caché aussi, qui lui faisaient subir les pires sévices. Je passe ici les détails sordides. Pourtant, elle sait que tout était filmé. Il y avait une sorte de chantage pour accepter « si tu ne veux pas ce gigantesque objet, accepte ce gros ustensile ». Une manipulation parfaite. Elle a été emmenée à d’autres mises en scène par les maîtresses du bourreau, et pour ne pas qu’elle arrive à identifier les lieux, elle était masquée et un casque posé sur les oreilles. Elle n’était jamais prévenue au préalable de quand avaient lieu ces évènements. Cela a maintenu Mélanie sur le qui-vive et ainsi abandonnant sa propre volonté. La voilà la fameuse double vie dont il parlait quand Mélanie était mineure et qu’il était censé la protéger comme le stipule la loi. Il appelle cela « la porte verte ». Et pour bien formater et cloisonner ses deux vies, on donne un autre prénom à Mélanie, Angéla. Cela renforce la dissociation bien sûr, en créant une autre personnalité. Mais elle n’arrivait pas du tout à être les deux, cela lui demandait beaucoup d’énergie, qu’elle n’avait plus au fur et à mesure des abus commis sur elle lors des mises en scènes sadomaso. Alors elle était tout le temps Angéla dans sa tête. Cela a provoqué des pertes de mémoire, ne se souvenant pas du tout des évènements vécus avec ses amis qu’elle fréquentait à la fac de droit. Malgré cette relation de bourreau / victime, Mélanie prenait le directeur pour son papa de substitution car elle avait besoin de l’identifier à un gentil afin de sauver son âme de tout ce qu’elle devait faire à côté, pour assouvir sa soif d’asservissement. Elle essayait de vivre une vie normale.
Sauf que la journée à la fac, lors des pauses, elle rentrait à l’appartement. Le problème est que le directeur possède un double des clés de son appartement et y pénètre avec d’autres personnes, laissant leurs effets personnels. Mélanie ne se sentait jamais en sécurité comme le gourou pouvait y pénétrer à sa guise, par surprise.
En 2002, lors d’un deuxième camp, elle fût nommée responsable de la pharmacie et gérait les distributions de médicaments sans aucune qualification. Le directeur lui a même demandé d’insérer vaginalement un ovule sur une personne en situation de handicap, plus tard il lui demandera d’expliquer ses ressentis. Le fils du directeur faisait partie, comme elle, du personnel encadrant. Il plait à Mélanie et comme elle doit avoir l’approbation du directeur pour tout, elle lui demande l’autorisation. Il dit oui et de ce fait désigne Mélanie comme l’initiatrice des premiers rapports sexuels de son fils. Chaque rendez –vous nocturne était commandé et su par le père. Mélanie, le quitte car il était impossible d’entretenir une relation saine en parallèle de la « porte verte ». En septembre 2003, sous la volonté du directeur, elle commence une formation d’éducatrice spécialisée. Arrivée à l’école elle se rend compte qu’elle sera en compagnie et surveillée par ses maîtresses qui viennent de reprendre leurs études la même année. Parmi les trois maîtresses du directeur (et éducatrices dans le foyer) il y avait Anne-Sophie, qui subissant ces soirées, mises en scène, et la manipulation perverse de son amant, par amour, a eu à partir de 2004, des hospitalisations, troubles bipolaires et des délires. Elle a finalement mis fin à ses jours, par pendaison, en décembre 2008. Le gourou, fût mis en cause et condamné en janvier 2011, à six mois de prison avec sursis. Il a, alors, été révoqué définitivement de sa fonction au centre départemental de l’enfance et de la famille. Des articles racontent qu’après son licenciement, il fût employé dans une papeterie, payé au Smic. Hypothèse irréaliste compte tenu du profil du gourou. Revenons à la programmation que le gourou a fait sur Mélanie, cela concerne toutes les facettes de sa vie, puisque c’est lui qui choisit ses études. On lui a inventé une vie, pour cacher la vraie vie. Si quelqu’un devait lui poser des questions aussi naturelles que « qu’est-ce que tu as fait ce week-end ? », le discours mensonger et bien rodé lui venait automatiquement. Tout ce processus de programmation qui a fait d’elle Angéla, a perduré bien après qu’elle soit partie de chez le bourreau.



INSTINCT DE SURVIE

Il a été très difficile pour elle de partir de cet univers car la séquestration est plus mentale que physique, il ne suffit pas de pouvoir ouvrir une porte. Il lui a fallu beaucoup de détermination pour briser ses chaines d’esclave sexuelle, ancrées en elle depuis tellement d’années. Cela s’est fait par sa demande auprès du directeur, elle souhaitait revenir en indépendance en appartement. Il a accepté, étant certain que son emprise était si ancrée et que la distance ne changerait rien à son obéissance absolue. Une question résonnait en Mélanie « Partir mais pour aller où ? » car je rappelle qu’elle a été initiée, programmée à être abusée sexuellement et torturée par un très grand nombre de personnes, par le directeur pédagogique du centre départemental de l’enfance et la famille d’Asnières-les-Bourges.
Je rappelle les rôles de cette structure : Le Centre Départemental de l’Enfance est un établissement public doté de la personnalité morale, chargé de l’accueil, de l’accompagnement et du soutien des jeunes confiés par le Service de l’Aide Sociale à l’Enfance, et de leurs parents. L’objectif est de créer et de promouvoir des actions adaptées et personnalisées permettant aux enfants et à leurs familles de comprendre leurs difficultés, et de rechercher ensemble des solutions. Une chose qui a été très compliquée pour Mélanie quand elle est sortie de tout cela, c’était de s’adapter à un monde réel mais totalement étranger. Personne au sein de l’ASE, n’a fait son travail d’éducation à la vie quotidienne mais par contre les membres de cette institution lui ont appris, la sexualité et les codes du sadomasochisme. Mélanie ne connait pas le fonctionnement bancaire ni de la sécurité sociale, bref, des obligations et droits du citoyen. Dans cet appartement, elle reçoit la visite hebdomadaire du directeur, pour lui imposer des abus, il en a les clés. Mélanie a pris son autonomie en abandonnant les études d’éducateur spécialisé et en allant travailler dans une discothèque afin de pouvoir payer un loyer d’un appartement indépendant de l’ASE. Progressivement, il cesse de venir. Avant cela il fait écrire à Mélanie beaucoup de documents qu’il lui dictait. Le contenu était d’affirmer avoir été d’accord avec la participation à ses soirées. Elle pense, avec le recul, qu’il prenait des précautions sur le consentement afin d’éviter les poursuites judiciaires. Elle a eu en prime des menaces de mort si elle parlait de tout cela « on brule ta maison ». Mélanie sait à ce moment-là, qu’il faut fuir très loin et dans la plus grande discrétion. Et c’est en 2004, à l’âge de 21 ans qu’elle prend la direction de Paris. Elle trouve un travail et un logement facilement. Durant les années à Paris, elle vit sans trop d’entourage, peur de se lier à des gens, se protégeant de l’inconnu et travaillant énormément. En 2007, Mélanie revient à Bourges, avec son petit ami de l’époque mais le quitte quand il a commencé à se droguer et avoir un comportement violent.



FACE A FACE AVEC SON BOURREAU

Plus tard, elle rencontre par hasard, le directeur qu’elle n’a pas vu depuis des années. Il paraît sous psychotropes et affaibli. Elle avait l’obligation expresse de le vouvoyer, mais là dans cette rue, se sentant forte, n’endossant plus le rôle d’Angéla, Mélanie l’apostrophe en le tutoyant. Il est amoindri, effacé, et parle d’une plainte contre lui. Celle des parents d’Anne-Sophie qu’il dit ne pas comprendre. Sa voix est doucereuse en demandant de ses nouvelles et lui proposant un rendez-vous. Mélanie accepte. Cela se passe chez une de ses maîtresses qu’elle connait déjà, une assistante maternelle. Elle se retrouve au milieu de bébés et d’enfants, avec le directeur et son fils. Face à ce tableau mélangeant la pureté et la perversité, elle a ressenti du dégout. Elle est sereine. Elle perçoit pour la première fois les mécanismes du piège et ne tombe pas dedans. Devant Mélanie, il prend une petite fille sur ses genoux, lui caresse la poitrine en disant sur un ton lubrique : « tu vois cette poitrine ? ce sera une grosse poitrine voluptueuse ». Mélanie, en silence, a émis l’hypothèse que le directeur pourrait avoir agressé sexuellement des enfants. Rappelons qu’au même moment, il y avait le procès impliquant sa mise en cause dans le suicide d’Anne –Sophie, et qu’au tribunal, il criait son innocence. Malgré son évolution, Mélanie, accepte, de parler à une femme qui allait témoigner contre lui, pour la faire changer d’avis. Mélanie travaillait sur Bourges dans un bar, elle savait que si elle ne faisait pas elle risquait sa vie. Suite à cela, le bourreau lui fait une proposition, pensant pouvoir la ramener sous sa coupe. Déménager à Hyères, afin de lui trouver un vieil homme riche, pour lui prendre sa fortune (sous-entendu de le tuer ? le discours était en ce sens sans jamais prononcer le mot). Cet argent était prévu pour organiser des soirées sadomasochistes dans cette région. Afin d’échapper à une éventuelle rechute d’emprise, Mélanie fuit à nouveau à Paris. Mais avant, elle décide de confier à ses parents toutes ces années de viols et en retour n’eut que de l’indifférence et du mépris. Mélanie fait une deuxième démarche : déposer une main courante contre son ex petit ami qui avait un comportement violent. Elle parle aussi de ce qu’elle a subi au sein de l’Aide Sociale à l’Enfance au policier qui, n’étant pas formé aux complexités de l’emprise qu’un bourreau a envers sa victime, ne prend pas la main courante sous prétexte « qu’elle aurait pu fuir au moment des faits ».



MÉLANIE APRÈS LES ABUS

En tout, ce seront 17 années de boulimie, de crises d’angoisse qui survenaient à tout moment la laissant paralysée. Une vie rythmée par des rapports malsains avec les hommes. Je cite Mélanie « Ma vie de couple sera réduite à néant car dès lors que je suis profondément amoureuse, ce qui pour moi veut dire respect, je suis dans l’incapacité d’avoir un rapport sexuel. Tous les autres partenaires seront des hommes qui profiteront de mon corps et moi ça me nourrira affectivement. Je vais vivre avec ce trou affectif jusqu’à mes 34 ans où j’ai commencé à me reconstruire. Toutes ces années de vie furent très très difficiles à gérer, entre les gens qui profitaient de mon comportement déviant mais que je n’arrivais pas à contrôler, les autres dans le jugement, une famille qui souhaite limite ma mort, comment vivre sainement ? ». En 2011, après avoir eu connaissance de l’appel du directeur après sa condamnation, elle a demandé à se porter partie civile dans le procès du directeur auprès de l’avocate des parents d’Anne-Sophie, mais celle-ci ne l’a jamais recontactée pour témoigner. Il y a un élément qui en dit long sur le réseau autour du directeur du foyer de l’enfance : l’avocat mandaté par l’ASE qui a défendu Mélanie, lors de son procès, a été celui qui a défendu le directeur pour la plainte des parents d’Anne-Sophie. Par contre cet avocat n’était pas présent pour la défendre face à celui qu’elle a accusé des années auparavant. Ce sera une remplaçante qui vendra, elle se saisira du dossier, Mélanie apprendra l’absence de son avocat le jour même. Une belle démonstration, une fois de plus, de la non prise en charge des enfants placés. Mélanie a porté plainte contre le gourou et deux de ses maîtresses en octobre 2017. Elle a été classée sans suite à cause de cette prescription ! Elle a fait la démarche d’écrire au procureur en mettant en copie la police de Bourges. Elle lui exprime que c’est une mise en esclavage qu’elle a subi, que cela est un crime contre l’humanité, il n’y a donc pas prescription. Mais voilà le procureur lui répondra que sa plainte est pour viol, de ce fait il y a prescription. Elle ne re-déposera pas plainte, dans les conditions actuelles elle souhaite faire appel à une justice populaire dont elle fera elle-même l’annonce. C’est en préparation. Il est probable que les maîtresses du directeur soient toujours en activité, l’une d’elles pratique l’accueil de petits chez elle.



MÉLANIE NOUS RACONTE SA VIE APRES L’ENFER

 » J’ai rencontré il y a quelques années, l’homme avec qui je partage ma vie et ensemble nous avons un enfant. Il a été à l’écoute sans jugement durant toutes ces années, ce qui m’a permis de consolider mes bases saines et lâcher les parties souffrantes de mon être. Ma guérison est ma famille. Il y a eu aussi plusieurs accompagnements, comme un suivi en naturopathie durant quelques années, des jeûnes thérapeutiques et des études de sophrologie. Nous vivons dans un cadre plus harmonieux en phase avec la nature et les animaux. Une vie qui résonne en moi. Les changements ont été progressifs, comme un sablier qui s’est retourné et se remplit chaque jour. Je réintègre enfin mon corps, suis pleinement là en interaction avec les autres et réapproprie mon autorité intérieure sur tous les plans. J’ai pris la décision de me nommer Artémis, à la suite de la découverte de la fraude du nom légal qui me permet d’incarner pleinement mon Être. Mon souhait pour la planète : que l’humain voit les jeux de rôle dans lesquels il est plongé, celui du bourreau, du sauveur et de la victime. Je pense que sorti de ces rôles, il y a l’Être et que nous sommes au début de l’humanité « 


La team Fsociety remercie Mélanie Artémis pour sa confiance.

 

#Fsociety